ELWATAN-ALHABIB
mardi 30 avril 2013
 

Abdelaziz Bouteflika incapable de gouverner : démission ou destitution ou coup d'Etat ? 

 

 


Gilles Munier
Lundi 29 Avril 2013
Abdelaziz Bouteflika incapable de gouverner : démission ou destitution ou coup d'Etat ?
L’annonce de l’hospitalisation, le 27 avril à Paris, du président Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, fait l’objet de spéculations en Algérie et dans les chancelleries. S’agit-il d’une nouvelle ruse, concoctée avec son entourage pour revenir en force et organiser une présidentielle anticipée ? L’accident cérébral dont-il a été victime, est-il vraiment « sans gravité » ?
Malade, Bouteflika l’est vraiment, et… gravement. Déjà hospitalisé au Val de Grâce en 2005, il s’en était sorti – selon ses dires – « de façon miraculeuse ». Une dépêche de l’ambassade des Etats-Unis à Alger – datée du 3 janvier 2007 et dévoilée par WikiLeaks - révélait que le président algérien souffrait d’un cancer de l'estomac (en rémission).
Pour le bien de son pays, Bouteflika n’aurait jamais dû se représenter en 2009. Craignant d’être destitué un jour pour incapacité à gouverner – comme le prévoit l’article 88 de la Constitution algérienne – il veut créer un poste de vice-Président de la République et y faire élire un homme de paille. Son clan ne tient pas à ce que, dans ce cas, le président du Sénat assure l’intérim et organise des élections. Trop risqué.
Une chose est certaine: la France sait ce qu’il en est vraiment, et cautionne ce qui se trame. Les Etats-Unis aussi. Selon le quotidien londonien  Al-Qods al-Arabi, généralement bien informé, 800 Marines et 8 avions militaires vont être envoyés sur la base américaine de Moron, en Espagne, en prévision d'un soulèvement populaire en Algérie, pour évacuer le personnel diplomatique et les ressortissants américains qui s'y trouvent.
A Alger, le ministère des Affaire étrangères a qualifié l’article de « tissu d’inepties malveillantes » et « la référence fielleuse faite à la situation politique et à la stabilité en Algérie » de « totalement infondée et absurde ». A voir…


Sur le même sujet, lire aussi :
Abdelaziz Bouteflika, candidat pour un quatrième mandat ?
- « du certain incertain ! »
Interview de Mourad Dhina,
cofondateur du mouvement d’opposition Rachad

http://0z.fr/G4-ro

http://www.france-irak-actualite.com/
 
lundi 29 avril 2013
 

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LE MASQUE ET L'OPPORTUNITE
 
 
par K. Selim
Bouteflika or not Bouteflika ? Avant l'incident de santé, le débat feutré mais justifié sur le quatrième mandat permettait d'évacuer l'essentiel. Celui de la sortie du pays d'une hibernation politique et économique que les tenants de l'ordre établi présentent absurdement comme un signe de stabilité. Il n'est pas nécessaire de montrer les exemples d'une hibernation suicidaire. Celui de la Syrie étant assez exemplaire, avec son encadrement politico-policier qui a craqué de l'intérieur avant d'être attaqué de l'extérieur. C'est un système où l'aveuglement, la perte du sens du réel se nourrissent d'une auto-intoxication que tous les profiteurs du système entretiennent et aggravent.

La question du quatrième mandat encombre la perspective politique. Mais elle sert aussi de masque. Elle permet de focaliser sur un homme au lieu de s'attaquer au fond des choses et de reprendre résolument le chemin de la réforme, bloquée au début des années 90 avant d'être totalement bannie sous l'euphorie de la montée des recettes pétrolières. On ne sait pas quelles sont les intentions du président de la République mais il rendrait objectivement service au pays en indiquant qu'il n'est pas dans la course pour un nouveau mandat. Cela permettra d'évacuer l'écran de fumée qui masque les enjeux. Sans candidature de Bouteflika, le système algérien est nu et il se révèle pour ce qu'il est. Une vieillerie dangereuse qui n'est pas fondamentalement différente de ses confrères arabes même s'il se pique, aujourd'hui, de prétendre qu'il a fait sa «révolution» en octobre 1988.

Il existe une fenêtre d'opportunité - qui ne va pas durer - pour créer une dynamique de changement vertueuse et elle passe par un démantèlement pacifique et ordonné du système en place pour aller vers un Etat de droit et la démocratie. Personne ne doit se dire que cela n'arrive qu'aux autres, aux Syriens, aux Libyens… C'est arrivé au Soudan où l'impéritie des élites n'a pas transformé en nation la géographie héritée du colonialisme. La gabegie est telle que le Soudan est devenu aujourd'hui le très gros «précédent» de la remise en cause de l'intangibilité des frontières héritées du colonialisme. Si cela ne fait pas «sens» en Algérie - qui est devenue le pays le plus vaste d'Afrique après l'indépendance du Sud-Soudan -, cela veut dire qu'on est dangereusement atteint du syndrome Kadhafi ou Bachar. Ce n'est pas le premier démembrement qu'il y a eu, ce qui s'est passé dans l'ex-URSS a également valeur d'avertissement.

LA «MALCHANCE» DES REFORMES EN ALGERIE EST D'ETRE INTERVENUE DANS UN CONTEXTE LOURD DE FAILLITE FINANCIERE ET DE CRISE SOCIALE AGGRAVEE PAR DES RESISTANCES EN PARTIE DUES A DES INCOMPREHENSIONS. L'ALGERIE A EU LE TEMPS DE DECOUVRIR QUE LES TENTATIVES DE «RUSER» AVEC LA REFORME, VERS L'OBLIGATION D'ALLER A UNE GOUVERNANCE TRANSPARENTE ET CONTROLEE PAR DES INSTITUTIONS ELUES SERIEUSES SONT VAINES. IL Y A TOUJOURS, AVANT LES TUMULTES, LES EMEUTES ET LES REVOLUTIONS, DES OCCASIONS DE FAIRE JOUER A LA POLITIQUE SON VRAI ROLE, CELUI D'ETRE UN MOYEN DE SE PASSER DES CONFLITS VIOLENTS ET D'ELABORER DES SOLUTIONS ET DE LES METTRE EN ŒUVRE «POUR L'INTERET DE TOUS». EN ALGERIE, AUJOURD'HUI, CELA RELEVE DE LA RESPONSABILITE DE CEUX QUI DETIENNENT LE POUVOIR. RIEN N'INDIQUE POUR L'INSTANT, HELAS, QU'ILS NE VONT PAS GACHER CETTE OPPORTUNITE.
 
dimanche 28 avril 2013
 

Le président algérien Bouteflika à Paris pour recevoir des soins

Victime d'un léger accident vasculaire samedi, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été transféré à Paris pour y passer des examens complémentaires. Le Premier ministre algérien a souligné que l'état du président "n'est pas du tout grave".

