ELWATAN-ALHABIB
jeudi 16 février 2012
 

L'Après-Veto sino-russe sur la Syrie : Mensonges et larmes de crocodile



Fida Dakroub

sur Le Grand Soir
http://www.legrandsoir.info/l-apres-veto-sino-russe-sur-la-syrie-mensonges-et-larmes-de-crocodile.html
Pour faire disparaître la dernière illusion de la conjuration impérialiste contre la Syrie, pour rompre complètement avec le mensonge, il fallait que les auxiliaires habituels et poétiques de l’Empire étasunien au Moyen-Orient – les émirats et sultanats mamelouks de la péninsule Arabique – fussent enthousiastes à la « révolution démocratique », aux manifestations « pacifiques » et aux réclamations de « justice » sociale en Syrie ; il fallait aussi que le dernier vestige de cette conjuration – le « Conseil national syrien », avec le rire grotesque de ses membres, dénués de toute modestie – s’évanouît, comme le brouillard, devant le vrai magister militum [1] étasunien ; il fallait encore que la Ligue arabe, piratée par l’émirat du Qatar, appelât à l’intervention militaire de l’OTAN dans les affaires intérieures de la Syrie – une intervention qui aurait été justifiée évidemment par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ; il fallait, pour en finir, que la Chine et la Russie opposassent leur veto au projet de résolution condamnant le régime syrien, et angélisant par contre les groupes islamistes armés de la prétendue « révolution » syrienne.

