Un tournant. L’ancien président de la République, Liamine Zeroual, sort
de sa réserve, s’adresse à la nation et exprime ses «craintes», à la
veille d’une élection présidentielle remplie d’incertitudes. Dans une
lettre écrite, remise exclusivement à trois quotidiens nationaux, dont
El Watan, il met en garde contre les risques d’une série d’événements
qui marquent l’actualité nationale.
Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale ne peut laisser
indifférent et interpelle la conscience de tout citoyen algérien jaloux
de l’indépendance de son pays», relève l’ancien chef de l’Etat.
L’impasse périlleuse dans laquelle se trouve le pays, conséquence de la
vacance du pouvoir et du passage en force entrepris pour se maintenir au
pouvoir de l’actuelle équipe dirigeante, a visiblement secoué la
conscience d’un homme qui a eu à diriger le pays dans sa phase la plus
critique.
Face au danger qui menace sérieusement le pays, Liamine Zeroual, tel un
vieux soldat, ne pouvait manifestement se confiner indéfiniment dans
l’obligation de réserve. «L’attitude de réserve ne m’a jamais empêché
d’être toujours sensible aux pulsations de la société algérienne et
d’observer avec une attention régulière et un intérêt particulier
l’évolution de l’actualité nationale. La survenance d’une série
d’événements et de déclarations, autant multiples qu’inhabituels,
notamment à la veille d’une importante échéance électorale, m’a mis dans
l’obligation morale de m’exprimer et de partager mes sentiments et mes
craintes avec mes concitoyens algériens», révèle-t-il dans son message.
En évoquant les «craintes», Liamine Zeroual, connu pourtant pour son
sens de la mesure, confirme toute la gravité de la crise et les périls
qui pèsent sur le pays. Son intervention est assurément synonyme d’un
tournant sensible dans la vie nationale chargée d’inquiétudes.
Son implication dans le débat va certainement changer la donne
politique et pourrait fort probablement bouleverser les rapports de
force tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir. Son message
provoquera sans nul doute un déclic dans une société en colère contre un
pouvoir autoritaire qui impose des choix politiques funestes.
L’armée et la démocratie
Dans son communiqué, Liamine Zeroual n’a pas passé sous silence les
«diatribes» contre l’armée, qui avaient révélé de profondes divisions
dans le sérail. «Malheureusement et tout récemment, l’institution
militaire s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité
n’est autre que celle de fragiliser l’appareil national de défense et de
sécurité nationale et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui
guettent l’Algérie», regrette-t-il. L’ancien chef d’Etat dans son
analyse insère les «diatribes» contre l’armée dans un contexte politique
bien particulier. «Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale
ne saurait être grossièrement éludé au profit de certaines approches
dont les intentions cachées ne servent pas nécessairement les intérêts
vitaux de l’Algérie», accuse-t-il. A l’endroit de l’équipe actuelle au
pouvoir qui arbore avec arrogance les «succès économiques», Liamine
Zeroual lui envoie une sévère mise en garde. «Il faut se garder de
sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière
peut, à elle seule, venir à bout d’une crise de confiance structurelle.
Même fondé, l’étalage des statistiques et de bilans chiffrés à l’adresse
d’une opinion nationale exsangue n’est pas pour convaincre son
scepticisme exacerbé, ni de nature à contenir l’effervescence citoyenne
que connaît actuellement la scène politique nationale», avertit-il. Et
contrairement aux partisans d’un quatrième mandat imposé à une société
en colère, Liamine Zeroual apporte un appui sans faille aux Algériens
opposés au statu quo. Il juge que «l’effervescence citoyenne qui n’a
d’autre ambition légitime que celle d’apporter sa propre contribution à
l’édification d’un nouvel ordre politique dans la fidélité à l’esprit de
la déclaration du 1er Novembre 1954 et en harmonie avec les normes
universellement consacrées, tout en préservant nos valeurs et nos
spécificités», soutient encore l’ancien Président.