Par Florence THOMAZEAU (vidéo)
Dépêche (texte)
 
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été transféré samedi en fin d'après-midi à Paris pour y effectuer des examens complémentaires après un "accident ischémique transitoire sans séquelles", un type d'accident vasculaire cérébral (AVC) sans gravité, a annoncé dimanche l'agence APS
"Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été transféré samedi en fin d'après-midi à Paris, pour y effectuer des examens complémentaires, sur recommandations de ses médecins traitants", a indiqué l'agence algérienne, citant une source médicale.
Selon des sources proches du dossier à Paris, M. Bouteflika est arrivé à 18H00 GMT à l'aéroport parisien du Bourget et il a été immédiatement conduit, sous escorte militaire, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, un établissement parisien qui accueille régulièrement des personnalités françaises et étrangères importantes.
Bien que son état général soit stable et "ne suscite pas d'inquiétude particulière", ses médecins lui ont prescrit des examens complémentaires ainsi que quelques jours de repos, a précisé la source médicale à l'agence APS.
Plus tôt, le directeur du Centre national de la médecine sportive (CNMS), le professeur Rachid Bougherbal avait indiqué que le chef de l'Etat avait fait à 11H30 GMT "un accident ischémique transitoire sans séquelles".
"Les premières investigations ont été déjà entamées et son Excellence le président de la République doit observer un repos pour poursuivre ses examens", a ajouté le Pr Bougherbal, cité par APS.
Le directeur du CNMS a rassuré sur l'état de santé du chef de l'Etat qui "n'occasionne aucune inquiétude".
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal affirmé à Béjaïa (250 km à l'est d'Alger) où il était en visite samedi, que l'état de santé de M. Bouteflika "n'est pas du tout grave".
"Il y a quelques heures, le président a eu un petit malaise et a été hospitalisé mais sa situation n'est pas du tout grave", a déclaré M. Sellal, qui n'a pas écourté sa visite. Les propos de M. Sellal étaient rapportés par l'agence APS.
Elu à la tête de l'Etat en 1999, réélu en avril 2004 puis en avril 2009, M. Bouteflika, 76 ans, avait été opéré fin 2005 à Paris "d'un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac", selon les autorités algériennes.
Le président algérien annonçait un an plus tard "qu'il avait été très, très malade" mais qu'il s'en était "sorti de manière absolument fabuleuse". "Il faut cesser de parler de ma santé", avait-il prévenu.
Depuis cette hospitalisation à Paris en 2005, l'état de santé de M. Bouteflika fait régulièrement l'objet de spéculations dans les journaux algériens M. Bouteflika n'a pas encore indiqué s'il allait briguer un quatrième quinquennat en 2014.
AFP
 
samedi 27 avril 2013
 

Abdelaziz Bouteflika, candidat pour un quatrième mandat ? - « du certain incertain ! » 

 



Interview de Mourad Dhina,
cofondateur du mouvement d’opposition Rachad


Gilles Munier
Samedi 27 Avril 2013


Abdelaziz Bouteflika, candidat pour un quatrième mandat ? - « du certain incertain ! »
En Algérie, le besoin de changement se fait sentir avec autant d’acuité que dans les autres pays arabes. Bien que les médias français et européens fassent silence sur ce qui s’y passe, la situation est alarmante. Dans ce pays disposant d’immenses richesses, l’avenir semble bouché : des jeunes s’immolent ou émigrent au risque de leur vie, des émeutes éclatent un peu partout, la corruption règne. C’est dans cette atmosphère de fin de règne que le président Bouteflika a décidé de se représenter pour un quatrième mandat en 2014.

Nous avons demandé à Mourad Dhina, cofondateurs du mouvement Rachad*, « bête noire » du régime d’Alger depuis qu’il prône le changement par la non-violence, ce qu’il pense de cette candidature.

Mourad Dhina : La candidature de Bouteflika est certaine… mais comme on dit en Algérie : « c’est du certain incertain ! ». Je ne suis pas du tout sûr qu’il puisse se représenter. Indépendamment du fait qu’il le veuille, il y a des forces pour qui c’est hors de question. Pour une certaine frange des services secrets, il est exclu qu’il se présente à un quatrième mandat. Or, ce sont eux qui l’ont porté au pouvoir. Ils sont les « faiseurs de rois ». Pour eux, Bouteflika a rempli la mission qui lui était assignée : leur assurer l’impunité au sortir de la crise sanglante des années 90, donner l’illusion d’un retour à la paix et à la prospérité.

Certes, l’armée et les « services » - son fer de lance – ne sont plus dans la même position que lorsqu’ils l’ont fait élire, mais ils ne se sentent pas pour autant dans l’obligation de reconduire le deal passé avec lui. Les craintes et le nombre des dirigeants politiques ou militaires mêlés aux massacres des « années noires » se sont amenuisés avec le temps. Agés, ils disparaissent les uns après les autres.

Bien que Bouteflika soit malade, absent, incapable d’exercer pleinement les prérogatives de sa charge, il n’en garde pas moins un pouvoir de nuisance. Il s’en sert pour affaiblir les institutions qu’il veut garder sous sa coupe. Pour ce faire, il utilise la ruse, l’argent, les nominations à des postes clés de gens de sa région, ou de clans qui lui sont fidèles. Il faut cependant garder en vue son profil psychologique qui lui fait croire qu’il est « l’homme providentiel », qu’il mérite de mourir en tant que président… tout comme il faut s’attendre à ce que la meute de ceux et de celles qui tirent profit de sa présidence – les scandales de corruption à grande échelle nous le rappellent - feront tout pour le convaincre de se représenter afin de continuer à tirer profit de la situation.

