On reprend les mêmes et on recommence. FLN, RND et HAMAS (accompagné par ses nouveaux amis islamistes de l’alliance verte) se retrouvent comme en 2007, très largement majoritaire dans un parlement croupion dénué de toutes prérogatives. Comme en 2007, comme en 2002 et en 1997, les partis du régime, FLN et RND, obtiennent du reste, la majorité à eux d’eux, sans avoir besoin de qui que ce soit. Le rideau du spectacle organisé par le régime algérien vient de tomber. Circulez, il n’y a rien à voir. Ceux qui espéraient, un changement dans ou par le régime en sont pour leurs frais et leurs désillusions. Pour leurs élus, cependant, l’illusion si c’en était une, s’accompagnera de très gros salaires et d’avantages très « appréciables ». Pour les militants et les sympathisants, qui ont cru aux discours, la déconvenue est lourde et risque d’être fatale, emportant ce qui reste de motivation et de confiance. Exit, le sauvetage de l’Algérie, c’est le régime qui a gagné du temps. Exit, la menace de l’OTAN, le retour aux années de sang, et tous les « bourourous » du coin, agités à tout va pour jouer la peur. Fidèle à lui-même, le régime, a encore une fois, réussi à utiliser l’attrait du pouvoir et à se servir de la force aimantée de la « mangeoire » pour attirer les chalands avant de renvoyer dans les cordes tous ceux qui y ont succombé. Cependant, en gonflant d’abord la participation pour les besoins de la communauté internationale et en gardant à l’intérieur, le FLN et le RND, le régime, trop sûr de lui, rend indirectement service à tous ceux, et ils sont nombreux, qui avaient rejeté la mascarade électorale. Les citoyens, les militants, les acteurs politiques qui ne croient pas que ceux qui ont fait la dictature et l’autoritarisme, puissent faire la démocratie, sortent renforcés et crédibilisés par cette arrogance. Ces résultats sont la preuve, une de plus, que ce régime n’est nullement disposé, ni à s’ouvrir, ni à se réformer et encore moins à un changement. Faisant fi de tous les bouleversements qui secouent le monde et en particulier notre région, le régime algérien poursuit sa politique de l’autruche et à travers ce résultat, signifie à tous qu’il entend se maintenir contre vents et marrées, contre le sens de l’histoire. Finalement, comme à son habitude, le régime a roulé dans la farine tous ceux qui l’ont suivi, leur octroyant un rôle de figurant, dans un scénario écrit sans eux. Dans le même temps, ce « mauvais tour » à ses nouveaux alliés, conforte ceux qui considèrent que le changement se fera en dehors. Il appartient dès lors, à ceux qui se battent, de prendre conscience que le changement radical de système est à venir, de poursuivre leur travail pour le préparer, à commencer par se rassembler, s’organiser et présenter aux algériens une alternative politique crédible et visible de tous.
Yahia Bounouar