Du veto chinois et russe 
Il est clair d’emblée que si Moscou et Pékin n’avaient pas opposé leur veto au projet de résolution sur la Syrie, les puissances impérialistes se seraient précipitées au « secours » de l’humanité, de la justice et de la « démocratie », avec leurs légions, leurs missiles Cruise et Tomahawk, et leurs Forces spéciales. C’était la deuxième fois que ces deux pays, membres permanents du Conseil de sécurité, ont empêché l’Empire de faire passer une résolution qui permettrait plus tard à s’intervenir militairement en Syrie ; le premier veto était imposé le 4 octobre dernier. Une telle opposition trouve sa signification dans la détermination de Moscou et de Pékin à freiner les ambitions de l’Empire étasunien à établir un nouveau « Califat » au Moyen-Orient, dirigé par ses nouveaux alliés sur le terrain, les Frères musulmans et les groupes islamistes wahabites.
Avant toute chose, comment lire le double veto sino-russe loin des brouhahas et des larmes de crocodile des responsables occidentaux et arabes subordonnés ? D’ailleurs, une lecture soignée de « l’après veto » nous mène à tirer plusieurs conclusions :
Premièrement, ce qui fait de la deuxième opposition un veto « distinct » c’est qu’elle a été suivie, quelques jours plus tard, d’une visite à Damas du ministre des Affaires étrangères de la Russie, M. Sergueï Lavrov. C’est la première fois que M. Lavrov visite Damas depuis le commencement du cycle de violences, le 15 mars 2011.
Deuxièmement, M. Lavrov est arrivé à la capitale des Omeyyades accompagné du directeur du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie (SVR), M. Mikhaïl Fradkov ; ce qui soulève plusieurs points d’interrogation sur la nature et les objectifs d’une telle visite.
Troisièmement, la visite de M. Lavrov aboutit, en effet, à l’accomplissement de deux objectifs : primo, accélérer les réformes politiques et constitutionnelles entamées par le régime syrien, dans le but de « couper la route » aux ingérences atlantiques en Syrie sous prétextes « philanthropes » ;  secundo, voir de près l’avancement des opérations militaires contre les groupes armés, et les mesures qu’a prises l’armée syrienne pour reprendre control des villes et des régions « infestées ». Cela entraînerait, évidemment, une collaboration certaine entre les services de renseignements des deux pays dans la guerre contre le terrorisme sur le territoire syrien.
Quatrièmement, la visite de M. Lavrov sert à expédier un message précis à plusieurs destinataires, confirmant que le positionnement russe envers la Syrie et son régime actuel se base sur des intérêts stratégiques structurels dans la région, et non sur des chantages ni sur des « bargaining » circonstanciels dans les coulisses du Conseil de sécurité. Ce qui mène à dire aussi que ni la pression de l’Empire étasunien ne peut intimider la Russie, ni les offres « généreux » des émirats et sultanats arabes du Golfe n’aiguisent son appétit ; et que la Russie, en plus, n’est en aucun point prête à laisser la Syrie et son régime tomber aux mains des Atlantiques et leurs alliés sur le terrain, les islamistes wahabites.
Cinquièmement, le veto sino-russe a été émis au moment où il était devenu de plus en plus coûteux et difficile pour la Russie, membre du G8 et du G20, de faire cavalier seul sur le dossier syrien. Ce qui réaffirme le positionnement stratégique de la Russie dans la crise syrienne. Par contre, les Occidentaux se montraient coriaces en déclarant que si la Russie veut garder les avantages dont elle bénéficie sur les plans intérieur et international, elle doit changer son attitude « déviante » au Conseil de sécurité ; sinon elle risquerait de perdre sa place au directoire mondial.
Sixièmement, Pékin et Moscou sont déterminées à s’opposer de nouveau à une résolution de qui ferait objet d’une mal interprétation menant à un scénario catastrophique « à la libyenne ». C’est la première fois que la Chine et la Russie opposent ensemble leur veto au même dossier, en moins de quatre mois. Ce qui mène à dire que la Syrie et précisément le régime Assad font désormais partie intégrale des intérêts stratégiques de la Chine et de la Russie non seulement dans la région, mais dans le monde aussi.
Septièmement, la visite de M. Lavrov, accompagné du directeur du SVR, Mikhaïl Fradkov, montre jusqu’à quel point la sécurité et la stabilité de la Fédération de Russie dépend sur celles du Moyen-Orient, surtout celles de la Syrie et de l’Iran. Les Russes et les Chinois ne font aucune illusion que la conjuration atlantique, déguisée en costume de « révolutions printanières », une fois réussie aux pays des Arabes, pourrait s’étendre vers l’Est pour mettre les républiques musulmanes de la Fédération de Russie – surtout la Tchétchénie –, ainsi que les provinces du Nord-Ouest de la Chine – Xinjiang, Gansu et Ningxia [2] – dont la stabilité est déjà fragile, les mettre en état d’ébullition.
Huitièmement, en opposant leur veto pour la deuxième fois, Moscou et Pékin déterminent les principes sur lesquels doit s’établir n’importe quelle future solution de la crise syrienne. Nous résumons ces principes en quatre points : 1) Non à l’intervention militaire étrangère en Syrie ; 2) Non au renversement du président Assad ; 3) Non à la chute des villes syriennes aux mains des groupes armés ; 4) Oui au dialogue constructif entre le régime et l’opposition non armée, menant à des réformes politiques et constitutionnelles, sous la direction du président Assad.
Neuvièmement, la prétendue « opposition » syrienne, en refusant les réformes entamées par le régime et en rejetant les appels au dialogue, se trouve responsable de l’accélération des cycles de violences en Syrie, de la destruction de l’infrastructure et des établissements de l’État, ainsi que des pertes humaines. Il est devenu clair que la présumée « opposition pacifique » n’existe point ; et que les confrontations sur le terrain se déroulent maintenant entre l’armée syrienne et les agents de l’ordre d’un côté, et les groupes islamistes armés, les milices étrangers et les soldats désertés de la soi-disant « Armée syrienne libre », de l’autre côté. Par conséquent, tout projet de  résolution du Conseil de sécurité condamnant les violences en Syrie doit prendre en considération ces faits réels ; sinon, aucun projet ne pourrait passer dans le futur.
Dixièmement, le veto sino-russe démasque la propagande occidentale et arabe subordonnée prétendant que la violence en Syrie vient d’une seule source, celle du régime. M. Lavrov a confirmé aussi que la raison pour laquelle la Russie a accepté l’initiative de la Ligue arabe, c’est qu’elle avait plaidé pour une fin à la violence « peu importe la source d’où elle vient ». Cependant, nous remarquons que le dernier projet de résolution au Conseil de sécurité a incriminé le régime syrien et angélisé les groupes armés. Le ministre des Affaires étrangères russe a souligné aussi que la résolution avait dû contenir non seulement des slogans, mais aussi des étapes précises à prendre pour mettre fin à la violence venant des deux camps : « Ces mesures ont été décrites en détail, mais seulement d'un côté - celui du gouvernement [syrien] » a déclaré M. Lavrov. « Nous avons présenté plusieurs amendements afin d'éliminer ce déséquilibre et décrire les mesures concrètes que nous attendons de l'opposition et la communauté internationale concernant les extrémistes armés en Syrie » [3].

