Fida Dakroub
sur Le Grand Soir
http://www.legrandsoir.info/l-apres-veto-sino-russe-sur-la-syrie-mensonges-et-larmes-de-crocodile.html
Pour
faire disparaître la dernière illusion de la conjuration impérialiste
contre la Syrie, pour rompre complètement avec le mensonge, il fallait
que les auxiliaires habituels et poétiques de l’Empire étasunien au
Moyen-Orient – les émirats et sultanats mamelouks de la péninsule
Arabique – fussent enthousiastes à la « révolution démocratique », aux
manifestations « pacifiques » et aux réclamations de « justice » sociale
en Syrie ; il fallait aussi que le dernier vestige de cette
conjuration – le « Conseil national syrien », avec le rire grotesque de
ses membres, dénués de toute modestie – s’évanouît, comme le
brouillard, devant le vrai magister militum [1] étasunien ; il fallait
encore que la Ligue arabe, piratée par l’émirat du Qatar, appelât à
l’intervention militaire de l’OTAN dans les affaires intérieures de la
Syrie – une intervention qui aurait été justifiée évidemment par une
résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ; il fallait, pour en finir,
que la Chine et la Russie opposassent leur veto au projet de
résolution condamnant le régime syrien, et angélisant par contre les
groupes islamistes armés de la prétendue « révolution » syrienne.
Du veto chinois et russe
Il
est clair d’emblée que si Moscou et Pékin n’avaient pas opposé leur
veto au projet de résolution sur la Syrie, les puissances impérialistes
se seraient précipitées au « secours » de l’humanité, de la justice et
de la « démocratie », avec leurs légions, leurs missiles Cruise et
Tomahawk, et leurs Forces spéciales. C’était la deuxième fois que ces
deux pays, membres permanents du Conseil de sécurité, ont empêché
l’Empire de faire passer une résolution qui permettrait plus tard à
s’intervenir militairement en Syrie ; le premier veto était imposé le 4
octobre dernier. Une telle opposition trouve sa signification dans la
détermination de Moscou et de Pékin à freiner les ambitions de l’Empire
étasunien à établir un nouveau « Califat » au Moyen-Orient, dirigé par
ses nouveaux alliés sur le terrain, les Frères musulmans et les groupes
islamistes wahabites.
Avant
toute chose, comment lire le double veto sino-russe loin des brouhahas
et des larmes de crocodile des responsables occidentaux et arabes
subordonnés ? D’ailleurs, une lecture soignée de « l’après veto » nous
mène à tirer plusieurs conclusions :
Premièrement,
ce qui fait de la deuxième opposition un veto « distinct » c’est
qu’elle a été suivie, quelques jours plus tard, d’une visite à Damas du
ministre des Affaires étrangères de la Russie, M. Sergueï Lavrov. C’est
la première fois que M. Lavrov visite Damas depuis le commencement du
cycle de violences, le 15 mars 2011.
Deuxièmement,
M. Lavrov est arrivé à la capitale des Omeyyades accompagné du
directeur du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de
Russie (SVR), M. Mikhaïl Fradkov ; ce qui soulève plusieurs points
d’interrogation sur la nature et les objectifs d’une telle visite.
Troisièmement,
la visite de M. Lavrov aboutit, en effet, à l’accomplissement de deux
objectifs : primo, accélérer les réformes politiques et
constitutionnelles entamées par le régime syrien, dans le but de «
couper la route » aux ingérences atlantiques en Syrie sous prétextes «
philanthropes » ; secundo, voir de près l’avancement des opérations
militaires contre les groupes armés, et les mesures qu’a prises l’armée
syrienne pour reprendre control des villes et des régions « infestées
». Cela entraînerait, évidemment, une collaboration certaine entre les
services de renseignements des deux pays dans la guerre contre le
terrorisme sur le territoire syrien.
