ELWATAN-ALHABIB
mercredi 31 juillet 2013
 
Entretien avec Ilan Pappé

« Les prochaines négociations israélo-palestiniennes finiront dans le vide »

 

 

 

 

Pour le professeur Ilan Pappé, les négociations israélo-palestiniennes —dont John Kerry a annoncé la reprise ce soir à Washington, après trois ans d’interruption— ne sont qu’une gesticulation destinée à occuper le temps en empêchant toute initiative palestinienne. Elles ne conduiront nulle part, d’autant que l’opinion publique israélienne a perdu tout contact avec la réalité et ignore désormais la question palestinienne.

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John Kerry a annoncé avec emphase la reprise des négociations israélo-palestiniennes. Entrevoyez-vous, vous-même, quelque chose de concret à l‘horizon ?
Ilan Pappé : Rien. Je ne crois absolument pas que cette nouvelle tentative nous amène quelque part, tout comme les précédentes, depuis les accords d’Oslo (1983). Parce qu’elle part des mêmes bases selon lesquelles il vaut mieux avoir un processus de paix que ne pas en avoir. Même si ce processus ne produira rien. C’est pourquoi il n’y a aucune impulsion réelle de la part des Israéliens et des Étasuniens à faire davantage pour arriver à des résultats concrets.
Il n’y a rien de nouveau par rapport au passé ?
Ilan Pappé : Aucune nouveauté, du fait aussi qu’il n’y a aucune modification de la base du dit « consensus » qui unit les Israéliens quand ils parlent de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. C’est la même vision, la même stratégie de toujours et il faut reconnaître à l’actuelle direction politique israélienne d’avoir admis qu’elle n’ira pas aux négociations pour présenter de nouvelles solutions. Je suis par ailleurs convaincu que cette relance des négociations bilatérales, telle qu’elle est décrite par John Kerry, n’aurait pas été possible si n’était pas intervenue la position forte manifestée par l’Union européenne ces derniers jours. Position qui établit de nouvelles directions à l’égard des colonies israéliennes dans les Territoires arabes et palestiniens occupés et qui maintenant, du moins sur le papier, ne pourront jouir d’aucune coopération ni aide de la part de l’Europe. Ces pressions aussi ont convaincu Benjamin Netanyahu qu’il vaut mieux lancer quelque forme de dialogue avec les Palestiniens, pour empêcher que soient adoptées des sanctions contre Israël et ses colonies.
Des décisions fruit de nécessités tactiques et non pas d’une stratégie…
Ilan Pappé : Exact. Le paradigme est toujours le même, il n’a pas changé et ne changera pas. Et il n’y a aucune raison de penser que ces négociations, en admettant qu’elles se développent dans les semaines qui viennent, puissent amener à quelque solution.
On approche du rendez-vous de septembre de l’Assemblée générale de l’Onu, que les Palestiniens ont utilisé ces dernières années pour annoncer des pas en avant vers leur indépendance, du moins sur la carte ou de façon symbolique. L’insistance étasunienne à reprendre les tractations sans rien avoir en main sert-elle aussi à empêcher de nouveaux développements unilatéraux du côté palestinien ?
Ilan Pappé : Sans doute. Israéliens et Étasuniens veulent développer ce que j’appelle le « Plan A » et empêcher qu’on ne réalise un « Plan B ».
Le « Plan A » prévoit que les entretiens avec les Palestiniens avancent avec un Israël maître de la situation dans les Territoires occupés et libre d’étendre ses colonies, et l’Autorité palestinienne d’Abu Mazen engagée à empêcher le développement de toute forme de résistance, pas seulement armée, à l’occupation militaire.
Le « Plan B » par contre est celui où les Palestiniens s’adressent aux autorités internationales pour obtenir la réalisation de leurs droits et demandent que soient sanctionnés l’occupation et les crimes qu’elle commet. Le « Plan B » inclut une Europe plus consciente des droits des Palestiniens, et, peut-être, une nouvelle révolte populaire palestinienne contre l’oppression.
Pour empêcher que démarre le « Plan B », Washington et Tel Aviv relanceront toujours le « processus de paix », c’est-à-dire le « Plan A », qui est celui du dialogue pour le dialogue sans perspective de solution fondée sur la légalité internationale.

Nous sommes à quasiment 20 ans de la signature des accords d’Oslo et de la poignée de main entre Yasser Arafat le président palestinien décédé et le Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin. Vingt ans après quelqu’un écrit que la direction israélienne de 1983 était pacifiste alors que l’actuelle direction israélienne serait ultranationaliste et intéressée seulement à étendre les colonies. Qu’en pensez-vous ?
Ilan Pappé : Je pense qu’il n’y a pas de différences significatives entre le leadership de 1983 et l’exécutif de Netanyahu. Tous les gouvernements israéliens de 1967 à aujourd’hui (depuis l’occupation des Territoires) ont développé la même stratégie :
- 1. Jérusalem appartient entièrement à Israël et il n’y aura aucun compromis sur la ville ;
- 2. les réfugiés palestiniens ne rentreront jamais dans leurs villes d’origine ;
- 3. Israël ne peut pas exister sans la Cisjordanie. Le cœur de la politique israélienne était et reste l’idée sioniste que la Cisjordanie est une partie d’Israël, avec la nuance que quelques représentants politiques israéliens apparemment plus flexibles par rapport aux autres prévoient quelque « concession » de plus à faire aux Palestiniens.
Bien sûr il y a (entre les différents gouvernements) quelques différences sur la façon de contrôler la Cisjordanie. Par exemple, l’annexer entièrement ou la diviser en une zone israélienne et une palestinienne ? Concéder ou pas l’autonomie aux Palestiniens ? Concéder ou pas une semblant d’indépendance aux Palestiniens en continuant à avoir le contrôle de la souveraineté réelle ? Mais ce n’est qu’une tactique.

Donc, nous sommes toujours arrêtés au même point.
Ilan Pappé : Oui. S’il existe une différence entre la direction israélienne des accords d’Oslo et l’actuelle, elle se limite à quelques aspects tactiques. Le gouvernement actuel, par exemple, vise un plus grand contrôle sur la Cisjordanie, à cause de ses liens avec le mouvement des colonies.
Et il faut ajouter une donnée centrale. Aujourd’hui, par rapport à 1983, il n’existe plus pour l’opinion publique israélienne un problème palestinien, la question palestinienne est invisible, elle a disparu de tout horizon. Le peuple occupé, tout simplement, a disparu de l‘esprit de millions d’Israéliens.

Traduction Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)
 
mardi 30 juillet 2013
 

L’Occident entre les slogans des Lumières et sa réalité visqueuse et hideuse

 

 

 