En Algérie, personne ne peut accéder à la présidence par la seule voie des urnes

G.M : Alors, selon vous, que va-t-il se passer si Bouteflika se représente ?

Mourad Dhina : Il y en a qui pensent que cette élection pourrait être l’occasion de voir émerger de nouvelles têtes, de nouveaux programmes. Dans cette perspective, des hommes politiques ayant encore des accointances auprès de certains cercles du pouvoir se déclarent partants et se donnent des allures d’opposants, au risque de n’être encore une fois que des « lièvres ». C’est le cas, par exemple, d’Ahmed Benbitour (1). D’autres, comme Ali Benflis (2) s’y prépare. Mouloud Hamrouche (3) se dit « disponible ». Mais, tous ces gens sont dans l’expectative car ils sont liés d’une façon ou d’une autre au système, malgré le fait que certains d’entre eux se réclament de projets de changement. Ils savent qu’en Algérie – les choses étant ce qu’elles sont - personne ne peut accéder à la présidence par la seule voie des urnes, après une compétition loyale. Alors, les hommes politiques font la cour aux mentors dans l’armée et les « services ». En 1994, Benflis avait le soutien du général Lamari (4), chef d’Etat major. Il croyait que c’était dans la poche, mais il a dû déchanter. Le général avait conclu entre temps un autre deal sans le prévenir…

Dans certains autres cercles, on dit que 2014 n’aura pas lieu. C’est le cas du général Mohand-Tahar Yala (5) qui fait partie des militaires contestataires. Il déclare que le pays va à la dérive, que Bouteflika a ruiné l’Algérie sur tous les plans, qu’un changement doit se produire comme dans les autres pays arabes.

Je ne suis pas sûr, non plus, que l’élection ait lieu dans le cadre prévu, ou voulu par le système en place. Tout est possible, mais des signes avant coureur de ce qui se passera sont à déduire des réactions de l’armée aux gros dossiers que sont la situation au Sahel et les affaires de corruption. Le consensus qui existait entre les différents courants a été sérieusement ébréché. S’ajoutent à cela la guerre au Mali et le survol de l’Algérie par des avions de guerre français…

Les nationalistes algériens ont l’impressiond’être les « dindons de la farce »

G.M : Le fait que ce soit Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, qui l’a annoncé a-t-il jeté de l’huile sur le feu ? Comment expliquer qu’une telle autorisation ait été donnée ?

Mourad Dhina : Le survol de l’Algérie par des avions militaires étrangers n’est pas nouveau. Les Américains le font de façon assez récurrente depuis une bonne dizaine d’années. Ces décisions sont souvent le fruit du lobbying de certains politiques auprès des « services », plutôt que prises par le commandement militaire. Il ne faut pas aussi oublier que l’armée algérienne évolue : la génération ALN (6) a quasiment disparu, les déserteurs de l’armée française – les fameux DAF – ne sont plus seuls aux commandes. Ils doivent compter avec d’autres, notamment avec les officiers formés dans les écoles US – ils sont relativement nombreux dans les postes de commandement - ou qui cherchent à moderniser l’armée en regardant vers les Etats-Unis.

Le survol de l’Algérie par des chasseurs français et son annonce par Fabius ont provoqué un malaise parmi les caciques de l’armée et les anciens de l’ALN. Les nationalistes ont eu l’impression d’être les « dindons de la farce », que l’ANP (7) était devenue une institution sous-traitante de l’ancien colonisateur. Je rappelle aussi qu’en 2006 un Mirage français s’est écrasé dans l’Est algérien sans que l’on sache ce qu’il faisait.

La façon dont a été gérée la prise d’otages de In Amenas est à l’origine de nombreuses tensions entre militaires commandant l’opération…

Q : Justement, comment expliquez-vous qu’une telle attaque ait pu se produire. Le Sahara est sous haute surveillance, y compris par les satellites occidentaux, et les Algériens qui veulent s’y rendre ont besoin d’une autorisation spéciale…

Mourad Dhina : Des questions resteront toujours en suspens, mais cet événement démontre que ce qu’on appelle quadrillage et contrôle de l’armée sont une utopie, un mythe. Je suis loin d’être convaincu que l’armée – dans son état actuel - ait la capacité de protéger véritablement l’Algérie d’intrusions en provenance de l’étranger. L’armée est comme les autres institutions. On ne peut pas avoir un pays à deux vitesses, un pays en faillite dans des domaines aussi stratégiques que l’éducation et la santé, et j’en passe, et être performant ailleurs, notamment dans le secteur militaire. Il y a là, comme ailleurs, des manifestations diverses de médiocrité, de mépris. Il y a des gens qu’on peut acheter, des choses qui ne fonctionnent pas parce que le cœur n’y est pas, que ce soit au niveau de la troupe ou des hauts gradés.

Je ne crois ni à l’image de l’armée que le régime véhicule, ni ceux qui suggèrent que ce qui s’est passé à In Amenas était manipulé. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas eu de complicités. Combien de fois n’a-t-on pas assisté à des scénari qui dérapent – comme dans l’affaire des moines de Tibhirine - et qui finissent de façon catastrophique ? A chaque fois, le régime affirme que « notre glorieuse armée a fait ce qu’il fallait faire… ». Et à ceux à qui cela ne suffirait pas: « Circulez, il n’y a rien à voir ! ». Tout cela dénote d’un état de délabrement de l’armée qui fait peur.

A suivre…

* Mourad Dhina - physicien algérien formé au MIT, ancien chercheur au CERN et professeur à l’université polytechnique de Zurich - est un opposant algérien résidant à Genève où il dirige Alkarama, une ONG arabe des droits de l’homme. En 2007, il a cofondé le mouvement Rachad (« droiture » en français) après avoir représenté le Front Islamique du Salut (FIS) à l’étranger. Il milite pour un changement politique non-violent dans son pays, ce qui par les temps qui courent effraie le plus les régimes militaires. Arrêté le 16 janvier 2012 à l’aéroport d’Orly, suite à une demande d’extradition des autorités algériennes qui l’accusent de « terrorisme », il a été libéré six mois plus tard. L’avocat général, Jean-Charles Lecompte, s’est en effet déclaré « défavorable » à son extradition, compte tenu des « incohérences », des « approximations » et de nombreuses « discordances » dans les documents transmis par le régime d’Alger. Le magistrat a qualifié la justice algérienne d’ « ubuesque » !