«Un mandat de transition»
L’homme, qui avait instauré le principe d’alternance en limitant à deux
le nombre de mandats présidentiels, a sévèrement critiqué la révision
constitutionnelle de 2008 imposée par Bouteflika et mesure le recul
démocratique engendré. «L’amendement de son article 74 a profondément
altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir et a privé
le processus de redressement national de conquérir de nouveaux acquis
sur le chemin de la démocratie», constate l’ancien chef d’Etat.
Il fait ainsi et subtilement le procès de l’actuel Président. L’homme
qui a réussi à reconstruire l’Etat, sur les décombres de la guerre
civile, met en garde ainsi ceux qui veulent forcer le passage.
«Une élection souveraine à travers laquelle le peuple souverain donnera
mandat au prochain Président d’agir en son nom, pour une période de
cinq ans.» Zeroual rappelle avec force qu’à «l’aune d’une aussi
importante consultation électorale et des conditions objectives de
transparence et de liberté qui doivent entourer son déroulement, que
s’apprécie le degré d’enracinement social de l’Etat et que s’acquiert le
respect mérité dans le concert des nations». Zeroual rappelle à ce
titre toute la gravité qu’exige cette haute responsabilité. Prétendre à
la magistrature suprême est un «insigne honneur, mais également une
lourde et délicate charge, autant morale que physique. Une charge qui,
pour être honorablement assumée, exige d’être entourée d’un certain
nombre de conditions, dont essentiellement celle qu’édicte formellement
la Constitution d’une part et celle qu’impose l’éthique des règles
protocolaires liées à l’exercice de la fonction présidentielle». Un
avertissement adressé à ceux qui veulent imposer un quatrième mandat
d’un président-candidat fortement handicapé, une opposition est
ouvertement assumée.
L’ancien président de la République considère, par ailleurs,
qu’indépendamment de l’issue de la présidentielle, «il faudra surtout
retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime
chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition
véritable».
Il assure que tous les indicateurs objectifs militent pour «entamer,
sous le sceau de l’urgence, dans la sérénité et de manière pacifique,
les grands travaux de cette œuvre nationale salutaire à la réalisation
de laquelle tous les Algériens doivent être associés».
Une ambition qui ne serait l’œuvre d’un seul homme et d’un clan. «Il
faut se garder de croire que la grandeur du dessein national peut
relever de la seule volonté d’un homme serait-il providentiel ou de
l’unique force d’un parti serait-il majoritaire», «la grandeur du
dessein national est intimement liée à la grandeur du peuple et de sa
capacité d’œuvrer constamment à conquérir de nouveaux espaces
démocratiques», préconise l’ancien Président.
Dans un message adressé aux algériens : Liamine Zeroual fait le procès de Bouteflika
L’ancien
président de la République estime que le prochain mandat présidentiel
est celui de «l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la
voie de la transition véritable». Une ambition que ne saurait être
l’œuvre d’un seul homme.
Un tournant.
L’ancien président de la République, Liamine Zeroual, sort de sa
réserve, s’adresse à la nation et exprime ses «craintes», à la veille
d’une élection présidentielle remplie d’incertitudes. Dans une lettre
écrite, remise exclusivement à trois quotidiens nationaux, dont El
Watan, il met en garde contre les risques d’une série d’événements qui
marquent l’actualité nationale.
Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale ne peut laisser
indifférent et interpelle la conscience de tout citoyen algérien jaloux
de l’indépendance de son pays», relève l’ancien chef de l’Etat.
L’impasse périlleuse dans laquelle se trouve le pays, conséquence de la
vacance du pouvoir et du passage en force entrepris pour se maintenir au
pouvoir de l’actuelle équipe dirigeante, a visiblement secoué la
conscience d’un homme qui a eu à diriger le pays dans sa phase la plus
critique.
