La révolution tunisienne semble avoir pris tout le monde de court,
l’Occident en particulier, bien que les Etats-Unis aient été plus
réactifs. Ils ont accepté le fait accompli et ont accompagné, contraints
et forcés, la marche en avant du peuple tunisien. En Egypte, ils ont
accompagné puis récupéré le mouvement de révolte en acceptant la
destitution de Moubarak, tout en maintenant le même système en place. En
Libye, l’Occident a, au nom des droits de l’homme et au prétexte de
sauver le peuple d’un massacre programmé, intervenu et soutenu
militairement les « rebelles ». Le même scénario est en voie d’exécution
en Syrie, avec pour différence, par rapport à ce qui s’est passé en
Libye, qu’il n’y aura pas d’intervention militaire occidentale,
notamment en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine. Ces
attitudes différentes de l’Occident démontrent que l’on continue d’être
en plein choc des civilisations, que la croisade voulue par George W.
Bush continue d’être le fil directeur de la politique d’Obama. Je
m’explique : On entend dire ça et là que les Islamistes sont entrain de
récupérer le « printemps arabe ». En réalité, ils ne font que cueillir,
quoi que l’on en dise, les fruits de leur lutte de plusieurs années,
voire de plusieurs décennies dans certains cas. En effet, bien qu’ils
n’aient pas été ceux qui ont déclenché la colère du peuple, qui ont mis
le feu aux poudres, il n’en reste pas moins que ce sont, bel et bien,
les mouvements politiques se revendiquant de l’Islam qui ont fait
trembler et donc fragilisé le socle de toutes les dictatures arabes.
Face à ce nouveau « danger », la politique de l’Occident consiste à
faire avec le changement intervenu tout en le gardant sous contrôle ;
c’est le cas de la Tunisie et de l’Egypte. Là où cela n’est pas
possible, ils poussent vers la guerre civile, ils créent le chaos ; le
but ultime étant de détruire le pays et le ramener plusieurs décennies
en arrière. On ravive le système tribal en Libye ou l’opposition
chiites-sunnites en Syrie, tout comme on l’a déjà fait en Irak.
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