Quatrièmement,
la visite de M. Lavrov sert à expédier un message précis à plusieurs
destinataires, confirmant que le positionnement russe envers la Syrie et
son régime actuel se base sur des intérêts stratégiques structurels
dans la région, et non sur des chantages ni sur des « bargaining »
circonstanciels dans les coulisses du Conseil de sécurité. Ce qui mène à
dire aussi que ni la pression de l’Empire étasunien ne peut intimider
la Russie, ni les offres « généreux » des émirats et sultanats arabes
du Golfe n’aiguisent son appétit ; et que la Russie, en plus, n’est en
aucun point prête à laisser la Syrie et son régime tomber aux mains des
Atlantiques et leurs alliés sur le terrain, les islamistes wahabites.
Cinquièmement,
le veto sino-russe a été émis au moment où il était devenu de plus en
plus coûteux et difficile pour la Russie, membre du G8 et du G20, de
faire cavalier seul sur le dossier syrien. Ce qui réaffirme le
positionnement stratégique de la Russie dans la crise syrienne. Par
contre, les Occidentaux se montraient coriaces en déclarant que si la
Russie veut garder les avantages dont elle bénéficie sur les plans
intérieur et international, elle doit changer son attitude « déviante »
au Conseil de sécurité ; sinon elle risquerait de perdre sa place au
directoire mondial.
Sixièmement,
Pékin et Moscou sont déterminées à s’opposer de nouveau à une
résolution de qui ferait objet d’une mal interprétation menant à un
scénario catastrophique « à la libyenne ». C’est la première fois que la
Chine et la Russie opposent ensemble leur veto au même dossier, en
moins de quatre mois. Ce qui mène à dire que la Syrie et précisément le
régime Assad font désormais partie intégrale des intérêts stratégiques
de la Chine et de la Russie non seulement dans la région, mais dans le
monde aussi.
Septièmement,
la visite de M. Lavrov, accompagné du directeur du SVR, Mikhaïl
Fradkov, montre jusqu’à quel point la sécurité et la stabilité de la
Fédération de Russie dépend sur celles du Moyen-Orient, surtout celles
de la Syrie et de l’Iran. Les Russes et les Chinois ne font aucune
illusion que la conjuration atlantique, déguisée en costume de «
révolutions printanières », une fois réussie aux pays des Arabes,
pourrait s’étendre vers l’Est pour mettre les républiques musulmanes de
la Fédération de Russie – surtout la Tchétchénie –, ainsi que les
provinces du Nord-Ouest de la Chine – Xinjiang, Gansu et Ningxia [2] –
dont la stabilité est déjà fragile, les mettre en état d’ébullition.
Huitièmement,
en opposant leur veto pour la deuxième fois, Moscou et Pékin
déterminent les principes sur lesquels doit s’établir n’importe quelle
future solution de la crise syrienne. Nous résumons ces principes en
quatre points : 1) Non à l’intervention militaire étrangère en Syrie ;
2) Non au renversement du président Assad ; 3) Non à la chute des villes
syriennes aux mains des groupes armés ; 4) Oui au dialogue constructif
entre le régime et l’opposition non armée, menant à des réformes
politiques et constitutionnelles, sous la direction du président Assad.
Neuvièmement,
la prétendue « opposition » syrienne, en refusant les réformes
entamées par le régime et en rejetant les appels au dialogue, se trouve
responsable de l’accélération des cycles de violences en Syrie, de la
destruction de l’infrastructure et des établissements de l’État, ainsi
que des pertes humaines. Il est devenu clair que la présumée «
opposition pacifique » n’existe point ; et que les confrontations sur le
terrain se déroulent maintenant entre l’armée syrienne et les agents
de l’ordre d’un côté, et les groupes islamistes armés, les milices
étrangers et les soldats désertés de la soi-disant « Armée syrienne
libre », de l’autre côté. Par conséquent, tout projet de résolution du
Conseil de sécurité condamnant les violences en Syrie doit prendre en
considération ces faits réels ; sinon, aucun projet ne pourrait passer
dans le futur.