Face au danger
qui menace sérieusement le pays, Liamine Zeroual, tel un vieux soldat,
ne pouvait manifestement se confiner indéfiniment dans l’obligation de
réserve. «L’attitude de réserve ne m’a jamais empêché d’être toujours
sensible aux pulsations de la société algérienne et d’observer avec une
attention régulière et un intérêt particulier l’évolution de l’actualité
nationale. La survenance d’une série d’événements et de déclarations,
autant multiples qu’inhabituels, notamment à la veille d’une importante
échéance électorale, m’a mis dans l’obligation morale de m’exprimer et
de partager mes sentiments et mes craintes avec mes concitoyens
algériens», révèle-t-il dans son message. En évoquant les «craintes»,
Liamine Zeroual, connu pourtant pour son sens de la mesure, confirme
toute la gravité de la crise et les périls qui pèsent sur le pays. Son
intervention est assurément synonyme d’un tournant sensible dans la vie
nationale chargée d’inquiétudes.
Son implication dans le débat va certainement changer la donne
politique et pourrait fort probablement bouleverser les rapports de
force tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir. Son message
provoquera sans nul doute un déclic dans une société en colère contre un
pouvoir autoritaire qui impose des choix politiques funestes.
L’armée et la démocratie
Dans son
communiqué, Liamine Zeroual n’a pas passé sous silence les «diatribes»
contre l’armée, qui avaient révélé de profondes divisions dans le
sérail. «Malheureusement et tout récemment, l’institution militaire
s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité n’est
autre que celle de fragiliser l’appareil national de défense et de
sécurité nationale et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui
guettent l’Algérie», regrette-t-il. L’ancien chef d’Etat dans son
analyse insère les «diatribes» contre l’armée dans un contexte politique
bien particulier. «Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale
ne saurait être grossièrement éludé au profit de certaines approches
dont les intentions cachées ne servent pas nécessairement les intérêts
vitaux de l’Algérie», accuse-t-il. A l’endroit de l’équipe actuelle au
pouvoir qui arbore avec arrogance les «succès économiques», Liamine
Zeroual lui envoie une sévère mise en garde. «Il faut se garder de
sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière
peut, à elle seule, venir à bout d’une crise de confiance structurelle.
Même fondé, l’étalage des statistiques et de bilans chiffrés à l’adresse
d’une opinion nationale exsangue n’est pas pour convaincre son
scepticisme exacerbé, ni de nature à contenir l’effervescence citoyenne
que connaît actuellement la scène politique nationale», avertit-il. Et
contrairement aux partisans d’un quatrième mandat imposé à une société
en colère, Liamine Zeroual apporte un appui sans faille aux Algériens
opposés au statu quo. Il juge que «l’effervescence citoyenne qui n’a
d’autre ambition légitime que celle d’apporter sa propre contribution à
l’édification d’un nouvel ordre politique dans la fidélité à l’esprit de
la déclaration du 1er Novembre 1954 et en harmonie avec les normes
universellement consacrées, tout en préservant nos valeurs et nos
spécificités», soutient encore l’ancien Président.
«Un mandat de transition»
L’homme, qui
avait instauré le principe d’alternance en limitant à deux le nombre de
mandats présidentiels, a sévèrement critiqué la révision
constitutionnelle de 2008 imposée par Bouteflika et mesure le recul
démocratique engendré. «L’amendement de son article 74 a profondément
altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir et a privé
le processus de redressement national de conquérir de nouveaux acquis
sur le chemin de la démocratie», constate l’ancien chef d’Etat.
Il fait ainsi et subtilement le procès de l’actuel Président. L’homme
qui a réussi à reconstruire l’Etat, sur les décombres de la guerre
civile, met en garde ainsi ceux qui veulent forcer le passage.
«Une élection
souveraine à travers laquelle le peuple souverain donnera mandat au
prochain Président d’agir en son nom, pour une période de cinq ans.»
Zeroual rappelle avec force qu’à «l’aune d’une aussi importante
consultation électorale et des conditions objectives de transparence et
de liberté qui doivent entourer son déroulement, que s’apprécie le
degré d’enracinement social de l’Etat et que s’acquiert le respect
mérité dans le concert des nations». Zeroual rappelle à ce titre toute
la gravité qu’exige cette haute responsabilité. Prétendre à la
magistrature suprême est un «insigne honneur, mais également une lourde
et délicate charge, autant morale que physique. Une charge qui, pour
être honorablement assumée, exige d’être entourée d’un certain nombre de
conditions, dont essentiellement celle qu’édicte formellement la
Constitution d’une part et celle qu’impose l’éthique des règles
protocolaires liées à l’exercice de la fonction présidentielle». Un
avertissement adressé à ceux qui veulent imposer un quatrième mandat
d’un président-candidat fortement handicapé, une opposition est
ouvertement assumée.