 Mekhiouba Yahia
L'Union européenne vient de montrer une fois de plus qu'elle n'est en réalité qu'une grosse bureaucratie qui ne sert pas à grand chose sur le plan de la politique internationale. La reconnaissance mercredi 17 juillet 2013 par la Commission européenne que, des années durant, des colonies israéliennes illégales ont perçu du financement européen, et la position officielle très ambigüe de l'Europe par rapport au coup d’Etat en Egypte, prouvent encore une fois que les beaux discours sur la démocratie et les droits de l'homme, et le financement de "programmes" pour soutenir ces concepts dans les pays arabes, n'est en vérité que du pipeau. La démocratie vient d’être décrétée propriété exclusivement occidentale, les droits de l’homme aussi.
Les faiseurs d’opinion qui polluent l’espace audiovisuel, notamment en France, et qui se donnent un malin plaisir à donner des leçons de moralité démocratique à des « êtres humains » moins civilisés en Tunisie et un peu partout dans le monde arabo-musulman, quand des militantes Femen sont condamnées en justice pour avoir exhibé leur seins dans l’espace public, ou parce que des femmes voilées conjuguent parfaitement Islam et demande du savoir dans les universités turques ou tunisiennes, ces faiseurs d'opinion se font de plus en plus petits ces derniers jours, et se montrent étrangement silencieux face au crime contre la démocratie, qui est en train d’être commis en Egypte. L’actualité politique égyptienne va sans doute sonner la fin des concepts universels de démocratie et des droits de l’homme, défendus par les instances européennes et ses intellectuels. L’universalisme démocratique occidental vient de trouver des frontières, elles se situent malheureusement, ou devrais-je dire heureusement pour nous, aux frontières orientales de l’Europe.
Malheureusement, l’Egypte ainsi que d’autres pays arabes, vont immédiatement payer le prix de cette hypocrisie occidentale de plus en plus mise à mal, qui vient d’être mise à nu au grand jour. La parenthèse révolutionnaire va se refermer petit à petit, au nom de la démocratie « de façade » qui nous est permise pour l’instant. Ce projet rencontre de la résistance en Egypte et ailleurs. Les peuples sont plus conscients qu’auparavant, et les régimes en place ne peuvent donner une quelconque illusion sur des progrès démocratiques et économiques.
Heureusement, puisque les peuples de la région vont finalement vaincre les tyrannies en place, n’en déplaise à l’Occident et aux grandes firmes internationales qui profitent de l’ordre du fait accompli, ou du désordre actuel dans nos pays. Heureusement, du fait que l’universalisme occidental trouve ses frontières dans la partie orientale de l’Europe, puisqu'il nous est demandé, à nous Musulmans, Arabes, Berbères, Coptes, Kurdes, Maronites, Druzes, de trouver et d’inventer notre propre modèle démocratique. Bien sûr, on ne va pas réinventer la roue, mais on peut l’adapter aux réalités sociales et culturelles qui sont propres à notre région, et en parfaite harmonie avec les valeurs universelles, non exclusivement occidentales.
Ce modèle qui doit être le nôtre, sera à même de débarrasser le monde arabo-musulman de toute dictature à visage militaire ou théocratique et de permettre aux énergies politiques, scientifiques et culturelles de s'exprimer librement et de contribuer à l'émancipation de nos sociétés.
Yahia Mekhiouba
 
lundi 29 juillet 2013
 

Le péché d'Oslo 
 
 
 
par M.Saadoune
Le Hamas palestinien est aujourd'hui piégé par les évolutions politiques dans la région. Alors qu'il aurait pu faire valoir son statut de mouvement de résistance à un occupant colonial pour se garder de prendre parti dans le conflit syrien, il s'est engagé contre Damas. Et par ricochet, l'Iran et les Hezbollah. Ce sont ainsi ces seuls vrais soutiens jamais eu dans la région qu'il s'est aliéné et qui n'ont pas été compensé par un alignement « sunnite ». L'Egypte, sous Morsi, n'a pas vraiment ouvert la « prison de Ghaza », la gestion du dossier ayant été une affaire de l'armée. Avec la destitution de Morsi, la prison se referme à double tour et l'armée égyptienne a redoublé d'activité pour détruire les tunnels, sources vitales pour la bande de Ghaza. Les médias égyptiens, en digne disciples de radio milles collines, déversent une propagande éhontée qui a cessé de viser le Hamas et s'étend à tous les palestiniens. Et aux syriens accessoirement. Les évolutions de la situation en Syrie comme en Egypte se traduisent par un affaiblissement politique du Hamas Mahmoud Abbas, incapable de refuser quelque chose aux américains, a profité de cet affaiblissement des liens régionaux du Hamas, pour accepter de reprendre la scabreuse comédie de la négociation. Les palestiniens ne se font guère d'illusions, ils savent que l'insistance de John Kerry à la reprise des négociations n'est qu'un simulacre qui sert les seuls intérêts de l'occupant israélien. Même dans l'hypothèse peu sérieuse qu'un accord puisse être réalisé, Israël a d'emblée fermer le jeu en indiquant que tout accord sera soumis à référendum. Il n'y a rien de changer dans l'état d'esprit expansionniste d'Israël, pas plus que dans le soutien permanent des Etats-Unis à ce que décide l'Etat hébreu. Les seuls changements sont l'affaiblissement de la Syrie et le coup d'Etat en Egypte qui isolent totalement le Hamas dans la région. Même les promesses d'investissements du Qatar ont peu de chance d'être tenus, le nouvel émir n'étant pas forcément engagé par les promesses de son paternel. Mahmoud Abbas qui tenait compte du Hamas avait fait des conditions minimales d'un arrêt de la colonisation des territoires occupés, vient de les oublier. Il accepte de négocier sans obtenir aucune garantie en ce sens. C'est donc la seule neutralisation de Ghaza et l'affaiblissement de la faction palestinienne qui la dirige qui motive la reprise des négociations. Si tant est que ce mot veuille dire quelque chose pour des palestiniens qui n'oublient pas – apparemment ce n'est pas le cas pour Abbas – qu'on les a mené en bateau pendant deux décennies au nom de négociations fictives. Mais quelle capacité de négociation aura « l'Autorité palestinienne » si son action s'appuie sur la neutralisation d'une partie du camp palestinien ? L'obéissance des « négociateurs » palestinienne est telle qu'ils n'oseront pas songer à mettre dans la balance la « nuisance » que représenterait Hamas et qui parle de « cadeau important fait au gouvernement d'occupation extrémiste. Mustafa Barghouti, secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne le constate : on ne négocie pas sans changement du rapport de force, l'engagement sur des critères précis, et une cessation complète des activités de colonisation ». Des constats de bon sens et il est clair que ces conditions ne sont pas réunies. Et que l'on est dans la reproduction du processus d'Oslo qui a vu le nombre de colons israéliens passer de 150.000 à 650.000. Ce « péché d'Oslo », c'est une évidence, va se répéter. Mais Mahmoud Abbas ne peut rien refuser aux américains ! Hélas !
 
dimanche 28 juillet 2013
 

Une mécanique implacable
 
 
 
 
par M. Saadoune
Une mécanique implacable s'est mise en marche après la destitution du pré-sident Mohamed Morsi par le chef des armées, le général Al-Sissi, le 3 juillet dernier. Cette intrusion de l'armée, même si elle se drape d'un appel de la société civile et du soutien de très nombreux manifestants dans la rue, a littéralement tué la politique. Elle a créé une bipolarisation totale entre l'armée et les Frères musulmans, les autres acteurs politiques ne pouvant plus que s'agréger derrière eux. Or, l'Egypte avait besoin de plus de politique pour faire bouger les lignes et non pas d'un acte brutal qui rend la politique inopérante.

Les langues se délient et on sait un peu comment a été scénarisée l'intrusion de l'armée avec le soutien de la «société civile», officiellement pour éviter au pays de sombrer dans la guerre civile. Des manifestations de rue massives pour justifier la destitution d'un président élu et un discours incroyable contre la «dictature des urnes». Sauf qu'à la prétendue dictature des urnes se substituait une dangereuse dictature de la rue, paravent passager d'une vraie restauration du régime. Un coup d'Etat qui se dote d'une apparence civile n'en est pas moins un coup d'Etat. Et quand le général Al-Sissi, ministre de la Défense, agit en «chef de parti» en appelant à des manifestations de rue pour en «finir» avec l'autre camp, on n'est pas dans la politique. On bascule déjà dans une optique de répression à large échelle qui plonge l'Egypte dans l'irréparable.