Dixièmement,
le veto sino-russe démasque la propagande occidentale et arabe
subordonnée prétendant que la violence en Syrie vient d’une seule
source, celle du régime. M. Lavrov a confirmé aussi que la raison pour
laquelle la Russie a accepté l’initiative de la Ligue arabe, c’est
qu’elle avait plaidé pour une fin à la violence « peu importe la source
d’où elle vient ». Cependant, nous remarquons que le dernier projet de
résolution au Conseil de sécurité a incriminé le régime syrien et
angélisé les groupes armés. Le ministre des Affaires étrangères russe a
souligné aussi que la résolution avait dû contenir non seulement des
slogans, mais aussi des étapes précises à prendre pour mettre fin à la
violence venant des deux camps : « Ces mesures ont été décrites en
détail, mais seulement d'un côté - celui du gouvernement [syrien] » a
déclaré M. Lavrov. « Nous avons présenté plusieurs amendements afin
d'éliminer ce déséquilibre et décrire les mesures concrètes que nous
attendons de l'opposition et la communauté internationale concernant les
extrémistes armés en Syrie » [3].
Pluie hystérique en Occident
Suite
au veto sino-russe, des réactions hystériques ont rempli la salle du
Conseil de sécurité en provenance, évidemment, des ambassadeurs, mais
surtout des ambassadrices, des pays occidentaux, qui ont exprimé leur «
dégout » de la position de Pékin et de Moscou. La plus remarquable de
ces réactions était celle de l’ambassadrice de l’Empire auprès du
Conseil de sécurité, Susan Rice, qui s’est notamment déclarée « dégoutée
» [4] par le veto. De son côté, le ministre français de la Défense,
Gérard Longuet, a décrit la Russie et la Chine comme des pays qui «
méritent des coups de pied au cul » [5] ; ce qui constitue, en effet,
une rupture avec le traditionnel langage diplomatique, et montre en même
temps jusqu’à quel point la vulgarité des responsables de l’Empire est
arrivée dans le domaine de l’échange verbal sur la scène diplomatique.
De sa part, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a
attaqué « ceux qui financent encore le régime et envoient des armes qui
sont utilisées contre des Syriens sans défense, dont des femmes et des
enfants» [6] et a qualifié le vote à l’ONU de « parodie ». Peut-être,
il fallait rappeler à Mme Clinton que s’il est vrai que l’opposition
sino-russe au projet de résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie
constituait une « parodie », il est non moins vrai que les 48 vetos
étasuniens opposés aux projets de résolution visant la protection du
peuple palestinien de l’atrocité israélienne formaient les scènes et
les actes d’une « farce » réelle [7]. À Paris, son homologue français,
Alain Juppé, a assuré que l’Union européenne n’allait pas « rester les
bras croisés » après cet échec diplomatique : « Nous allons aider
l’opposition syrienne à se structurer, à s’organiser, l’Europe va
encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien et puis
nous allons essayer de faire monter cette pression internationale et il
y a bien un moment où le régime sera obligé de constater qu’il est
totalement isolé et qu’il ne peut pas continuer », a-t-il insisté. Nous
ne pouvons que mentionner – pour en finir avec la colère occidentale –
le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui a
également estimé que « de nouvelles mesures restrictives » devaient
être prises à l’encontre du régime [8] .
Ainsi, tous les éléments d’une nouvelle tragédie atlantique, intitulée « Supplice des Syriens », se formèrent :
« Ô revers! Revers terrible, inouï, épouvantable! Hélas! Hélas ! Affreuse nouvelle ! » [9]
Mensonges atlantiques et larmes de crocodile arabes
Sans
nul doute, le veto sino-russe a démasqué les mensonges de certains
dirigeants arabes et atlantiques effectivement engagés dans la
conjuration impérialiste contre la Syrie ; et les a poussés, par
conséquent, à se précipiter dans l’amphithéâtre flavien [10] de l’Empire
étasunien, non comme gladiateurs qui se battent entre eux dans un «
munus » [11] sacré, mais bien plutôt comme lanistes [12] qui
entraînent, dans un « ludus » [13] profane, les « fauves » des groupes
islamistes armés ; car il ne reste plus secret que ceux qui
soutiennent, financent et arment les groupes armés en Syrie sont
proches de Caesar.