L’ancien
président de la République considère, par ailleurs, qu’indépendamment de
l’issue de la présidentielle, «il faudra surtout retenir que le
prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir
pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable».
Il assure que tous les indicateurs objectifs militent pour «entamer,
sous le sceau de l’urgence, dans la sérénité et de manière pacifique,
les grands travaux de cette œuvre nationale salutaire à la réalisation
de laquelle tous les Algériens doivent être associés».
Une ambition qui ne serait l’œuvre d’un seul homme et d’un clan. «Il
faut se garder de croire que la grandeur du dessein national peut
relever de la seule volonté d’un homme serait-il providentiel ou de
l’unique force d’un parti serait-il majoritaire», «la grandeur du
dessein national est intimement liée à la grandeur du peuple et de sa
capacité d’œuvrer constamment à conquérir de nouveaux espaces
démocratiques», préconise l’ancien Président.
Dans un message adressé aux algériens : Liamine Zeroual fait le procès de Bouteflika
L’ancien
président de la République estime que le prochain mandat présidentiel
est celui de «l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la
voie de la transition véritable». Une ambition que ne saurait être
l’œuvre d’un seul homme.
Un tournant.
L’ancien président de la République, Liamine Zeroual, sort de sa
réserve, s’adresse à la nation et exprime ses «craintes», à la veille
d’une élection présidentielle remplie d’incertitudes. Dans une lettre
écrite, remise exclusivement à trois quotidiens nationaux, dont El
Watan, il met en garde contre les risques d’une série d’événements qui
marquent l’actualité nationale.
Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale ne peut laisser
indifférent et interpelle la conscience de tout citoyen algérien jaloux
de l’indépendance de son pays», relève l’ancien chef de l’Etat.
L’impasse périlleuse dans laquelle se trouve le pays, conséquence de la
vacance du pouvoir et du passage en force entrepris pour se maintenir au
pouvoir de l’actuelle équipe dirigeante, a visiblement secoué la
conscience d’un homme qui a eu à diriger le pays dans sa phase la plus
critique.
Face au danger
qui menace sérieusement le pays, Liamine Zeroual, tel un vieux soldat,
ne pouvait manifestement se confiner indéfiniment dans l’obligation de
réserve. «L’attitude de réserve ne m’a jamais empêché d’être toujours
sensible aux pulsations de la société algérienne et d’observer avec une
attention régulière et un intérêt particulier l’évolution de l’actualité
nationale. La survenance d’une série d’événements et de déclarations,
autant multiples qu’inhabituels, notamment à la veille d’une importante
échéance électorale, m’a mis dans l’obligation morale de m’exprimer et
de partager mes sentiments et mes craintes avec mes concitoyens
algériens», révèle-t-il dans son message. En évoquant les «craintes»,
Liamine Zeroual, connu pourtant pour son sens de la mesure, confirme
toute la gravité de la crise et les périls qui pèsent sur le pays. Son
intervention est assurément synonyme d’un tournant sensible dans la vie
nationale chargée d’inquiétudes.
Son implication dans le débat va certainement changer la donne
politique et pourrait fort probablement bouleverser les rapports de
force tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir. Son message
provoquera sans nul doute un déclic dans une société en colère contre un
pouvoir autoritaire qui impose des choix politiques funestes.
