L’Algérie notre paradis, nos décideurs… Notre enfer !
Je découvre le slogan des élections législatives Algériennes
actuelles : notre printemps, c’est l’Algérie. Gloup ! Mais ils oublient
de rappeler qu’avec eux c’est l’enfer. Quand on voit certaines postures
qu’adoptent sur les affiches des candidats aux législatives on a de la
peine à croire que c’est vraiment sérieux tant on les confond à des
stars du rai ou autres.
Comme l’a chanté Lucio Dalla dans son texte « caro amico ti scrivo »
où il adressait une lettre à un ami décédé pour lui raconter les
péripéties de cette vie devenue tellement tumultueuse. L’idée m’est
venue de faire de même en écrivant à titre posthume aux Présidents
Ferhat Abbas et Mohamed Boudiaf (Rabi yerhamhoum). Sans oublier nos
chers disparus tels Tahar Djaout, Said Mokbel, Docteur Boucebci,
Alloula, Kateb Yacine, Djilali Liabes, Issiakhem, Abane Ramdane,
Amirouche, Asselah, Dr Belkhenchir et bien d’autres encore emportés par
la guerre d’indépendance, la jalousie, les années noires du terrorisme,
la maladie ou tout simplement le poids de l’âge connus ou inconnus à qui
le devenir de l’Algérie importait énormément. L’Algérie, cette terre
qu’ils chérissaient tant et pour laquelle ils souhaitaient le meilleur.
Au Président Mohamed Boudiaf, je dis : vous qui êtes revenu dans votre
pays suite à l’appel de personnes qui cherchaient juste un faire valoir
pour continuer à légitimer leur règne vous vous étiez vite rendu compte
que vous aviez atterrit dans un panier à crabes ! Qu’importe vous vous
êtes dit, après tout le peuple est avec moi. Le résultat est qu’ils vous
ont assassiné lors d’un meeting en direct sur « l’unique » sous les
yeux de ce peuple qui était censé vous protéger mais qui hélas n’on
avait pas la possibilité et du monde entier. Ce « pouvoir maffieux »
illégitime a essayé de mettre ce fait ô combien lâche sur le dos des
islamistes. C’est ceux la même qui vous ont ramené qui vous ont
assassiné au nom d’intérêts occultes auxquels ils sont sans doutes
mêlés. Derrière hadj bettou il y avait des décideurs très bien
introduits au sein des différents gouvernements fantoches ou l’homme
devient juste un outil exécutif de sales besognes comme par exemple…
Tuer ou en donner l’ordre ! Les membres de la commission que vous avez
envoyée en France pour enquêter sur différentes affaires illégales sont
tous morts comme par hasard de mains de « terroristes islamistes »,
comme le terrorisme avait bon dos en ces temps là. Sinon depuis que vous
avez disparu, rien de neuf à part que boutef est revenu aux « affaires »
et s’accroche au pouvoir comme un forcené, qu’il y a plus d’argent vu
l’envolée des prix du brent. L’Algérie dispose de 200 milliards de
dollars de réserves mais n’en fait quasiment rien sauf se l’accaparer en
partie à des fins personnelles. La dette a été remboursé (encore
heureux) grâce à nos ressources naturelles, le métro qui enfin a vu le
jour cela fait 2 mois après 30 ans de disettes, le tram réhabilité, la
fameuse autoroute est ouest qui traverse le parc naturel d’El Kala et
ses merveilles pourtant sous l’égide de l’Unesco se targue d’être
l’autoroute la plus chère au monde. Tout le monde trouve cela « normal »
et reste impassible devant ce gâchis monumental fait de rapines, de
roublardise, de mensonges et de sabotage. Je me demande si Boukrouh le
Benabiste du parti du renouveau Algérien s’était trompé en qualifiant de
« râachi » (foule) le peuple Algérien tout comme Said Saadi du RCD
(rassemblement pour la culture et la démocratie) en disant qu’il c’était
sans doute trompé de peuple en s’adressant aux Algériens n’avaient sans
doutes pas tout à fait tort. La clinique oranaise qui a osé prélever un
rein à une dame sans son consentement, est ce un acte déontologique ?
Est-ce la première fois que de pareils agissements ont lieu ? Pourtant
c’est bien une équipe médicale qui a procédé à l’ablation de l’organe en
toute conscience. Ce râachi (peuple) a fini par légitimé le pot de vin
(la rechwa) en affirmant que même le prophète le percevait en le nommant
hâdiya (cadeau), ou sont les limites à ne pas dépasser ? Je crains
qu’il n’y en ait pas, désormais rien ne résiste au profit. Vos seules
erreurs ont été de regrouper les islamistes dans des camps dans le sud
Algérien leur donnant ainsi une occasion inespérée de s’organiser et de
comploter en toute quiétude. La deuxième a été de faire confiance aux
personnes qui vous ont ramené au pays pour vous assassiner car vous
connaissant, ils savaient bien que vous étiez loin d’être un vulgaire
mouton de panurges. Rabi yerahmek ou wessâa allik.