Note :

(1) Ahmed Benbitour, Premier ministre de 1999 à 2000.

(2) Ali Benflis, Premier ministre de 2000 à 2003.

(3) Mouloud Hamrouche, Premier ministre de 1980 à 1991.

(4) Mohamed Lamari, ancien officier de l’Armée française ayant déserté en 1961, chef d’Etat major de l’Armée nationale populaire algérienne (1993-2004). Décédé en février 2012.

(5)Mohand-Tahar Yala, ancien commandant des Forces navales algériennes.

(6) ALN : Armée de libération nationale.

(7) ANP : Armée nationale populaire.

Pour en savoir plus sur Mourad Dhina et son combat, lire :

Le parcours de Mourad Dhina : une brève histoire de l’avenir (31/1/12)

http://hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=3139:le-parcours-de-mourad-dhina-une-breve-histoire-de-lavenir&catid=94:hoggar&Itemid=36

La menace d’extradition pèse toujours sur Mourad Dhina, par Gilles Munier (AFI-Flash – mars 2012)

http://www.france-irak-actualite.com/article-la-menace-d-extradition-pese-toujours-sur-mourad-dhina-102163863.html

Mourad Dhina
Mourad Dhina
 
vendredi 26 avril 2013
 

A BOSTON, LE DOUBLE AMPUTÉ EST UN ACTEUR : LA PREUVE PAR L’IMAGE

 


Par ATS, le 20 avril 2013

C’est le genre de choses qu’ils ne veulent pas que nous voyions. S’il vous plaît partagez cette information avec tous ceux que vous connaissez. (Avertissement, certaines de ces images sont repoussantes, à première vue. Je vous assure cependant que le sang et la chair sont du toc, je peux le prouver par simple observation, médicalement informée.)

J’ai étudié et obtenu un diplôme d’ambulancier avec l’état d’Oregon. Je suis parti en mission pour des saignements artériels lourds, des hémorragies internes, des morts, des morts à l’arrivée. Je parle d’une expérience directe et personnelle des traumatismes sérieux.

Voici une photographie éloquente de l’acteur amputé (prise le jour de l’attentat, ndt). J’encourage les lecteurs à comparer la photo avec mon analyse.


Si vous perdez vos deux jambes à la suite d’un traumatisme explosif la moitié de votre sang s’en va en une minute par les artères fémorales, et vous êtes mort en deux minutes. Le saignement est pire avec un traumatisme par force non tranchante (comme le shrapnel) parce que la chair est déchirée plutôt que coupée, exposant davantage de tissus artériels et vasculaires. Le corps humain contient 5 à 6 LITRES de sang. Si c’était vraiment arrivé vous verriez du sang PARTOUT, le mec en serait trempé. Vous verriez aussi ce qui s’appelle des giclements artériels depuis la blessure. Selon toute vraisemblance il vomirait après être devenu livide de par le choc, avant de de venir délirant ou de s’évanouir. Pour ce qui est du « tourniquet »…

Il n’est même pas attaché, il est suspendu par la gravité, ce qui ne ferait strictement rien à une artère sectionnée. Il n’y a pas d’application de pression. Il n’y a pas de nœud avec un tourniquet pour faire levier. Vous pouvez clairement voir un espace dans l’emballage bâclé sur sa cuisse intérieure gauche (proximal antérieur gauche pour les experts). Ses mains n’ont pas de sang sur elles. Il n’y a pas de sang sur le sol. La couleur dans ses mains et sur ses lèvres démontre une bonne circulation.

C’est un acteur. C’est une mise en scène. Comment s’y sont-ils pris? Je peux vous montrer.

Ici dans l’image 6 à gauche nous voyons l’homme avec une capuche qui installe les prothèses de fausses blessures aux jambes. Son attention et ses mains sont juste là. La femme sert de bouclier pour couvrir ce qui se passe.



Ici dans l’image 8 les prothèses sont en place. Au milieu de tout ce chaos, quelques secondes après l’explosion l’homme à capuche prend le temps de mettre ses lunettes de soleil, ce qui est un signal.


 Ici dans l’image 9 désormais affublé de ses lunettes de soleil l’homme à capuche et la femme croisent le regard, signal reçu.


Dans l’image 11, après avoir reçu le signal la femme fait un geste la main ouverte dans la direction dans laquelle ils regardent tous les deux, signalant que les fausses blessures sont en place pour les caméras. L’amputé, qui est allongé, élève sa blessure prothétique gauche dans l’air au-dessus de l’épaule de la femme. Pas de présence de sang. L’os est sec, pas de sang sur la jambe au-dessus du genou, pas de sang sur la femme, pas de giclement artériel, rien.


Ici dans l’image 14 la femme tourne la tête à droite mais fait toujours ce signe la paume ouverte, de sa main gauche. L’homme à capuche s’affaire encore en versant du faux sang sur le trottoir derrière la femme. L’amputé a les deux fausses blessures en l’air maintenant. Il n’y a toujours pas de sang sur ses jambes, sa peau au-dessus de la blessure est propre et sèche.


Image 20, le faux sang et les prothèses sont en place. L’amputé fait un geste la main ouverte avec la femme pour rameuter les caméras. Nous avons passé 20 images et il n’y a toujours pas la moindre goutte de sang coulant d’une double amputation des jambes. Ses jambes sont sèches, la femme est au sec et sans dommages. Les deux font le même geste de la main.


Ce sont des acteurs. C’est une mise en scène. C’était de la poudre aux yeux. Il n’y avait pas de bombe à clous lancée par un taré. Il n’y a pas de poseurs de bombes, seulement des pigeons. Si vous cherchez un homme armé regardez du côté de l’armée dans les rues de Boston. Partagez cette information avec tout le monde.

Source: http://www.bbmisc.com/forum/showthread.php?20697-Boston-Bombing-Actor

http://www.youtube.com/watch?v=6wpfGbvwEEw

Will Summer
 
jeudi 25 avril 2013
 

Tic, tac, tic...