Quand à quelques heures de la fin d'un ultimatum adressé à une autre «rue» de l'Egypte le carnage survient, on sait qu'on a déjà un pied dans la guerre civile. Les images terribles de ces dizaines de personnes tuées ou blessées par balle sont en train de marquer l'Egypte qui ne porte pas les portraits du général Al-Sissi mais ceux du président emprisonné. Le ministre de l'Intérieur égyptien prétend que la police n'a pas tiré de balles réelles. Qui donc a tiré ? Des baltaguis ? Pourquoi les a-t-on laissés accomplir un tel carnage ? Les arguments avancés par le ministre de l'Intérieur - trop souriant lors de sa conférence de presse du déni - ne tiennent pas la route. Même si les manifestants se sont approchés d'une route que les autorités voulaient laisser ouverte, tirer sur eux à balles réelles est une riposte insensée.

Ce massacre du monument au mort est un tournant tragique et grave dans la crise égyptienne. Il peut être le signal d'une plongée dans la guerre civile dans un pays où la politique a totalement disparu et où il ne reste plus que les démonstrations de rue. Et désormais et de plus en plus où il ne reste plus que le recours à la violence. L'armée ne peut plus compter sur la défection de la direction du parti salafiste Nour pour prétendre qu'elle a aussi des islamistes de son côté. Cette direction se fait petite, sa base, elle, est aux côtés des manifestants. La paix civile est désormais menacée. La fracture n'est plus seulement politique, elle traverse la société égyptienne en profondeur. L'engrenage fatal sera-t-il stoppé à temps ? Des intellectuels ont lancé, hier, une initiative épousant la légalité constitutionnelle pour tenter d'arrêter la descente aux enfers. Elle sonnait, presque, comme un cri de désespoir.


 
vendredi 26 juillet 2013
 

LETTRE A MES AMIS(ES) DE L’OPPOSITION TUNISIENNE

 

 

PAR VINCENT GEISSER
« La politique de l’émotion et la stratégie du chaos : seul horizon pour la gauche tunisienne ? »
La très grande majorité des citoyens ordinaires, des acteurs politiques, des militants associatifs, des dirigeants ont été sincèrement émus et touchés émotionnellement par l’assassinat lâche qui a frappé une nouvelle fois un démocrate tunisien : après Chokri Belaïd, Mohamed Brahimi… et demain ? On peut craindre en effet, que ces crimes odieux ne soient que les deux premiers d’une longue série planifié machiavéliquement par des barbouzes.
Qui peut vraiment se réjouir d’un tel crime qui touche non seulement la famille de la gauche et des progressistes mais aussi, au plus profond de sa chair, le peuple tunisien attaché à la construction d’une société démocratique libérée définitivement de la peur et de l’arbitraire ?
Aujourd’hui, la colère, l’émotion et la tristesse sont des sentiments légitimes. La critique de l’absence de protection des personnalités politiques tunisiennes est compréhensible. La dénonciation de certaines incohérences et dysfonctionnements de l’appareil sécuritaire est utile. L’appel à l’accélération des réformes économiques et sociales est nécessaire.
Mais une fois passé le temps de l’émotion et du recueillement que faire ?
J’entends des voix, parmi lesquelles des amis(es) que je respecte profondément pour les avoir côtoyés intimement en exil et dans l’opposition intérieure à Ben Ali, demander l’arrêt du processus de transition, la dissolution de l’Assemblée nationale constituante, la démission du gouvernement et du Président de la République, la remise en cause du calendrier électoral : POUR ALLER VERS OU ?
Un gouvernement de technocrates dans le pur style de l’ère dictatoriale cautionné par le FMI et la Banque mondiale ? Une assemblée nationale auto-désignée par quelques personnalités ? Un homme providentiel qui, à l’instar d’un « Ben Ali à visage humain », viendrait sauver miraculeusement le pays ? Un appel à l’armée et au généralissime comme garants de la transition démocratique ?
Encore une fois, comme en novembre 1987, ou dans les années 1990-1991 (grande vague de répression), une partie de la gauche aveuglée par son anti-islamisme croit trouver dans les réflexes sécuritaires et autoritaires une VOIE DE SALUT POUR LE PAYS.
On sait dans le passé où cette voie a mené : l’une des pires dictatures du monde arabe, l’un des régimes policiers les plus féroces du continent et le gouvernement permanent d’une mafia et d’une clique familiale qui a déshonoré la patrie par son affairisme et sa cupidité.
La gauche démocratique tunisienne est face à une épreuve historique. Son opposition au gouvernement de la troïka est une nécessité vitale pour la démocratie tunisienne.
Mais cette critique doit être aussi la base d’une stratégie de reconquête démocratique du pouvoir et d’un renforcement des institutions légitimes et non de leur destruction et de leur démantèlement.
On sait que par le passé cette stratégie du chaos a servi les pires desseins autoritaires. Elle a préparé la voie à l’autoritarisme, au verrouillage sécuritaire de la société civile et à la dérive maffieuse.
La gauche tunisienne ne doit pas douter d’elle-même car, contrairement aux autres gauches arabes, elle a un vrai ancrage social et populaire. Elle compte parmi ses militants et ses dirigeants des personnalités à l’intelligence rare.
C’est en pariant sur les institutions démocratiques et en soutenant le processus constitutionnel en cours, en remplissant son rôle de véritable opposition à la troïka que la gauche tunisienne peut espérer jouer un rôle historique. A défaut, elle deviendra un auxiliaire involontaire d’un nouvel autoritarisme vaguement démocratique ou, pire, elle sera condamnée au silence.
Vincent Geisser
 
jeudi 25 juillet 2013
 

ALGERIE. Détournement à l’Anep: Les véritables raisons du limogeage du colonel Fawzi 

 

 

 