En
plus, des cris hypocrites s’élevaient dans l’arène, réclamant une
réforme du droit de veto à l’ONU ; nous distinguâmes parmi ces cris ceux
des dirigeants arabes, dociles à l’Empire, hurlant « Ave Caesar,
morituri te salutant » [14] ; nous entendîmes ceux du premier ministre
qatari, le cheikh Hamad, s’habillant, cette fois-ci, en Crixus [15] ,
estimant que le veto sino-russe donnait « le droit de tuer » au
président Assad [16] ; nous entendîmes le premier ministre tunisien,
déguisé en Retiarius [17], appelant la communauté internationale à
rompre ses relations diplomatiques avec Damas : « C’est un droit dont
on abuse. La communauté internationale doit réviser ce genre de
mécanisme », s’exclama-t-il [18] ; nous entendîmes, enfin, le ministre
turc des Affaires étrangères, Davutoglu, portant l’uniforme de
Spartakus, hurler son indignation la plus brillante depuis le seuil de
sa Sublime Porte : « la Russie et la Chine n’ont pas voté en prenant en
compte les réalités, mais contre l’Ouest (...) Nous devons maintenant
discuter de l’utilisation du droit de veto. »
Bravo Hamad ! Bravo Davutoglu ! César vous salue !
Maintenant
que nous avons fortement applaudi, et que les gladiateurs avaient bien
joué leur « ludus » profane, il nous reste à dire que nous n’avions
entendu aucune inquiétude, aucune indignation, aucune déclaration de
type « hystérique » – comme l’a bien noté M. Lavrov [19] –, appelant à
reformer le droit de veto, lorsque l’Empire avait émis, une
cinquantaine de fois, ses vetos aux projets de résolutions visant à
dénoncer l’agression israélienne contre les peuples de la région. En
effet, nous aurions été amplement ravis si leur Majesté, les monarques
absolus des émirats et sultanats arabes du Golfe, ainsi que les nouveaux
califes ottomans d’Ankara avaient chevauché au Conseil de sécurité
pour mettre fin à la mascarade du veto étasunien chaque fois qu’il
s’agissait de protéger le peuple palestinien, enchaîné à son supplice
depuis six décennies et quelque, comme Prométhée à son rocher dans les
montagnes du Caucase [20]. Par ailleurs, aux côtés des citoyens de Gaza,
aucune voix réputée humanitaire, ni des Césars étasuniens, ni des
gladiateurs des provinces européennes [21], ni des lanistes arabes du
Golfe ! Sans autres moyens de protester que l’indignation elle-même, les
Palestiniens résistent au siège et à la soldatesque israélienne plus
longtemps qu'aucune ville dans l’histoire, depuis Leningrad, pourvue de
tout l'appareil de survie, ne résista à une telle fraction, celle de
l'atrocité israélienne coalisée avec les mensonges arabes et
l’hypocrisie occidentale.
En
Palestine, les colons poursuivent leurs attaques contre les
Palestiniens au su et au vu du monde entier. Les forces de l’occupation
ont avisé les habitants d’un petit village, au nord de la vallée du
Jourdain, que leurs maisons et étables seront détruites [22]. Ce
calvaire du peuple palestinien constitue le crime le plus ineffable de
l’histoire contemporaine.