 

 

 

Encore un attentat. L’Amérique est en émoi. L’Amérique est en alerte ! Le président Obama dénonce un « acte odieux et lâche », assurant que « les Américains ne se laisseront pas terroriser ».
Toutes les rumeurs et hypothèses circulent… Personne n’a encore revendiqué les attentats ! Le FBI en appelle même aux internautes américains pour les aider à décortiquer les images, trouver des indices, fouiller la vie des suspects. Seulement quelques heures après les déflagrations, on trouvait déjà tout sur la toile. On suspecte un jeune arabe de 17 ans : Salah Barhoun. Sa photo a circulé sur certains sites américains parce qu’il figurait dans la tribune officielle au moment du marathon, et surtout…c’était un arabe. Surpris de faire partie des suspects, ce dernier s’est rendu à la police qui, après enquête approfondie, l’a libéré.
Et puis, les fameuses images satellitaire montrant un nationaliste « vénézuélien » déposant un sac à l’endroit où semble avoir explosé l’une des bombes ; la casquette d’un ancien sniper de la Navy ; et même des militaires en civil en train de s’enfuir… bref, tout et n’importe quoi !
De multiples scénarios sont possibles donc, de quoi alimenter la presse en attendant que les autorités désignent des responsables. Face à ce puzzle, certains internautes ont relevé une anomalie de taille : une page facebook a été créée en mémoire des victimes 8 heures avant l’attentat.
Après l’attentat, même les médias du monopole corporatiste ne purent plus ignorer la possibilité d’une attaque fausse-bannière. La branche information de Yahoo ! en ligne s’est demandée : « Qui est derrière l’attentat de Boston ? » et avait proposé quatre hypothèses : 1) des djihadistes islamistes, 2) des milices type extrême-droite, 3) le gouvernement, 4) un loup solitaire psychopathe.
Pour ce qui est des hypothèses une, deux et quatre, bien sûr sont les suspects usuels. Mais inclure en troisième lieu … le « gouvernement » sur la liste des suspects est sans précédent pour un organe des médias dit de masse, rapportant sur un incident de terrorisme domestique.
La proéminence croissante de l’hypothèse de l’attentat fausse-bannière a également été soulignée au gouverneur du Massachussetts Deval Patrick lors de la conférence de presse juste après les attentats. La première question posée au gouverneur Patrick par le correspondant du média alternatif InfoWars Dan Bidondi, était de savoir si les explosions étaient « des attentats fausse-bannière mis en scène afin de nous retirer nos libertés civiles ». Bien entendu, le gouverneur Patrick avait répondu par la négative. Pour sa part, le magazine néo-conservaeur Atlantic Monthly a privilégié l’hypothèse d’une attaque de fausse bannière en soulignant qu’il y a des précédents historiques afin de pouvoir regarder l’attentat de Boston comme étant une attaque fausse-bannière. L’auteur de l’article, Philip Bump, admettait même : « Si ces attaques avaient été des attaques fausse-bannière, le gouverneur Patrick aurait répondu « non » à la question de toute façon. »
Qu’est-ce qui a donc changé depuis 2001 pour amener le scénario de l’attaque fausse-bannière sous les feux de la rampe ?
Réponse courte et simple pour les adeptes du mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre. « Durant la dernière décennie, des millions d’activistes ont travaillé d’arrache-pied pour éveiller le public américain et mondial sur l’évidence que les attaques du 11 Septembre 2001 furent l’équivalent américain de l’incendie du Reichstag allemand. Des sondages ont montré que 36 % des Américains, soient environ quelques 100 millions de personnes, pensent qu’il est probable que le 11 Septembre ait été perpétré depuis l’intérieur du gouvernement. La plupart de ces chercheurs de vérité sont des scientifiques accomplis et réputés, des ingénieurs, des militaires et des officiers de renseignement ainsi que d’autres experts. Vous pouvez en rencontrer quelques uns sur Patriotsquestion911.com et AE911Truth.org. »
Depuis que les médias corporatistes et les pseudo-médias alternatifs financés par les grandes fondations, ont refusé de rapporter les faits au sujet des attentats du 11 Septembre, environ 100 millions d’Américains considèrent les grosses pointures des médias comme des menteurs. Même parmi les quelques 200 millions d’Américains qui ne sont pas en première ligne des sceptiques, le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond et que les médias et les politiciens mentent est très répandu. Une récente recherche a montré que la confiance des Américains dans le gouvernement est tombée au plus bas historiquement : moins d’un tiers des Américains font confiance au gouvernement alors que plus des deux tiers ne lui font pas confiance.
Aujourd’hui, ce n’est plus juste quelques intellectuels marginaux qui pensent « fausse-bannière » quand ils entendent un rapport sur un attentat « domestique ». Des millions de gens partagent leurs suspicions au sujet des attentats à la bombe de Boston sur Twitter, Facebook, la blogosphère et le média internet en général.
Ont-ils raison ?
Bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire de manière sûre, l’attentat de Boston possède la caractéristique la plus importante d’une opération fausse-bannière : un entraînement anti-terroriste se déroulait simultanément pendant l’attaque réelle. L’attentat de Boston fut-il un exercice qui fut réalisé pour de vrai ?
Selon certaines sources rapportant les infos diffuses sur Mobile, Alabama TV station Local TV 15 : « Le coach de cross country de l’université de Mobile, qui était près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston lorsqu’une série d’explosion se produisit, a dit qu’il pensait que cela était bizarre car il y avait des chiens sniffeurs anti-bombes sur les lignes de départ et d’arrivée(…)
Ils faisaient des annonces non-stop au haut-parleur disant que cela n’était qu’un exercice et qu’il ne fallait pas s’inquiéter », a dit l’entraineur Ali Stevenson à la TV local 15. « On aurait dit qu’il y avait comme une sorte de menace, mais ils continuaient à nous dire que ce n’était qu’un exercice ».
A 12:53 de l’après-midi, heure locale, le journal du Boston Globe twittait : « Déclaration officielle : Il va y avoir une explosion contrôlée en face de la bibliothèque dans la minute qui suit, ceci fait partie des activités de la brigade de déminage ».
Puis presque deux heures plus tard, à 14:50, des bombes explosaient près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston, tuant trois personnes en blessant plus de 100 autres.
Juste une coïncidence ?
Chérif Abdedaïm
http://www.lnr-dz.com/
 
mercredi 24 avril 2013
 

La Birmanie massacre des musulmans. L’Europe soutient. Les médias regardent ailleurs... 