Publié le 25 juillet 2013


anep1Par M. Aït Amara 
Après les affaires Sonatrach et Sonelgaz, s’achemine-t-on vers une affaire Anep ? Des documents en notre possession montrent, en effet, comment des pontes du système détournent l’argent des collectivités locales et des entreprises publiques en créant une multitude de journaux pour accaparer les annonces légales via l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep). Cette dernière, à la faveur d’une décision de l’Etat instaurant un monopole sur la publicité institutionnelle, gère indirectement le portefeuille publicitaire de toutes les entités publiques, qu’elles soient administratives ou économiques.
Si, à l’origine, cette décision signée par l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, visait à réguler ce marché lucratif, aider la presse boudée par les annonceurs privés et renflouer les caisses des journaux publics qui avaient du mal à résister face à la concurrence rude des journaux indépendants, celle-ci a, cependant, été détournée de sa vocation première et servi à enrichir une bande de potentats ripoux. Des échos nous sont parvenus du Club des Pins, suite à notre précédent article. Le principal cité dans l’affaire, à savoir Miloud Chorfi, ancien porte-parole du RND et actuel président du groupe parlementaire de ce parti, a affirmé vouloir entrer en contact avec Algeriepatriotique pour nous informer qu’il n’avait aucune relation avec le titre concerné par ce scandale, c’est-à-dire El Adjoua dans ses trois versions arabe, française et sportive.
«Je n’ai rien à voir avec ces journaux. C’est mon défunt fils qui était ami avec son directeur, lequel a intégré son nom dans l’ours (l’emplacement indiquant les mentions obligatoires d’une publication, ndlr)», a-t-il précisé. La mise au point étant faite, le problème reste entier. Car en adoptant la posture de Ponce Pilate, Miloud Chorfi ne fait que confirmer l’existence de malversations dont il se lave les mains. Que le titre éclaté en trois journaux qui a amassé plus de 113 milliards entre janvier 2011 et septembre 2012 (plus ou moins 5 milliards par mois) lui appartient ou pas, cela ne change rien à ces chiffres qui montrent bien que des responsables malveillants détournent de l’argent par le biais de la publicité. Venons-en aux chiffres.
Une enquête au niveau de la Société d’impression d’Alger (SIA), une imprimerie de l’Etat, nous a permis de connaître le tirage de ce journal coupé en trois «morceaux» pour multiplier les gains par trois. L’édition arabe du 27 juin de ce journal inconnu du grand public a été tirée à 2 200 exemplaires, la version française à 2 200 également et le supplément sportif à 4 400. Des sources ont expliqué à Algeriepatriotique que la majeure partie de ce tirage insignifiant n’est même pas distribuée et que seuls comptent les quelques centaines d’exemplaires destinés à la comptabilité de l’Anep et à l’archivage au niveau des différentes institutions publiques. Les mêmes sources ajoutent que pour éviter de tirer le minimum exigé par l’imprimerie, soit 5 000 exemplaires par publication, les responsables de cette multitude de journaux créés – souvent par des gens étrangers à la presse – pour détourner la publicité institutionnelle, font en sorte d’être mis en demeure par l’imprimeur de payer leur facture d’impression, laquelle mise en demeure est toujours accompagnée d’une baisse forcée du tirage.
Une situation qui arrange cette mafia de la publicité qui, non seulement accapare l’argent des annonces légales, mais ne paye pas les imprimeries de l’Etat, elles-mêmes rattachées à l’Anep. Nos sources révèlent aussi que ces imprimeries ne font aucun effort pour recouvrer leurs créances et que les mises en demeure envoyées à ces titres servent uniquement comme couverture juridique pour ne pas être inquiétées au cas où ces pratiques mafieuses venaient à être découvertes. L’affaire du journal El Adjoua (traduit par ses propriétaires Les climats, sur une enseigne donnant sur le boulevard Colonel Amirouche, à Alger) n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si El Adjoua n’appartient plus à Miloud Chorfi, qui l’a racheté ? Si Miloud Chorfi n’en est plus le propriétaire, à quel nom a été attribué l’agrément pour sa publication ? Miloud Chorfi a-t-il revendu l’agrément alors qu’il n’en a pas le droit ? Qui a décidé de transférer de telles sommes faramineuses à ce journal à très faible tirage ainsi qu’à d’autres titres de petite envergure ?
Une chose est sûre : tout cela n’aurait pas pu se faire sans l’aval du colonel Fawzi, aujourd’hui objet d’une enquête dont l’élément déclencheur a été sa proximité suspecte avec Hichem Aboud qui a lui aussi bénéficié des «largesses» de cet officier, soit près de quatre milliards en quatre mois d’existence seulement. Une question demeure posée : comment ces pratiques mafieuses ont-elles pu exister durant toutes ces années, sans que le ministère de la Communication ou le parquet réagissent pour y mettre fin et traduire les coupables en justice ? L’enquête du DRS nous le dira.
M. Aït Amara
 
 

Syrie : Bientôt, plus d’obstacle au nouveau Sykes-Picot

 

 

 

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Vous avez sûrement observé le changement de ton de la presse atlantiste sur la question syrienne. Les « rebelles », ces « héros de la Liberté », se sont soudain mués en terroristes fanatiques qui s’entre-déchirent. Pour Thierry Meyssan, il n’y a rien de nouveau sous le soleil : Washington a simplement abandonné l’idée de renverser Bachar el-Assad et se dirige vers la tenue de la conférence de Genève II. Prochaine étape : la perte d’influence française dans la région.
Le 13 juin dernier, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis annonçait que la ligne rouge avait été franchie : ainsi que le montraient les preuves accumulées par les Français et les Britanniques, la Syrie de Bachar el-Assad avait utilisé des armes chimiques contre son propre peuple. On allait voir ce que l’on allait voir… Sans attendre, le nouveau commandement joint des Forces terrestres de l’Otan était activé à Izmir (Turquie). La guerre était imminente.
Un mois plus tard, la détermination occidentale a disparu. La presse atlantiste découvre avec effroi que l’opposition armée en Syrie est composée de fanatiques haïs par la grande majorité des Syriens, ce que nous ne cessons de dire depuis deux ans. Tandis que, sur place, l’Armée syrienne libre et le Front Al-Nosra, au lieu de combattre contre les troupes de Damas, se livrent l’un à l’autre une guerre sans merci.
Que s’est-il donc passé qui a pu transformer la guerre de « libération » de la Syrie en ce vaste désordre ? En réalité, aucun des enjeux n’a changé en un mois : l’Armée arabe syrienne n’a jamais utilisé d’armes chimiques contre les « rebelles » ; et ceux-ci ne se sont pas « radicalisés ». Par contre, le plan US que j’exposais, le premier, en novembre dernier, se met lentement en place. L’étape du jour, c’est le lâchage de l’opposition armée.
Tout ceci nous confirme l’essoufflement de l’impérialisme anglo-saxon. L’application sur le terrain des décisions prises à Washington s’effectue avec une extrême lenteur. Ce processus met en évidence l’aveuglement des médias occidentaux qui ignorent ces décisions prises jusqu’à ce qu’elles se traduisent en actes. Incapables d’analyser le monde tel qu’il est, ils persistent à relayer et à crédibiliser la « communication politique ».
Ainsi, ce que j’écrivais [1], et qui était qualifié de « théorie du complot » par la presse dominante, devient une évidence pour elle, dix mois plus tard. Eric Schmitt écrit pudiquement dans le New York Times que « les plans de l’administration US sont bien plus limités qu’elle ne le déclarait en public et en privé » [2]. Tandis que David Ignatius titre crument dans le Washington Post : « Les rebelles syriens ont été plaqués par Washington » [3]. Ils attendaient des armes anti-char et ils reçurent des mortiers de 120 millimètres. On leur avait promis des avions, et ils reçurent des kalachnikovs. Des armes arrivent en nombre, mais pas pour renverser Bachar el-Assad, pour qu’ils se tuent entre eux et qu’il n’en reste aucun.
Et pour qu’il n’y ait pas de doute : le directeur de la CIA, John Brennan, et le vice-président, Joe Biden, ont convaincu à huis clos le Congrès qu’il ne fallait pas envoyer d’armes décisives en Syrie. Tandis qu’à Londres, la Chambre des Communes s’est engouffrée dans la brèche. Et qu’à Paris, Alain Marsaud et Jacques Myard —pour d’autres raisons— tentent d’embarquer l’Assemblée nationale dans le même refus occidental de continuer à soutenir les « rebelles ».
Sans aucun état d’âme, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui déplorait en décembre l’inscription par les États-Unis du Front Al-Nosra sur leur liste des organisations terroristes « parce qu’ils font du bon boulot sur le terrain » (sic), a lui-même demandé à l’ONU de l’inscrire sur la liste internationale des organisations terroristes. Et Manuel Valls, le ministre français de l’Intérieur, a déclaré sur France2 que les Français qui combattent en Syrie aux côtés de ses anciens alliés islamistes seraient arrêtés et jugés à leur retour en France.
La conférence de Genève II, dont on parle depuis un an, se précise. Les principaux obstacles venaient de la Coalition nationale qui, soutenue par le Qatar, exigeait la capitulation préalable de Bachar el-Assad, et des Franco-Britanniques qui refusaient de voir l’Arabie saoudite et l’Iran à la table des négociations.
L’ayatollah Khamenei a retiré du jeu le président Ahmadinejad et son directeur de cabinet Meshaie, hommes de foi et anti-cléricaux forcenés, pour les remplacer par le cheikh Rouhani, un religieux très pragmatique. Dès son installation comme nouveau président iranien, fin août, ce dernier devrait accepter de participer à la négociation. De leur côté, les Anglo-Saxons ont retiré du jeu le Qatar, ce micro-État gazier qui leur servait à camoufler l’alliance entre l’OTAN et les Frères musulmans. Ils ont confié la gestion des « rebelles » en Syrie à la seule Arabie saoudite, tout en discréditant ces « rebelles » internationaux dans leur presse. Avec ou sans le roi Abdallah, Riyad devrait également accepter la négociation.
Fausse surprise : à la demande pressante du secrétaire d’État John Kerry, l’Autorité palestinienne a accepté de reprendre les négociations avec Israël, même si celui-ci poursuit la colonisation des Territoires.
Sauf revirements inattendus en Égypte ou en Tunisie, il ne devrait donc plus y avoir, d’ici deux à trois mois, d’obstacles majeurs à la tenue de Genève II, le « nouveau Sykes-Picot » élargi ; du nom des accords secrets par lesquels la France et le Royaume-Uni se partagèrent le Proche-Orient durant la Première Guerre mondiale. Au cours de cette conférence, les États-Unis et la Russie se répartiront l’Afrique du Nord et le Levant, au détriment de la France, en divisant la région en zones sous-traitées par les Saoudiens (sunnites) ou les Iraniens (chiites).
Après avoir contraint l’émir du Qatar à abdiquer et avoir abandonné les « rebelles » en Syrie, Washington va donc retirer son influence régionale à sa fidèle alliée, la France, qui aura sali ses mains durant deux ans pour rien. C’est la loi cynique de l’impérialisme.
Thierry Meyssan