Parallèlement
aux mensonges atlantiques et arabes subordonnés, les Césars
impérialistes se démasquent, chaque fois qu’ils prononcent leurs
discours philanthropes. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine
Ashton, a pour sa part exhorté les membres du Conseil de sécurité de
l'ONU à prendre leurs responsabilités et à «agir sans plus tarder» pour
mettre fin aux violences en Syrie : « Je suis horrifiée par la
situation en Syrie, où le régime poursuit son impitoyable et
scandaleuse campagne de répression contre le peuple syrien », a affirmé
Mme Ashton dans un communiqué [23] ; « Le temps est venu pour tous les
membres du Conseil de sécurité de l'ONU de se mettre aux côtés du
peuple syrien », a-t-elle dit en rappelant que l'UE soutenait les
initiatives de la Ligue arabe pour « mettre fin à la crise » en Syrie
[24]. Ce qui nous étonne ici ce n’est pas l’inquiétude de Mme Ashton,
mais bien plutôt le fait qu’elle avait pu demeurer « calme et
silencieuse », elle qui paraît être très sensible aux images de
violences en provenance de la Syrie, elle était restée « calme et
silencieuse » au vu des images provenant de Gaza et des territoires
occupés, où des civils palestiniens tombaient victimes de l’atrocité de
la soldatesque israélienne.
L’Après-Veto ou le commencement d’un « Apocalypse Now »
Dans
une déclaration à la télévision syrienne, le directeur de l’«
Établissement du monde uni de la recherche et de l’information », M.
Saïd Doudine, a fait état d'une coordination américaine, israélienne et
arabe docile pour la mise en exécution du plan visant à imposer
l'hégémonie colonialiste à la région tout entière. M. Doudine a indiqué
aussi que le plan occidental suspect contre la Syrie s'était
cristallisé après l'an 2006 au moment où l'OTAN, conscient de
l'incapacité d'Israël à l'exécuter seul, avait décidé d'y faire adhérer
la Turquie et Qatar. Il a fait noter que les pétrodollars du Golfe,
qui faisaient défaut au monde arabe, s'employaient dans des actions
étrangères, et pour l'achat des armes qui serviraient à l'exécution des
plans d'invasion de la région [25].
De
surcroît, l’application sur le terrain de ce plan nous a été révélée
récemment, après que plusieurs médias avaient rapporté la participation
de troupes qataries et britanniques dans les combats qui se déroulent à
Homs [26]. Mieux encore, le président de la commission des Affaires
étrangères de la Douma, Alexei Pushkov, a indiqué la présence de
troupes étrangères sur le territoire syrien, engagées dans des combats
de villes contre l’armée syrienne : « Selon des rapports qui ont été
vérifiés, des troupes commandos étrangères ont été déployées en Syrie
», a déclaré aux journalistes M. Pouchkov ; « S’il arrive que ces
rapports sont prouvés vrais, le même scénario libyen serait appliqué en
Syrie » [27]. En effet, l’engagement militaire de troupes atlantiques
et arabes dans les combats en Syrie occupait une priorité sur l’agenda
du président Assad pendant sa réunion avec le directeur du SVR,
Mikhaïl Fradkov [28].
Face
à ces rapports indiquant le déploiement de troupes atlantiques et
arabes en Syrie, le quotidien chinois, Renmin Ribao, a rapporté, de son
côté, le déploiement de 15,000 combattants iraniens de la brigade
al-Quds dans des régions considérées stratégiques sur le territoire
syrien [29]. Les mêmes informations ont été aussi rapportées par le
quotidien israélien Haaretz. Cependant, les autorités iraniennes n’ont
jusqu’à présent ni confirmé ni rejeté ces rapports.
Il
en reste à ajouter que devant la multiplication rapide des rapports et
des rumeurs sur le déploiement de troupes étrangères, il paraît que
les puissances impérialistes, suivies de leurs "cavaliers" arabes du
Golfe, sont déterminées à s’aventurer de nouveau au Moyen-Orient, et
cela en appliquant le même scénario « humanitaire » déjà joué en
Libye.