 

 



Djeha
Mardi 23 Avril 2013

La Birmanie massacre des musulmans. L’Europe soutient. Les médias regardent ailleurs...

Une énième version de Sabra et Chatila
 
Les autorités de l'Etat de Rakhine participent depuis 2012 à une campagne de « nettoyage ethnique » contre la minorité musulmane dans cette région de l'ouest de la Birmanie, accuse lundi Human Rights Watch (HRW), qui parle de "crimes contre l'humanité". Les forces de sécurité ont contribué au désarmement des musulmans Rohingyas, qui tentaient de se défendre avec des armes de fortune, et elles sont restées passives, et ont dans certains cas participé, lorsque des bouddhistes se sont mis à tuer hommes, femmes et enfants en juin et en octobre 2012, affirme HRW, organisation de défense des droits de l'homme basée à New York.
 
« Alors que les forces de sécurité sont dans certains cas intervenues pour empêcher des violences et protéger la fuite de musulmans, plus fréquemment, elles sont restées à l'écart pendant les agressions ou ont directement soutenu les assaillants en commettant des meurtres et d'autres violations des droits de l'homme », écrit Human Rights Watch dans un rapport au sujet de ces violences de juin et octobre qui ont fait au moins 110 morts. (Reuters, L. 22 avril 2013, 08h52)
Comment, devant ces crimes, réagit « la communauté internationale » (on sait que la notion est exclusivement limitée à l’opinion publique occidentale, la plupart du temps sous-informée, valorisée pour mieux l’abrutir. Les autres peuples n’ont pas d’opinion. Et de toutes façons ils s’en fichent) ?
 
La réponse n’a pas tardée :
 
L'Union européenne a levé lundi toutes les sanctions prises contre la Birmanie, sauf l'embargo sur les armes, malgré un rapport de Human Rights Watch accusant les autorités de Rangoon de complicité dans le massacre de musulmans dans l'ouest du pays l'an dernier. La levée des sanctions, qui avaient déjà été suspendues par l'UE il y a un an, laisse le champ libre aux entreprises européennes soucieuses d'investir dans un pays riche en ressources naturelles. L'Union européenne entérine ainsi le processus de démocratisation en cours en Birmanie, depuis que la junte militaire a cédé le pouvoir en 2011. « En réponse aux changements intervenus et dans l'anticipation qu'ils vont se poursuivre, le Conseil a décidé de lever toutes les sanctions», indique un communiqué publié à l'issue d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Luxembourg. (Reuters, L. 22 avril 2013, 21h22)
 
1.- La question (depuis longtemps) n’est plus : « Pourquoi les double-décimètre des droits de l’homme, de l’humanitarisme et de la démocratie soutiennent-ils des dictatures criminelles au moment même où elles prétendent les anéantir (en Libye, Syrie…) pour faire droit aux peuples souverains ? »
 
Car nous savons que l’histoire de ces gigantesques thanatologies est parsemée d’Himalaya de cadavres, pour leur uniques profits et intérêts. Ces rapaces insatiables ont écrit les pages les plus tristes de l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, elles menacent l’existence même de la planète et du genre humain.
 
La Renaissance (de quoi je vous le demande !) a commencé – c’est ce qu’ils enseignent à leurs moutards – par un génocide des peuples « américains » et continué - après « la Controverse de Valladolid en 1550- par l’esclavage des Africains (qu’ils tentent de masquer par un pitoyable : « les Arabes avaient commencé avant nous »).
 
2.- La question pourrait être (mais n’est pas) : « Que font donc ces puissances islamiques rayonnantes d’intelligence hydrocaburo-dépendant– le Qatar, l’Arabie Saoudite…- pour se dresser face à ces crimes qui concernent leurs propres coreligionnaires et consentent-elles à se placer aux côtés de puissances occidentales cyniques (lire plus bas le papier sur l’acceptation honteuse par la Jordanie du survol de son territoire par des drones israéliens) ? »
 
Car nous savons que ces Etats n’en sont pas. Il ne s’agit au plus que de circonscriptions administratives, la plupart issues de découpages géopolitiques et géoéconomiques transnationaux, de l’époque où il fallait à tout prix détruire l’Empire Ottoman. Ou de féodalités locales incultes et aliénées seulement préoccupées par des questions de succession et de prérogatives politiques infantiles.
 
Ces Etats supplétifs prêtent souvent à rire. Exemple turc tout récent.
 
Le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement turc Bülent Arinç a jugé lundi « diplomatiquement incorrecte » la déclaration du secrétaire d'Etat américain John Kerry demandant le report de la visite prévue à Gaza par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. « C'est à notre gouvernement de décider où et quand notre Premier ministre ou un responsable turc se déplacent », a affirmé M. Arinç devant la presse. « Nous n'avons pas à recevoir de permission ou de feu vert de qui que ce soit » ajoutant : « le monde et M. Kerry doivent savoir que la Turquie est un pays qui peut faire ce qu'elle veut quand elle le veut ». (AFP, L. 22 avril 2013, 19h07).
 
De quoi se rouler par terre de rire, car tout le monde sait que les généraux turcs ne peuvent aller aux toilettes sans la permission de l’OTAN. L’islamisme modèle turc est décidément très « modéré », comme celui qu’aident à mettre en place les pétromonarchies en Tunisie, en Libye, en Egypte, au Maroc… et dans nos propres murs vermoulus qui suintent la corruption, la collaboration et l'abdication de nos intérêts et de notre dignité.
 
3.- Nous pourrions nous demander pourquoi certains de nos intellectuels émérites (islamo-occidentalisés à la mode noix de coco) continuent-ils à larbiner, les genoux encrottés – dans tous les sens de l’exercice - aussi bien côté chancelleries occidentales que côté salafo-wahabisme (certains de nos « démocrates » ne savent plus très bien où ils en sont quand, partant prendre comme d’habitude leurs ordres à Paris, ils se retrouvent nez-à-nez avec leurs « ennemis », vautrés comme chez eux sur les bords de Seine)?
 