[1] « Obama II : la purge et le pacte », Réseau Voltaire, 27 novembre 2012. « L’ASL continue de briller comme une étoile morte », Réseau Voltaire, 26 décembre 2012. « Obama et Poutine vont-ils se partager le Proche-Orient ? », Odnako (Fédération de Russie), 26 janvier 2013.
[2] “No Quick Impact in U.S. Arms Plan for Syria Rebels”, par Mark Mazzetti, Eric Schmitt et Erin Banco, The New York Times, 14 juillet 2013
[3] “Syrian rebels get ‘the jilt’ from Washington”, par David Ignatius, The Washington Post, 18 juillet 2013
 
mercredi 24 juillet 2013
 
Terrorisme Institutionnel

Le Hezbollah Sur La Liste Noire De L'UE...Et Aprés ! 

 

 

7 ans aprés la victoire de la Résistance libanaise contre l'armée de l'entité coloniale juive sioniste l'UE confirme une nouvelle fois qu'elle est incapable d'avoir sa propre politique étrangère certains pays tels la Grande Bretagne les Pays Bas la France étant infiltrés au plus au niveau de l'état par des agents d'influence sionistes qui défendent à l'UE les intérêts de l'entité coloniale juive sioniste. Cette inscription est une punition de l'UE soutien au colonialisme sioniste au Moyen Orient mais comme l'a récemment déclaré le Secrétaire Général Du Hezbollah, Sheikh Hassan Nasrallah : " si l'Europe considère le Hezbollah comme un acteur suffisament important pour changer l'équation régionale alors nous sommes plus que fiers de cela. En ce qui concerne leur liste terroriste, j'ai une chose à leur dire : vous pouvez la tremper dans l'eau et boire son eau...". Poli non ?!



Le Hezbollah Sur La Liste Noire De L'UE...Et Aprés !

Il y a 7 ans l'armée coloniale juive sioniste essayait en vain d'envahir une nouvelle fois le Liban Sud en bombardant sans relâche les infrastructures et autres zones d'habitation civile au Liban. Repoussé par la Résistance libanaise du Hezbollah et de ses alliés obligé de battre une nouvelle fois en retraite l'agresseur juif sioniste a décidé de porter sur la scène diplomatique son combat acharné contre le Hezbollah allant pour se faire jusqu'à organiser en 2012 une opération sous faux pavillon en Bulgarie massacrant ses propres citoyens - ce n'est pas la première fois que le Mossad tue des Juifs faisant passer les intérêts "nationaux" d'Israël avant - pour obtenir de l'UE d'inscrire le Hezbollah sur sa liste noire.

Opération Mossad & agents d'influence juive sionistes réussis l'UE vient d'inscrire la "branche militaire" du Hezbollah sur sa liste noire sous les applaudissements de Tel Aviv.

Depuis plusieurs mois les agents d'influence sionistes infiltrés aux ministères des affaires étrangères de la Grande Bretagne de la France des Pays Bas s'activent pour faire voter cette inscription par les 28 membres de l'UE. C'est la Grande Bretagne parle biais de son ministre des affaires étrangères un sioniste notoire, William Hague, qui a été à l'origine de cette démarche soutenu en cela par les Pays Bas. Mais récemment l'Allemagne et la France lui ont emboîté le pas. L'agent d'influence sioniste actuel ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, avait déjà confirmé lors de la dernière réunion des "Amis de la Syrie" à Amman que le gouvernement Hollande soutiendrait l'initiative de la Grande Bretagne.

La raison invoquée par Londres pour cette inscription c'est la déclaration par le gouvernement de droite bulgare une allié "éternel" de Washington et Tel Aviv, que les deux individus responsables de l'attentat à la bombe à l'aéroport bulgare de Burgas en Juillet 2012 où 5 Juifs israéliens ont perri " appartenaient à la branche armée du Hezbollah". Les socialistes bulgares alors dans l'opposition avaient accusé le gouvernement de droite d'accuser le Hezbollah sans preuve formelle. Le gouvernement de droite bulgare a depuis été renversé et remplacé par les Socialistes bulgares. Le 5 Juin la direction gouvernementale socialiste bulgare déclarait qu'aucune preuve formelle de l'implication du Hezbollah dans cet attentat existait et que par conséquent cela ne pouvait justifier de placer cette organisation sur la liste noire de l'UE. Le Hezbollah lui même a nié toute implication et - comme de nombreux experts après études détaillées des faits - pointé du doigt le Mossad.

Qu'importe l'UE sous la pression de sa clique d'agents d'influence sionistes et de leur parrain américain a une nouvelle fois démontré à quel point elle était incapable d'avoir une politique étrangère indépendante.

En fait non seulement l'UE qui soutient le colonialisme d'apartheid juif sioniste en Palestine vient de punir le Hezbollah pour avoir vaincu l'une des armées les plus puissantes du monde lors de la guerre du Liban de l'été 2006, mais a pris cette décision pour punir aussi la Résistance libanaise pour son implication au côté de l'armée nationale syrienne dans son combat contre la guerre internationale menée actuellement contre la Syrie par des mercenaires djihadistes.

Fabius lui-même a reconnu la raison de cette décision de Bruxelles déclarant " étant donné la décision prise par le Hezbollah et le fait qu'il a combattu avec force en Syrie je confirme que la France proposera d'inscrire la branche militaire du Hezbollah surla liste des organisations terroristes". Fabius a ommis de dire que des forces spéciales françaises sont à pied d'oeuvre depuis le début de la guerre contre la Syrie en 2011 en Turquie en Jordanie mais aussi aux côtés des mercenaires djihadistes FSL Al Nusra & C° en Syrie même pour tenter de renverser le président syrien Basahr al Assad.

L'intervention du Hezbollah en Syrie a été clairement définie par la direction de la Resistance et fait partie de la lutte de cette dernière contre le colonialisme de l'entité juive sioniste qui essaie par tous les moyens inclus ceux de génocide sociocide archeocide d'étendre sa main mise et son territoire au Moyen Orient dans le cadre de son plan de Grand Israël. Dés lors pas étonnant - bien que le Hezbollah ait attendu 2012 pour intervenir militairement aux côtés de l'armée nationale syrienne et aprés que des villages peuplés de shi'ites libanais aient été attaqués sur la frontière syro libanaise par les terroristes d'Al Nusra Al Qaeda- de voir la Resistance s'implique au côté du gouvernement syrien seul gouvernement arabe à avoir eu une position constante de soutien à la Résistance à la dictature sioniste depuis des décennies dans la région qu'elle soit celle des Palestiniens ou du Hezbollah.

