Après quatre jours d’affrontements sans répit
Ghardaïa sombre dans le chaos
Pour le quatrième jour consécutif, Ghardaïa donnait
hier, l’allure d’une ville qui livre une bataille épique. Ses habitants
qui lancent un SOS au chef de l’Etat s’interrogent : «A qui profite le
pourrissement ?».
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)
Ça n’aura été qu’un répit d’un mois, tout au plus. Les affrontements
intercommunautaires qui ont secoué la région de Ghardaïa entre fin
décembre et début février, ont repris mercredi dernier, d’une manière
encore plus violente.
Hier, et pour le quatrième jour consécutif, la fumée se voyait de loin
dans la vallée du M’zab. Une rude bataille entre les habitants du
quartier Hadj-Messaoud et ceux du Ksar-Mlika a duré pendant toute la
journée. Cocktail Molotov, jets de pierres… l’atmosphère est chaotique
selon Khoudir Babaz, membre de la cellule de suivi et de coordination.
Ce dernier qui affirme que plus d’une centaine de locaux et de maisons
ont été carbonisés, pillés et leurs résidants sinistrés, ne comprend pas
«pourquoi les services de sécurité tardent à intervenir de la manière
qui sied à ce genre de circonstance». Il considère, à ce propos, que
l’intervention, jusque-là constatée, des agents de rétablissement de
l’ordre public «manque d’efficacité». Ce à quoi il s’interroge : «Je ne
comprends pas comment un Etat, que le terrorisme barbare n’a pas pu
faire plier, reste impuissant devant une telle situation, pourtant
remédiable…».
Notre interlocuteur affirme que beaucoup de commerçants délogent leurs
boutiques et plusieurs autres habitants quittent la ville en l’absence
d’un minimum de sécurité publique, des biens et des personnes. Le
Collectif des Mozabites qui a, pour rappel, tenu ce vendredi, un
rassemblement devant la maison de la presse du 1er Mai, à Alger, a lancé
un appel de détresse, au président de la République, Abdelaziz
Bouteflika, le mettant face à ses responsabilités.
M. M.
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