Alors que tout leur démontre que l’alliance de la carpe et du lapin ne tiendra pas la route face à la raison, à leur foi, à leurs intérêts et à l’inéluctable colère populaire ?
 
Il est vrai que le poisson pourrit d’abord et toujours par la tête.

 
Djeha,
Mardi 23 avril 2013.
 
mardi 23 avril 2013
 

La Corée du Nord dans l’oeil de l’aigle américain

 

 

 

Par Robert BiBEAUcorree-300x131
Première victime de l’«Axe du bien»
Pour comprendre et apprécier ce qui se passe à la frontière des deux Corées, il est indispensable de replacer ces événements récents dans le contexte international des douze dernières années. Deux grandes puissances s’affrontent l’une sur son déclin, hargneuse, intransigeante, vitupérant parce que se sachant en odeur de fin de règne ; la seconde tempérante, affable, amène et cherchant le compromis puisque son ascension inexorable est inscrite dans les lois de l’économie politique. La Chine est déjà la première puissance économique mondiale, les États-Unis sont déjà le canard boiteux de l’Occident, l’homme malade de l’Alliance Atlantique.
Le 7 octobre 2001, les Vandales américains, dirigés par L’État-major de l’OTAN, entrent en Afghanistan petit pays féodal parmi les plus pauvres de la planète (45 ans d’espérance de vie – 585 $ de revenu annuel moyen), n’ayant jamais attaqué ni occupé aucun pays voisin surtout pas les États-Unis d’Amérique hors de portée de leurs kalachnikovs et de leurs caravanes de chameliers.
Le malheur pour ce pays du Moyen-âge, c’est d’avoir été le théâtre d’une guerre néocoloniale mettant aux prises le social-impérialisme soviétique sur sa fin et l’impérialisme américain – et son allié Al-Qaïda – à l’amorce de leurs déclins.
Cette campagne militaire cruelle a permis d’imposer le gouvernement fantoche d’Hamid Karzai par la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) sous commandement de l’OTAN[]. Le parlement de Karzai n’a que peu de légitimité et ne contrôle que le secteur de Kaboul[]. En [][] 2013, ce sont environ 130 000 soldats étrangers dont 90 000 américains qui occupent ce pays strangulé et []saccagé. Ces chiffres n’incluent pas les nombreux mercenaires des sociétés privées (2 000 hommes de la firme britannique Saladin, ceux  de Blackwater – Académi). En janvier 2009, le think-tank International Council on Security and Development a estimé dans un rapport que la résistance était active et en contrôle d’environ 72 % du territoire afghan. []  Le site National priorities estime à plus de 600 milliards de dollars le coût de cette occupation par l’armée américaine (1). []
Deuxième victime de l’«Axe du bien»
En janvier 2003, le récidiviste petit homme pose fièrement devant le porte avion de la US Navy dans son «Full Metal Jacket» galonné trop grand pour lui. De la hauteur qui était la sienne et à 15 000 Km du front irakien où les femmes, les enfants et les vieillards mouraient par milliers, la première armée du monde moderne venait de remporter son deuxième coup fourré; le deuxième pays de l’«Axe du mal» et ses puits de pétrole avaient été mis à sa merci. Dix ans plus tard le successeur de W. Bush – deuxième de dynastie – devrait déchanter et avouer que ni l’un ni l’autre de ces pays n’étaient soumis, mais qu’à cela ne tienne l’héroïne et le pétrole circulaient à plein via le Golfe Persique (2).
Le petit d’homme s’enflamma et, après avoir sacrifié des milliers de femmes – dont les Femen ne parlent pas cela n’étant pas dans leur mandat –  il proclama que sa soif de vengeance n’était pas étanchée et que «l’Axe du mal devait continuer d’expier afin de l’apaiser.  L’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, la Corée du Nord et l’Iran, chacun leur tour, devrait être détruit pour que lui et  ses amis puissent se réjouir». Deux démons, amis du dragon chinois, venaient d’être sacrifiés et le prochain scellerait bientôt sa destinée.
Troisième victime de l’«Axe du bien»
Le prétexte pour agresser la petite Libye (6,6 millions d’habitants, 12 000$ par habitant, 86% urbain, 70 ans d’espérance de vie) fut imaginé au moment où le printemps arabe faisait rage. En février 2011, une bande de royalistes déchus, actifs à Benghazi sous les auspices des services secrets américains, britanniques et français se soulevèrent contre le Guide de la Jamahiriya – le colonel  Kadhafi. S’ensuivit un bombardement en règle de l’OTAN avec l’aval du Conseil de sécurité et le silence du reste de l’humanité (3).
Après des mois d’agression armée illégale contre un pays souverain, le peuple libyen, exsangue, se résigna devant les mercenaires recrutés en Afrique du Nord, chez les berbères et dans les pays arabes où les jeunes désœuvrés sont  pressés de s’enrôler pour n’importe quelle équipée afin de gagner de quoi manger.
Le troisième pigeon de « l’Axe du bien » venait de tomber dans l’escarcelle occidentale peu de temps après que le colonel ait été reçu à l’Élysée dans un ultime effort pour l’arracher à son nouvel allié, qui, inconscient du danger, laissait ses affidés se faire avaler sans broncher.
« Le mois dernier (mars 2013), une explosion a détruit dans la banlieue de Tripoli, un édifice et mausolée religieux Soufi du 15e siècle…  Le second anniversaire de l’intervention de l’OTAN aux côtés des rebelles libyens contre Mouammar Kadhafi n’a quasiment pas été mentionné par les gouvernements et les médias étrangers qui s’inquiétaient tant pour la sécurité et les droits humains du peuple libyen en 2011. Cela ne devrait pas nous surprendre parce que la Libye actuelle est de toute évidence en train de se désagréger et que les Libyens sont devenus les proies des miliciens qui affirmaient autrefois vouloir les protéger » (4).
Quatrième victime de l’«Axe du bien»
La proie suivante de l’« Axe du bien américain » allait être  difficile à faire tomber, car cette fois la Russie – puissance impérialiste en reconstruction avec la bénédiction de son compagnon – n’allait pas sacrifier son allié où se trouve implantée depuis des années une base militaire en Méditerranée. Quand les impérialismes  étatsunien, français et britanniques agressifs et affamés se tournèrent vers la Syrie (quatrième démon de l’« Axe du mal ») pour y fomenter un coup d’État, l’axe russo-chinois s’interposa et mit un holà à la complicité du Conseil de sécurité onusien.