Comme l'a déclaré l'expert libanais Ghaled Kandil sur le site neworientnews.com :

"en décidant de combattre en Syrie contre ce projet, le Hezbollah protège les peuples de la région, leurs religions, leur diversité, l'unité du tissu social et la volonté de résister au projet hégémonique d'Israël qui est au coeur même du combat du parti. Le Hezbollah reste fidèle à sa tradition comme étant à l'avant garde combattant contre le projet israélo américain."



Le Hezbollah sur la Liste Noire et Aprés!

La décision de l'UE capitulant au dictat américano sioniste n'aura que peu d'impact sur la Resistance comme l'a déclaré la TV du Hezbollah al Manar citant les mots du Secrétaire Général, Sheikh Hassan Nasrallah :

" si l'Europe considère le Hezbollah comme un acteur suffisamment important pour changer l'équation régionale alors nous sommes plus que fièrs de cela. En ce qui concerne leur liste terroriste, j'ai une chose à leur dire : vous pouvez la tremper dans l'eau et boire son eau...". Poli Non ?! Mr Nasrallah.

Lundi le ministre libanais des affaires étrangères par intérim, Adnan Mansour, a déclaré - propos repris par le quotidien Al Hayat basé à londres :

"le Hezbollah est un élément fondamental de ce pays et ne peut pas être séparé de son gouvernement à cause de la situation précaire du Liban... comment l'Europe va traiter avec le gouvernement libanais dans le futur ? Comment vont-ils faire la différence entre la branche militaire et politique du parti ? "

En effet le Hezbollah qui se présente lui-même de puis sa création comme un mouvement de résistance libanais est très secret quant à son organisation interne et peu enclin à révéler publiquement qui fait quoi parmi ses membres. Il s'est construit sur cette idéal fort de résistance à l'hégémonie régionale juive sioniste difficile donc de séparer le politique du militaire.

Pour l'UE faire la différence paraît donc mission impossible.

Le Hezbollah est principalement financé par l'Iran mais depuis des décennies il a crée un réseau de collectes de fonds pour ses activités charitables, dont la construction et la gestion d'hôpitaux de crèches d'écoles de même que des associations prenant en charge les besoins des familles de ses combattants tués ou blessés au cours des combats contre l'armée juive sioniste. Le Hezbollah fournit des logements sociaux, des aides aux agriculteurs et distribue des ressources telles l'eau et l'éléctricité.

La décision de l'UE d'inscrire seulement la branche militaire du Hezbollah sur sa Liste Noire implique que celle ci soit à même de faire la différence. Comment établir une liste des biens et dépôts d'argent à confisquer - si tant est qu'ils en existent dans les banques européennes - en identifiant qui est un cadre "militaire" et qui est cadre politique" ? Le Hezbollah est une organisation trés secrète et ne révèle pas l'identité de ses cadres quels qu'ils soient.

Le Hezbollah finance sans distinction ses institutions sociales et les forces de la Résistance. Savoir ou finit le politique et ou commence le militaire reste du domaine de l'impossible le Hezbollah s'étant d'avance protégé contre ce genre de sanctions.

Comme l'a déclaré le porte parole du Hezbollah, Ibrahim Mussawi, au quotidien allemand le Spiegel on line :

"le Hezbollah est une seule et même grande organisation nous n'avons pas de branches séparées les unes des autres... Ce qui est dit à Bruxelles n'existe pas pour nous"


L'UE a pris une décision purement symbolique pour montrer une fois de plus son asservissement à la dictature juive sioniste et à son parrain américain.

Mardi 23 Juillet 2013
Mireille Delamarre
 
 

Washington et Tel-Aviv s’alignent contre l’Iran 

 

 

 


IRIB-  Alors que c’est la politique  interventionniste des Etats-Unis et de leur coalition régionale,
consistant à soutenir les groupes terroristes en Syrie, qui a entraîné ce pays vers le gouffre abyssale d’une guerre sanglante, les représentants américain et israélien auprès des Nations-Unies, dans une prise de position  démagogique, ont accusé l’Iran  d’ingérence dans les affaires syriennes. Samantha Power, ambassadrice de Washington auprès de l’ONU  a prétendu, devant la réunion  de mardi soir du Conseil de sécurité, consacrée aux derniers développements au Moyen-Orient,  que  le gouvernement syrien massacre ses citoyens  avec  le soutien de l’Iran et du Hezbollah. En totale coordination avec Washington, Ron Prosor, ambassadeur du régime sioniste auprès de l’ONU a de son côté prétendu que l’Iran est le facteur de l’escalade de la crise dans la région et en particulier Syrie. Il a prétendu également que le programme nucléaire de l’Iran était toujours le plus grand obstacle  devant l’établissement  de la paix  au Moyen-Orient et dans le monde,  avant de demander l’intensification des pressions sur l’Iran. Il n’y a aucun doute  que la situation se détériore de plus en plus au Moyen-Orient, pourtant il y un grand écart entre  la vérité et les allégations avancées par les Etats-Unis et le régime sioniste quant aux facteurs de la guerre et de la crise dans cette région. Le rapport de l’ONU sur le processus  de la paix au Moyen-Orient remis au Conseil de sécurité évoque  certaines de ces vérités et les origines des tensions et de la guerre au Moyen-Orient. Ce rapport rappelle le comportement barbare d’Israël dans ses attaques quotidiennes contre les Palestiniens, les vastes arrestations, la mise en  détention et la torture des Palestiniens. Le régime de Tel-Aviv a maintenu son existence illégitime en recourant au terrorisme et à la création des tensions au Moyen-Orient et en violant systématiquement les lois internationales. L’ambassadeur syrien auprès de l’ONU pour sa part, dans un rapport documenté à ce propos remis  au Conseil de Sécurité, a décrit les modalités de l’envoi d’armes par Israël  à destination des groupes terroristes. Bashar Jaafari en soulignant que l’ONU n’avait aidé aucunement pour mettre un terme à l’occupation sioniste, a ajouté  que Tel-Aviv aide les terroristes dans la région occupée syrienne du Golan. Tout en citant nommément  des pays tels que la Turquie, l’Arabie et le Qatar, ainsi que des pays occidentaux, il a précisé que ce sont ceux qui soutiennent les terroristes en Syrie, qui sont à l’origine  de la destruction de ce pays et empêchent le règlement pacifique  de la crise syrienne. Autrement dit,  il faut rappeler que, la crise et la guerre au Moyen-Orient sont étroitement liées à l’occupation  israélienne. En fait, l’occupation israélienne a eu de nombreux impacts sur la sécurité et la paix au Moyen-Orient  et se trouve maintenant dans une situation dangereuse. Pourtant la communauté internationale n’a pas réussi jusqu’à présent à mettre un terme à l’occupation israélienne ainsi que  dissuader ce régime d’arrêter  la colonisation et d’accepter les inspections de ses activités nucléaires en tant qu’unique tenant d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Par contre, l’Union européenne dans une démarche surprenante en intégrant le nom de la branche armée du Hezbollah sur la liste des groupes terroristes a récompensé les agressions israéliennes.  Il faut accepter cette vérité que de tels soutiens au régime Usurpateur ne font qu’intensifier la tension dans la région. Certains membres permanents du Conseil de Sécurité qui soutiennent l’occupation israélienne, sont en fait les complices de ce régime  et ils doivent reconnaître leur part de responsabilité dans les impacts découlant de cette occupation
 
mardi 23 juillet 2013
 

Les empires en déclin et ceux en formation - La guerre de tous contre tous

 

 

 

 

« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ». J.P. Sartre
L’histoire des civilisations humaines est aussi l’histoire de la fondation de communautés humaines qui sont appelées à augmenter leur espace vital et de ce fait, à provoquer des guerres pour fonder des Etats qui deviendront pour certains des empires. Il est dans la nature humaine de dominer son prochain. L’histoire est jalonnée de pays qui ont atteint des sommets en termes de puissance avant de disparaître.
Bref rappel des grands empires dans l’histoire
Qui ne se souvient de la civilisation pharaonique qui a vécu plus de trente siècles et qui a disparu donnant lieu à une Egypte en pleine déroute ? Qui ne se souvient des civilisations perses ? Les civilisation aztèques et mayas furent broyées par les conquistadors, en petit nombre, mais qui disposaient d’une technologie terrifiante : les canons et les armes à feu. Une place particulière est donnée par les historiens occidentaux à l’Empire romain qui dura plus de dix siècles après la fondation de Rome par Romus et Romulus. On sait que les empires déclinent de différentes façons. C’est le plus souvent une lente agonie et une perte de puissance de l’Etat central qui ne contrôle plus sa périphérie qui, de ce fait, a des tendances émancipatrices. C’est le cas des Empires espagnols et portugais - bâtis par le sabre et le goupillon- qui perdirent graduellement leurs colonies du fait de l’éloignement et d’une prise de conscience autochtone qui prône l’indépendance. L’histoire récente des empires montre que ces derniers sont mortels et que les causes de leur disparition peuvent être des longs délitements, l’empire s’effrite à partir des marches. Pour rappel, le coût humain de l’expansion est très lourd. La population amérindienne s’effondre, passant d’environ 80 millions d’habitants au début du xvie siècle à environ 12 millions cent ans plus tard. Les massacres, le travail forcé, les déportations, la déstructuration des sociétés indigènes, et surtout les maladies amenées par les Européens sont responsables de ce désastre. Les exactions des conquistadors espagnols ont été dénoncées par le moine dominicain Bartolomé de Las Casas. En 1550, lors de la Controverse de Valladolid, il parvient à convaincre le roi et l’Eglise que les Amérindiens ont une âme...
L’Empire ottoman moins étudié, dura plus de six siècles mais s’effilocha sous les coups de boutoir de deux puissances de l’époque ; l’Angleterre et la France qui ne cessèrent d’attiser les tensions religieuses dans la région qui correspond à l’actuelle Syrie, c’était il y a cent cinquante ans ! A croire que l’histoire hoquette. Graduellement « l’homme malade de l’Europe » perdit les provinces orthodoxes, la Bulgarie, la Grèce, et l’Algérie. Pris à la gorge par ses créanciers, l’empire mena une fin sans gloire. On arrive au début du XXe siècle et avant même que la guerre ne se termine Sykes et Picot les bien nommés ministres anglais et français procédèrent au dépeçage de ce qui restait de l’empire. Le califat fut aboli. Mustapha Kémal proclame le 29 octobre 1923 la République turque sur les décombres de l’Empire ottoman
La tentation d’empire : toujours d’actualité en Angleterre
Une analyse magistrale de Mikhael Tyurkin de la situation actuelle du Royaume-Uni nous montre un semblant d’« empire » en déliquescence qui vit sur une rente qui disparaît peu a peu. Il écrit : « Au cours des dernières décennies, le Royaume-Uni s’est pensé comme le cerveau d’un empire global dont les États-Unis seraient les muscles. Mais le temps passe et « l’Empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais » est en pleine déconfiture. Avec un total cynisme, la gentry britannique se prépare à brader les richesses nationales pour sauver son mode de vie au détriment de son peuple. » (1)
« Le 10 mai dernier écrit l’auteur, le Premier ministre britannique David Cameron a rendu une visite inattendue à Sotchi pour chercher une entente avec Vladimir Poutine. (...) Cependant, quoi que Cameron fasse, il ne pourra probablement pas éviter le krach d’un empire qui est resté l’un des pays les plus puissants du marché mondial pendant des siècles, même après sa désagrégation officielle. Sans doute, aucun pays du monde n’a plus incarné les temps modernes que la Grande-Bretagne. La passion d’un joueur géopolitique expérimenté, une autodiscipline étonnante, le machiavélisme de la famille royale et de l’aristocratie, le tout multiplié par l’esprit anglais typique a transformé aux XVIIIe-XIXe siècles un petit royaume insulaire en « Empire, sur lequel le soleil ne se couche jamais ». La Grande-Bretagne conduisait toujours une politique cruelle et cynique, mais le faisait avec une élégance de gentlemen Il faut y ajouter la situation insulaire qui permettait à l’Angleterre de s’abstenir de participer réellement aux conflits européens, et de dresser l’une contre l’autre les puissances continentales selon le principe romain classique « Diviser pour régner ». Installé confortablement sur les îles britanniques, l’establishment anglais s’est rempli du sentiment de son caractère exceptionnel. (...) Remarquez que c’est justement la Grande-Bretagne qui a aidé les Empires russe, austro-hongrois, allemand et ottoman à s’effondrer pendant la Première Guerre mondiale ».(1)
Mikhaël remarque le début du déclin : « Cependant, au XXe siècle, la puissance de la Grande-Bretagne a dépassé son zénith et a commencé à décliner. À ce moment, sa fille caractérielle, les États-Unis, est devenu grande ; (...) Le principal symbole du déclin du Royaume-Uni est devenu sans doute la mort de Margaret Thatcher. La « Dame de fer » était connue comme l’une des créatrices du modèle économique néolibéral, qui s’est installé dans sa forme classique sur les côtes d’Albion.(...) Ainsi, l’ex-usine mondiale devint définitivement un casino global, les spéculations boursières et les services bancaires de la City devenant le seul moteur du pays. Au passage, la perfide Albion doit beaucoup de sa fête de la vie spéculative à l’effondrement de l’Urss : depuis le camp socialiste ruiné, des cascades d’actifs matériels se sont dirigées vers l’Occident. (...) » (1)
« L’économie britannique poursuit l’auteur, n’est plus compétitive et est condamnée à terme : « Beaucoup d’experts affirment que ce modèle ne survivra pas longtemps à sa créatrice. Aujourd’hui déjà, la dette de la Grande-Bretagne (9800 milliards de $) est la deuxième du monde par son importance après celle des USA et le montant de ses intérêts est dix-huit fois plus important que celui des Grecs. C’est-à-dire que l’on fait entrer l’Angleterre dans la liste des géants économiques par inertie seulement ; il serait bien plus honnête de lui octroyer une autre lettre dans l’acronyme Pigs (Portugal, Italie, Grèce, Espagne). (...)Le Guardian ironise à ce sujet : « Le gouvernement de Cameron est déjà très content que le pays échappe à la récession au premier trimestre 2013. » (1)
« (..) Dans ces conditions, le gouvernement cherche fiévreusement de nouvelles sources d’économie. On est arrivés au point que les parlementaires ont commencé à sérieusement discuter de la vente, pour un milliard et demi de livres, du palais de Westminster et de Big Ben. (...) Ces jours bénis où les Britanniques faisaient moissonner le profit par d’autres, tout en restant propres sur eux, sont passés. Maintenant, ils doivent aller de plus en plus souvent au combat ouvertement, subissant d’importantes pertes dans leur image durant les croisades occidentales modernes, et montrant au monde leurs talons d’Achille. Un exemple clair à cette évolution : l’opération en Lybie de 2011, lorsque le Premier Ministre anglais David Cameron (avec le coq gaulois Nicolas Sarkozy) a pris l’initiative d’aller au charbon pour éliminer Mouamar el-Kadhafi. » (1) On comprend mieux maintenant que la Grande-Bretagne sera de plus en plus agressive à l’extérieur, surtout avec les faibles.
