Le représentant de l’Etat français n’avait pas vraiment besoin
d’appeler à la modération, le régime algérien est encore plus embarrassé
par le cinquantenaire. Même pour évoquer ceux qui ont disparu durant le
combat libérateur, la gêne est là. Car un demi-siècle est un délai très
raisonnable pour tirer une conclusion et un bilan de l’usage qui a été
fait d’un combat d’une rare dureté contre un ordre colonial
ultra-violent. Même les robots du régime, spécialistes de tous les
culots, savent que le bilan du régime n’est pas difficile à faire. Il
suffit d’ouvrir les yeux, d’écouter et d’observer la terrible régression
dans laquelle a été entrainée la société algérienne par un régime qui a
atteint un niveau avancé d’impotence. Mais qui a réussi, c’était cela
son « système de défense », à faire fuir une très grande partie des
élites instruites et des compétences. L’objectif était de désarmer la
société algérienne et il est, en partie seulement, réussi.
Dangereusement réussi. Quand Bouteflika demande aux gens de voter pour
éviter « l’ingérence étrangère », il dresse, sans le savoir, son propre
bilan et celui de son régime.
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