Voici
les legati [30] impériaux se précipitent au secours de leur militia
caligata [31] islamistes, pour que le dépeçage du Moyen-Orient en une
multitude d’États-Tribus minuscules soit accompli. N’est-il pas vrai
qu’en Libye, les feux d’artifice du « Conseil national de Transition »
se sont transformés en fusées incendiaires de l’OTAN ? « Ô nocturne
apparition d'un songe, que tu m'annonçais clairement ces malheurs ! »
[32].
Fida Dakroub, Ph.D
Notes
[1]Avec la déliquescence de l'empire d'Occident, le magister militum
était en fait l'homme fort de l'empire, le véritable chef de toutes les
forces romaines. Le plus célèbre d'entre eux était Flavius Aetius, à
qui l'on doit la victoire sur les Huns d’Attila aux champs
Catalauniques (juin 451 ÈC.).
[2] Un récent recensement totalise 20 millions de musulmans en Chine.
[9]
Le cri qu’a poussé le Chœur à l’arrivée du Courrier annonçant la
défaite des Perses, dans la tragédie d’Eschyle, « Les Perses ».
[10]
L’amphithéâtre flavien est un amphithéâtre elliptique situé dans le
centre de la ville de Rome, entre l’Esquilin et le Caelius, le plus
grand jamais construit dans l’Empire romain.
[11] Munus (plur. munera) : combat de gladiateurs. À l'origine, « cadeau » offert à l'occasion de funérailles.
[12]
Le laniste (de l'étrusque lanista) est celui qui exerçait des
gladiateurs à combattre et leur enseignait leur art. C’était
l'instructeur et le maître d'armes qui exerçait les compagnies
appartenant à l'État.
[13] Jeux donné à date fixe ou en des circonstances particulières, pour célébrer une fête ou un évènement exceptionnel.
[14] « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent »
[15]
Mort en 73(AÈC), Crixus, fut un des chefs, aux côtés de Spartacus et
d’Oenomaus, de la rébellion d’esclaves qui entraîna la troisième Guerre
serville.
[17]
gladiateur léger, équipé d'un trident, d'un filet et d'un poignard. Il
ne portait pas de casque, sa seule protection était le galerus et la
"manica".
[20]
Dans la mythologie grecque, Prométhée est un Titan. Il est connu pour
son intervention dans plusieurs mythes anthropogéniques : création des
hommes à partir d'argile et d'eau et vol du « savoir divin » (le feu
sacré de l’Olympe) pour l’offrir aux humains. Courroucé par ses excès,
Zeus, le roi des dieux, le condamne à finir enchaîné et torturé sur le
Mont Caucase. Il lui inflige aussi un supplice. Héphaïstos l’enchaîne nu
à un rocher dans les montagnes du Caucase, où un aigle vient lui
dévorer le foie chaque jour. Sa souffrance devient ainsi infinie, car
chaque nuit son foie repoussait.
[21]
Le mot province vient du latin provincia qui signifie « pays vaincu ».
Allusion à l’Europe qui a été envahie par les légions de l’Empire en
1944.
[30]
Le legatus (pl. legati) est grade militaire signifiant un adjoint du
commandant de l’armée romaine. Le legatus peut être délégué au
commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion. Ce mot
provient du verbe latin legare qui signifie « envoyer avec une mission
», « nommer comme lieutenant ».
[31]
Grade militaire de l’armée romaine équivalent de sous-officier. La
militia caligata se constitue d’hommes de troupe, individuellement
appelés miles.
[32] Atosse s’adressant au Chœur dans la tragédie d’Eschyle, « Les Perses ».
Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub
est écrivaine et chercheure du « Groupe de recherche et d'études sur
les littératures et cultures de l'espace francophone » (GRELCEF) à
l’Université Western Ontario. Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin
Maalouf, Écriture et construction identitaire dans les romans
historiques d’Amin Maalouf » (2011).
Fida Dakroub est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.
Enregistrer un commentaire