Le 15 mars 2011, le montage bien rodé, établi après un suivi attentif des révoltes spontanées survenues dans les pays arabes limitrophes, une manifestation de l’opposition largement médiatisée en Occident donna le coup d’envoi à l’ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Syrie pour soutenir un mouvement de déstabilisation du gouvernement de Bachar Al-Assad (5).
Cette fois,  aucun aval du Conseil de sécurité pour accomplir le carnage  que  la « Communauté  internationale » des sept pays impérialistes en déclin (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Pays-Bas, Belgique) adoubés par la Turquie intégriste, l’émirat de Doha salafiste et l’Arabie Wahhabite, tous larbins, appelés en service commandé accompagné de leurs djihadistes pour porter le message de liberté de la Charia islamiste ; un jour amis des impérialistes, le lendemain repris de justice et aujourd’hui complices des sévices assénés au peuple syrien; c’est selon l’inspiration du moment et les besoins de la politique étrangère américaine (6).
Ces multiples agressions et occupations des puissances déclinantes visent strictement à renverser les dirigeants en place et à y substituer partout des  gouvernements fantoches à la solde de l’Occident, puis, à dévier le flot du pétrole en direction des pays amis sous contrôle étatsunien, ou simplement à récupérer un marché étranger peu importe les sacrifices imposés aux populations « libérées » de l’influence du dragon.
 Au tour du cinquième de cordée de l’«Axe du mal»
Et voici venu le tour du cinquième de cordée – juste avant l’Iran que l’impérialisme américain croit pouvoir mettre au ban de sa communauté. Les premiers complots ayant réussi, pourquoi pas celui-ci ? En effet, la paix et le progrès ne sont jamais le but visé par ces échauffourées supposées apporter la «liberté et de la démocratie» des riches.
« Malgré une mise en garde de son allié chinois, la Corée du Nord a procédé, mardi 12 février, à son troisième essai nucléaire, après ceux de 2006 et 2009, « avec succès » et « pour protéger la sécurité nationale et la souveraineté du pays » (souligné par nous NDLR), a affirmé l’agence officielle KCNA. Peu après la condamnation par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 22 janvier, du tir début décembre d »une fusée Unha-3 porteuse d »un satellite (météorologique NDLR), considéré comme une violation des résolutions antérieures de l’ONU, la RPDC avait annoncé « renforcer sa capacité militaire, y compris sa force de dissuasion nucléaire » (souligné par nous NDLR)».
« Le Conseil de sécurité devait, de nouveau, se réunir en urgence mardi, Pékin, Moscou et Washington s’étant concertés depuis quelques jours. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a condamné un essai nucléaire « profondément déstabilisateur ». « C’est une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité », a déclaré son porte-parole. Le président américain Barack Obama a appelé à une réaction internationale « rapide et crédible » » (7). Qui agresse qui dans l’affaire coréenne ?
Participant effrontément à la psychose de guerre la presse internationale, propriété des milliardaires des médias à la solde, s’est aussitôt émue. Le 13 avril 2013 le quotidien Le Monde titre : « Pékin et Washington s’allient pour dénucléariser la Corée du Nord ». En réalité, le chapeau de l’article annonce plutôt que « Les chefs des diplomaties chinoise et américaine, le conseiller d’Etat Yang Jiechi et le secrétaire d’Etat John Kerry ont déclaré samedi 13 avril vouloir œuvrer ensemble à la dénucléarisation de l’ensemble de la péninsule coréenne (…) » la Chine attestant par là que les tensions sont dues à l’occupation américaine nucléarisée au Sud de la péninsule coréenne (8).
Voilà qui est très différent.  Dans le compte rendu de la rencontre il est admis par le représentant américain que c’est la dénucléarisation de toute la péninsule coréenne qui doit être envisagée et non pas de simplement désarmer la Corée du Nord afin de la placer à la merci de l’impérialisme américain qui a déjà envahi et détruit le pays en 1950-1953 (presque 2 millions de morts et menace d’attaques nucléaires). Comprenez l’effroi des Nord-Coréens de voir resurgir l’assassin sous le masque du pacificateur aux dents de loup. D’autant que les chinois, pas plus que les coréens, ne stockent aucune de leurs armes nucléaires à proximité du territoire étatsunien, à l’inverse des américains (9).
Un État menacé a-t-il le droit de se défendre ?
Le principe en cause dans l’affaire coréenne n’est pas de savoir si le troisième de lignée de la dynastie du Parti de Kim Il Sung est un bon bougre. C’est là une question intérieure qui ne concerne que le peuple de la Corée du Nord. Les français sont administrés par Hollande et ils s’en accommodent ; les  canadiens subissent Harper et c’est leur triste problème…idem au Royaume-Uni et en Égypte, etc.
La véritable question est de savoir si un petit pays a le droit de se protéger et de s’armer, jusqu’à et y compris d’armes de dissuasion nucléaire, s’il est pointé du doigt par une grande puissance nucléaire surarmée – arsenal de 3 500 ogives nucléaires aux mains des États-Unis, seul pays ayant utilisé ces armes de destruction massive pour exterminer des populations civiles non nucléarisées  (Hiroshima et Nagasaki) – ? À l’évidence, c’est le droit et le devoir d’un pays souverain de s’armer pour se protéger de ces visées.
Ne soyez donc pas surpris si demain l’Iran se questionne à propos de ces armes de dissuasion massive, voyant se dérouler ces menaces à l’encontre d’un petit pays nucléarisé qui tient tête aux expansionnistes américains qui d’une main interdisent aux autres de se nucléariser et de l’autre tentent de déstabiliser leur gouvernement, fomentant des invasions, cherchant à diriger leur politique intérieure et extérieure et accroissant le nombre d’ogives nucléaires à leurs frontières.
D’autant que l’Iran sait déjà qu’elle est le sixième larron de l’« Axe du mal » désigné à la vindicte d’un criminel de guerre au lourd passé de récidiviste comme l’histoire nous l’enseigne depuis douze ans.
Robert BIBEAU
http://www.oulala.info/2013/04/la-coree-du-nord-dans-loeil-de-laigle-americain/
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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