En boycottant massivement la mascarade électorale du 10 Mai
dernier, plus de 82% du peuple algérien ont infligé au pouvoir en place à
Alger, un désaveu populaire à la mesure du rejet qu'il éprouve pour le
régime illégitime, criminel et corrompu des généraux putschistes et de
leurs complices de la façade civile, constituée par les clans des
Bouteflika, des Ouyahia, des Belkhadem, des Soltani et de toute une
faune de clientèle, faite de compradores, de trabendistes, de
faussaires, de spéculateurs et autres prête-noms.
Un rejet
qui constitue à la face de l'opinion publique nationale et
internationale, un nouveau et cuisant déni de légitimité infligé par le
peuple algérien à ses gouvernants. Et ceci, malgré les lamentables
abscondités chiffrées ânonnées par un ministre de l'intérieur
octogénaire, perdu dans ses fausses notes ; malgré la proclamation
faussement solennelle, d'un Président du Conseil Constitutionnel aux
ordres ; malgré aussi, les déclarations complaisantes et indignes,
proférées par une poignée de soi-disant observateurs étrangers,
royalement traités par le pouvoir dans des hôtels de luxe.
Or, ce désaveu populaire cinglant, ne semble nullement avoir détourné ce
pouvoir de sa logique paranoïaque et irresponsable : il continue dans
sa fuite en avant, en poursuivant la réalisation d'un programme de
festivités à l'occasion du 50ème anniversaire – le 5 Juillet 2012 – de
l'Indépendance, qui semble moins s'adresser au peuple algérien, qu'aux
différentes clientèles, intérieure ou extérieure de ce pouvoir.
Dans ces conditions, quelle autre attitude plus légitime reste-t-il au
peuple, sinon celle d'un nouveau boycott ? Cette fois contre des
festivités frelatées, n'ayant d'autre objectif que de tromper l'opinion
publique, en cherchant à faire illusion, le seule chose que sache encore
faire ce pouvoir, décidément autiste, sourd et aveugle, qui va
s'attacher par tous les moyens à montrer des des populations en liesse,
dont on sait que le gros des bataillons, sera comme d'habitude,
généralement recruté parmi les franges d'une jeunesse désœuvrée,
fragilisée par le chômage ou dans les milieux défavorisés, quand il ne
s'agira pas tout bonnement de groupes corporatifs, embrigadés par le DRS
et les différents autres services de la police politique, qui iront les
puiser dans les différents corps militaires, paramilitaires ou
sécuritaires de l'Etat…
C'est pourquoi, il semble pertinent
de reprendre vis-à-vis de ces festivités d'imposture, l'idée du boycott
qui a si bien réussi à faire capoter les élections. Faisons de la
journée symbolique du jeudi 5 Juillet 2012, une "Journée morte" à
travers toutes les villes et villages du territoire national, en restant
cloitrés chez nous, sauf pour les cas d'urgence ou de force majeure,
pour rappeler une nouvelle fois, à la face du monde, l'illégitimité
originelle, à la fois politique et morale du pouvoir en place.
Nul besoin de grands discours, de banderoles ou de porte-voix scandant
des mots d'ordre : Il suffit juste de montrer au monde, que le peuple
algérien saura avoir la dignité en ce jour symbolique du 5 Juillet, de
refuser de servir d'alibi et de figurant à un régime aux abois qui lui,
ignore ce qu'est la dignité.
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