Le
bras de fer entre les partis politiques appelant au boycott de
l’élection présidentielle du 17 avril prochain, qui ont tenté de se
réunir sur l’esplanade du Mémorial du Martyr à Alger ce matin, et les
forces de police a très vite été remporté par ces derniers. Reportage au
coeur d’une nouvelle manifestation anti-4è mandat étouffée par les
policiers.
Les autorités
avaient prévenu les boycotteurs,
il y a plusieurs semaines : pas question de se rassembler. Aucune
manifestation de boycotteurs ne sera tolérée, le pouvoir en place
jugeant une telle prise de position contraire à la Constitution. Ce
matin, sur l’esplanade du Makam el Chadid, le Mémorial du Martyr, les
autorités ont tenu parole.
Un
cordon sécuritaire impressionnant pour empêcher le rassemblement des
partis boycotteurs. Alger, le 12 mars 2014. Photo : Djamila Ould Khettab
Soufiane
Djilali, président de Jill Jadid, interndit d’accès au Monument du
Martyr. Alger le 12 mars 2014. Photo Djamila Ould Khettab
Au même moment, les policiers avaient
couper les accès routiers menant au Mémorial du Martyr pour empêcher les
partisans du boycott et les journalistes d’être présent au point de
rendez-vous.
C’est sur la route, entre la passerelle
et la station d’essence, que les représentants des partis politique
appelant au boycott de l’élection présidentielle 2014 afin de mettre fin
à la “mascarade”, noyés par près d’une centaine de policiers, ont donné
leur discours. Un seul mot d’ordre : boycotter le scrutin du 17 avril.
Une poignée de militants, toujours “escortée” par des dizaines de
policiers, ont d’ailleurs brandi des affiches sur lesquelles on pouvait
lire leur message.
Autour d’eux, une dizaines d’habitants de
la cité Confort, sont sortis par curiosité sur la rue pour être témoin
privilégier de cette nouvelle manifestation réprimée par la police. Dans
la foule, deux jeunes garçons portaient le portrait du Président Houari
Boumediene.
Alors qu’Ahmed Benbitour, Soufiane
Djilali, président de Jil Jadid, Mohcene Belabbès du RCD et Abderrazak
Mokri du MSP ont quitté sans encombre les lieux du rassemblement
réprimé, Abdallah Djballah, chef de file du FJD, a été violemment
bousculé par les policiers sur le point de partir.
Pour mieux diffuser leur message, la coalition des boycotteurs a fait circuler un communiqué, sur lequel on peut lire :
Nous appelons les autres candidats à se retirer de la course à l’élection présidentielle car l’élection est jouée d’avance
La
coordination des partis a décidé de se lever aujourd’hui afin de
sensibiliser l’opinion publique sur la dangerosité de la situation
actuelle
Rencontré à la fin du rassemblement, en marge du lieu improvisé du sit-in, le
général Yala, qui a lui aussi jeté l’éponge, avait l’air totalement dépassé par la situation, demandant aux journalistes ce qui s’était finalement produit.
Malgré l’important dispositif sécuritaire
déployé ce matin, les boycotteurs donnent déjà rendez-vous la semaine.
“Nous allons manifester toutes les semaines jusqu’au 17 avril contre
cette élection truquée”, prévient une manifestante.
Le Monument du Martyr Makam el Chahid quadrillé par les policiers. Alger, le 12 mars 2014. Photo : Djamila Ould Khettab
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