L’armée et la démocratie
Dans son
communiqué, Liamine Zeroual n’a pas passé sous silence les «diatribes»
contre l’armée, qui avaient révélé de profondes divisions dans le
sérail. «Malheureusement et tout récemment, l’institution militaire
s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité n’est
autre que celle de fragiliser l’appareil national de défense et de
sécurité nationale et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui
guettent l’Algérie», regrette-t-il. L’ancien chef d’Etat dans son
analyse insère les «diatribes» contre l’armée dans un contexte politique
bien particulier. «Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale
ne saurait être grossièrement éludé au profit de certaines approches
dont les intentions cachées ne servent pas nécessairement les intérêts
vitaux de l’Algérie», accuse-t-il. A l’endroit de l’équipe actuelle au
pouvoir qui arbore avec arrogance les «succès économiques», Liamine
Zeroual lui envoie une sévère mise en garde. «Il faut se garder de
sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière
peut, à elle seule, venir à bout d’une crise de confiance structurelle.
Même fondé, l’étalage des statistiques et de bilans chiffrés à l’adresse
d’une opinion nationale exsangue n’est pas pour convaincre son
scepticisme exacerbé, ni de nature à contenir l’effervescence citoyenne
que connaît actuellement la scène politique nationale», avertit-il. Et
contrairement aux partisans d’un quatrième mandat imposé à une société
en colère, Liamine Zeroual apporte un appui sans faille aux Algériens
opposés au statu quo. Il juge que «l’effervescence citoyenne qui n’a
d’autre ambition légitime que celle d’apporter sa propre contribution à
l’édification d’un nouvel ordre politique dans la fidélité à l’esprit de
la déclaration du 1er Novembre 1954 et en harmonie avec les normes
universellement consacrées, tout en préservant nos valeurs et nos
spécificités», soutient encore l’ancien Président.
«Un mandat de transition»
L’homme, qui
avait instauré le principe d’alternance en limitant à deux le nombre de
mandats présidentiels, a sévèrement critiqué la révision
constitutionnelle de 2008 imposée par Bouteflika et mesure le recul
démocratique engendré. «L’amendement de son article 74 a profondément
altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir et a privé
le processus de redressement national de conquérir de nouveaux acquis
sur le chemin de la démocratie», constate l’ancien chef d’Etat.
Il fait ainsi et subtilement le procès de l’actuel Président. L’homme
qui a réussi à reconstruire l’Etat, sur les décombres de la guerre
civile, met en garde ainsi ceux qui veulent forcer le passage.
«Une élection
souveraine à travers laquelle le peuple souverain donnera mandat au
prochain Président d’agir en son nom, pour une période de cinq ans.»
Zeroual rappelle avec force qu’à «l’aune d’une aussi importante
consultation électorale et des conditions objectives de transparence et
de liberté qui doivent entourer son déroulement, que s’apprécie le
degré d’enracinement social de l’Etat et que s’acquiert le respect
mérité dans le concert des nations». Zeroual rappelle à ce titre toute
la gravité qu’exige cette haute responsabilité. Prétendre à la
magistrature suprême est un «insigne honneur, mais également une lourde
et délicate charge, autant morale que physique. Une charge qui, pour
être honorablement assumée, exige d’être entourée d’un certain nombre de
conditions, dont essentiellement celle qu’édicte formellement la
Constitution d’une part et celle qu’impose l’éthique des règles
protocolaires liées à l’exercice de la fonction présidentielle». Un
avertissement adressé à ceux qui veulent imposer un quatrième mandat
d’un président-candidat fortement handicapé, une opposition est
ouvertement assumée.
L’ancien
président de la République considère, par ailleurs, qu’indépendamment de
l’issue de la présidentielle, «il faudra surtout retenir que le
prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir
pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable».
Il assure que tous les indicateurs objectifs militent pour «entamer,
sous le sceau de l’urgence, dans la sérénité et de manière pacifique,
les grands travaux de cette œuvre nationale salutaire à la réalisation
de laquelle tous les Algériens doivent être associés».
Une ambition qui ne serait l’œuvre d’un seul homme et d’un clan. «Il
faut se garder de croire que la grandeur du dessein national peut
relever de la seule volonté d’un homme serait-il providentiel ou de
l’unique force d’un parti serait-il majoritaire», «la grandeur du
dessein national est intimement liée à la grandeur du peuple et de sa
capacité d’œuvrer constamment à conquérir de nouveaux espaces
démocratiques», préconise l’ancien Président.
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