Au Président Ferhat Abbas je dirai en toute honnêteté qu’avec vous,
on a raté un rendez vous avec l’histoire. Vous saviez qu’on n’était pas
aptes à gérer ce pays sinon qu’on l’aurait fait très mal pour cela vous
avez opté pour l’autodétermination et non la révolution par les armes
tout comme Abane Ramdane l’architecte de la révolution Algérienne qui
était beaucoup plus pour une issue politique et non à un conflit armé
comme le préconisait houari boumediene entre autres. Vous savez que
votre livre « l’indépendance confisquée » pour lequel vous avez été
placé en résidence surveillée des années durant se vend à présent en
toute liberté dans les rares librairies d’Algérie sans qu’il y ai mort
d’hommes. Toutes ces années, privé de liberté auront-elles servies à
quelque chose ? Sauf à vous faire taire afin de ne pas dénoncer leurs
plans machiavéliques, je ne vois pas d’autres raisons. Votre analyse de
la situation pour l’Algérie était très bonne mais ne tenait pas compte
de la mentalité colonialiste de la France qui n’a pas évolué depuis
l’école indigène, dans l’armée les bataillons présentant des Arabes
étaient nommés ainsi : des Français de souche Nord Africaine. Comment
favoriser l’intégration ainsi ? Au moment où j’écris ces lignes, on
assiste à la défaite de Nicolas Sarkozy (droite) et à la victoire de la
gauche Française avec François Hollande mais je suis persuadé
qu’absolument rien ne changera en France tant que beaucoup de Français
continueront à stigmatiser les musulmans pour noyer leurs faiblesses
socio-économiques et chercher à conquérir les voix de l’extrême droite
xénophobe. Je tiens à rappeler à tous que les extrémismes de tout bord
ne peuvent être que dangereux. Quand beaucoup de Français s’arrêteront
de voir en nous des êtres de seconde zone surtout quand elle n’est pas
chrétienne on n’avancera pas et feront du sur place et dire qu’on est
dans un état laïque ou le slogan est égalité, fraternité. Ce n’est pas
parceque nos grand parents, nos parents sont venus en France comme
immigrés économiques à un moment ou on avait besoin d’eux et que
beaucoup de Français refusaient certaines professions car les trouvant
pénibles ou réductrices que leurs descendances devraient faire de même.
Ce n’est pas comme cela que ca marche. Peut-on parler d’intégration
quand sa politique est réactionnaire ? Ou quand on parle de nous
seulement quand il y a des histoires d’insécurité, d’identité, de halal
ou autre ? Le problème de la France n’est pas l’islam ni les musulmans
mais il passe surtout par l’intégration réelle d’une frange de sa
société Franco musulmane.
Monsieur le président, à l’heure ou je vous écris on fête nos 50 ans
d’indépendance et rien n’a évolué ni dans les mentalités, ni les hommes.
Malgré des liens provoqués par notre histoire commune, notre ex statut
de département Français avant la Savoie même, nous sommes encore
considérés comme des sous hommes juste bons à exécuter les ordres reçus
par nos « maitres » ! Servir de chaire à canons ou bien sportifs de haut
niveau là c’est bon on est Français sinon pour les autres… A voir ! Au
suivant ! Vous avez même demandé à l’assemblée Française de vous écoutez
ne serait ce que 10 minutes après des acquiescements qui avaient duré
un siècle, la dénonciation par René Vauthier dans son film « le sang de
mai encensait déjà novembre » de la colonisation et son extrême rudesse
barbare, la déportation des insurgés de Cheikh El Mokrani dans le
pacifique (Nouvelle Calédonie) en 1873 et bien des faits encore que
l’histoire ne manquera pas de nous dévoiler un jour. Comme vous
constatez, rien à changé. L’ordre des choses doit se poursuivre ainsi,
le Français dans son rôle de maître sans avoir rien à prouver et nous
dans notre rôle de bouffons du roi à la merci du maitre suivant son
humeur et ce des générations durant. On ne réussira jamais à nous
affranchir tant que le colonisateur restera réactionnaire et que l’ex
colonisé servira de bouc émissaire à chaque élection pour contrer les
desseins de l’extrême droite qui suscite les haines entre les peuples.
Tant que subsistera cet état d’esprit de la part du colonisateur, le
colonisé ne s’intégrera pas à un projet réducteur qui lui demande aussi
d’asservir sa descendance qui se sent complètement Française et prête à
adhérer aux lois de la république si on voulait d’elle et qui ne connaît
et n’a pas d’autre pays que la France, que connaissent ils du pays de
leurs parents ? Rien, leur seul pays c’est la France et s’ils s’en
sentent rejetés plusieurs options s’offrent à eux : s’approprier le pays
de leurs parents, marquer leur différence par la religion, par la
langue alors que très souvent ils ne la parlent pas correctement enfin
tous les moyens pour s’opposer au rejet de leur véritable pays qui n’en
fini pas de les rejetter.
Comme vous le remarquait Monsieur le Président, les choses n’ont pas
du tout évolué. Pour faire la paix il faudrait être au minimum deux,
avoir beaucoup de bon sens et pour finir de la bonne volonté s’impose.
On demande seulement une égalité des chances, serait ce trop vous
demander ?
A tous nos morts (Rabi yerhamhoum) je dirai vous nous manquez mais vous a-t-on seulement mérités ? Je ne pense pas.
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