Gordon Brown : la nostalgie de l’Empire par la domination de la langue
Que reste-t-il à l’Empire britannique sinon la langue ? Gordon Brown, ancien Premier ministre de sa Gracieuse Majesté, dans un de ses discours n’a pas caché l’ambition de perpétuer la domination. Il déclare : « L’anglais est bien plus qu’une langue : c’est un pont au-dessus des frontières et entre les cultures, une source d’unité dans un monde en changement rapide [.,.], c’est une force pour l’économie, les affaires et le commerce, mais aussi pour le respect et le progrès mutuels. [...]. Au total, 2 milliards de personnes dans le monde apprendront ou enseigneront l’anglais d’ici 2020. il y a plus d’enfants qui apprennent l’anglais dans les écoles chinoises que dans les écoles britanniques. Je veux que la Grande-Bretagne fasse un nouveau cadeau au monde par l’aide et le soutien à tous ceux qui veulent apprendre l’anglais, en donnant accès dans toutes circonstances aux outils pour son apprentissage ou son enseignement. [...] Nous ferons de notre langue le langage commun du monde. La langue qui aide le monde à parler, rire et communiquer » (2)
La nostalgie « mélancolique » de l’Empire français
On dit que maintes fois, par orgueil Napoléon s’est posé en successeur de Charlemagne, dépositaire du Saint Empire romain germanique qui a été restauré trois ans après « l’effondrement » de l’Empire romain d’Occident au V° siècle Cette nostalgie de l’empire qui permet de comprendre l’aventure napoléonienne qui prit fin avec Waterloo et surtout après le désastre de la Bérésina en Russie. On comprend de ce fait que Vladimir Poutine le nouveau « Tsar » russe ait célébré en septembre 2012 à Borodino, les deux cents ans de la « guerre patriotique » contre Napoléon, prélude à la retraite de Russie et à la chute de Napoléon, il déclare : « C’est ici que du 26 au 28 novembre 1812 l’armée russe, sous le commandement du maréchal Koutouzov, a fini d’écraser les troupes napoléoniennes... »
Pour Eric Zemmour, la France est l’héritière du Saint Empire romain. Rien que ça ! Il est vrai qu’à l’école, on nous apprenait que Charlemagne était un empereur français sacré à Aix-la-Chapelle, nous avons mis du temps à comprendre que c’était Aachen ! Pour lui, l’Europe actuelle qui ne fait pas la place qui convient à la France est une faillite. Eric Zemmour nous décrit « sa France » dans un essai « Une mélancolie française ». Malakine en parle : « (...) la construction politique française avait vocation à embrasser toute la rive gauche du Rhin jusqu’aux Pays-Bas et tout le nord de l’Italie. Ce projet a pris fin à Waterloo avec le démantèlement de l’Empire napoléonien et le retour aux « frontières naturelles. C’est à partir de là que Zemmour date le début de la crise de l’identité nationale et le déclin français. (...) Le début des années 1990 avec l’effondrement du bloc de l’Est et la réunification allemande ont marqué un point de rupture définitif avec le modèle « gallo-romain » L’Europe a pris alors la forme impériale traditionnelle allemande, celle du Saint Empire romain germanique, un ensemble hétérogène et peu intégré, aux frontières floues et aux décisions lentes, ce que Zemmour appelle avec une ironie grinçante « le saint empire américain des nations germaniques » (3)
Après ces circonvolutions, Zemmour, un français de souche « algéro-berbéro-juive » en vient à désigner le coupable de la chute de l’Empire français. « Pour lui, l’immigration de peuplement qui va changer définitivement le visage ethnique de la France à partir des années 1970 et l’autorisation du regroupement familial. Il n’hésite pas à comparer cette vague migratoire avec la chute de Rome provoquée par les invasions barbares. » (3)
L’inéluctabilité du déclin de l’Occident et de l’avènement de l’Asie
Assiste-t-on à la chute de la civilisation occidentale ? La civilisation occidentale est-elle supérieure aux autres civilisations ? Le père de la sociologie universelle, Ibn Khaldoun, dans son oeuvre magistrale « La Muqqadima »,« Les Prolégomènes », avait pointé du doigt l’évolution des civilisations qui passent par trois stades, l’avènement, l’apogée et le déclin.
Ainsi analyse-t-il le déclin de la civilisation musulmane comme un lent et long délitement, le centre ayant de moins en moins de prise sur le périphérique. Comment s’est construite la suprématie occidentale ? Au nom de la Règle des trois C - Christianisation, Commerce, Colonisation, l’Occident mit des peuples en esclavage. Lisons ce morceau d’anthologie attribué au roi des Belges : « Vous veillerez à désintéresser les sauvages de leur richesse dont regorgent leur sol et leur sous-sol. Votre connaissance de l’Evangile vous permettra de trouver facilement des textes recommandant aux fidèles d’aimer la pauvreté. Par exemple : « Heureux les pauvres car le royaume des cieux est à eux » ; « Il est difficile aux riches d’entrer aux cieux ». Vous ferez tout pour que les nègres aient peur de s’enrichir. Apprenez aux jeunes à croire et non à raisonner... » (4)
L’Occident procéda à un dépeçage des territoires au gré de ses humeurs sans tenir compte des équilibres sociologiques que les sociétés subjuguées ont mis des siècles à sédimenter. L’histoire du pays colonisé est niée et rasée au profit d’une nouvelle histoire, une nouvelle identité, voire une nouvelle religion. Pendant cinq siècles, au nom du devoir de civilisation, l’Occident dicte la norme, série, punit, récompense, met au ban des territoires qui ne rentrent pas dans la norme. Ainsi, par le fer et par le feu, les richesses des Sud épuisés furent spoliées par les pays du Nord. (5)
Cela ne fut pas suffisant ! Il faut aussi montrer que l’Occident est dépositaire de la race supérieure, Kishore Mahbubani l’éminent diplomate singapourien écrit : « (...) Cette tendance européenne à regarder de haut, à mépriser les cultures et les sociétés non européennes, a des racines profondes dans le psychisme européen. La plupart du temps, les colonialistes étaient des gens médiocres mais en raison de leur position et, surtout, de leur couleur de peau, ils étaient en mesure de se comporter comme les maîtres de la création. En fait, [l’attitude colonialiste] reste très vive en ce début de XXIe siècle.(...) Souvent, on est étonné et outré lors de rencontres internationales, quand un représentant européen entonne, plein de superbe, à peu près le refrain suivant : « Ce que les Chinois [ou les Indiens, les Indonésiens ou qui que ce soit] doivent comprendre est que... » Suit l’énonciation hypocrite de principes que les Européens eux-mêmes n’appliquent jamais. » (6)
L’avenir sera de plus en plus sombre. Entre les anciens empires qui vivent sur l’illusion de la grandeur et ne veulent rien lâcher- Ils peuvent très bien vivre en réduisant leur train de vie- et l’avènement inéluctable d’un leadership asiatique, les petits pays notamment ceux qui ont des ressources seront de plus en plus des variables d’ajustement. La guerre de tous contre tous continuera et il n’est pas dit que les « nouveaux empires » soient plus cléments...
Chems Eddine CHITOUR
1. Mikhail Tyurkin http://www.voltairenet.org/article179279.html Le crépuscule de la puissance britannique 6 juillet 2013
2. http://plurilinguisme.europe-avenir.com/index.php?option=com_content&a...
3. http://horizons.typepad.fr/accueil/2010/03/la-mlancolie-franaise-deric...
4. Discours accablant du roi des Belges aux missionnaires. Léopold II en 1883
5.Chems Eddine Chitour : Déclin ou chute de l’Occident. Mondialisation.ca, 29.11.2012
6.Kishore Mahbubani : The Irresistible Shift of Global Power to the East. 2008
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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