Pluie hystérique en Occident 
Suite au veto sino-russe, des réactions hystériques ont rempli la salle du Conseil de sécurité en provenance, évidemment, des ambassadeurs, mais surtout des ambassadrices, des pays occidentaux, qui ont exprimé leur « dégout » de la position de Pékin et de Moscou. La plus remarquable de ces réactions était celle de l’ambassadrice de l’Empire auprès du Conseil de sécurité, Susan Rice, qui s’est notamment déclarée « dégoutée » [4] par le veto. De son côté, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a décrit la Russie et la Chine comme des pays qui « méritent des coups de pied au cul » [5] ; ce qui constitue, en effet, une rupture avec le traditionnel langage diplomatique, et montre en même temps jusqu’à quel point la vulgarité des responsables de l’Empire est arrivée dans le domaine de l’échange verbal sur la scène diplomatique. De sa part, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a attaqué « ceux qui financent encore le régime et envoient des armes qui sont utilisées contre des Syriens sans défense, dont des femmes et des enfants» [6] et a qualifié le vote à l’ONU de « parodie ». Peut-être, il fallait rappeler à Mme Clinton que s’il est vrai que l’opposition sino-russe au projet de résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie constituait une « parodie »,  il est non moins vrai que les 48 vetos étasuniens opposés aux projets de résolution visant la protection du peuple palestinien de l’atrocité israélienne formaient les scènes et les actes d’une « farce » réelle [7]. À Paris, son homologue français, Alain Juppé, a assuré que l’Union européenne n’allait pas « rester les bras croisés » après cet échec diplomatique : « Nous allons aider l’opposition syrienne à se structurer, à s’organiser, l’Europe va encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien et puis nous allons essayer de faire monter cette pression internationale et il y a bien un moment où le régime sera obligé de constater qu’il est totalement isolé et qu’il ne peut pas continuer », a-t-il insisté. Nous ne pouvons que mentionner – pour en finir avec la colère occidentale – le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui a également estimé que « de nouvelles mesures restrictives » devaient être prises à l’encontre du régime [8] .
Ainsi, tous les éléments d’une nouvelle tragédie atlantique, intitulée « Supplice des Syriens », se formèrent :
« Ô revers! Revers terrible, inouï, épouvantable! Hélas! Hélas ! Affreuse nouvelle ! » [9]

Mensonges atlantiques et larmes de crocodile arabes
Sans nul doute, le veto sino-russe a démasqué les mensonges de certains dirigeants arabes et atlantiques effectivement engagés dans la conjuration impérialiste contre la Syrie ; et les a poussés, par conséquent, à se précipiter dans l’amphithéâtre flavien [10] de l’Empire étasunien,  non comme gladiateurs qui se battent entre eux dans un « munus » [11] sacré, mais bien plutôt comme lanistes [12] qui entraînent, dans un « ludus » [13] profane, les « fauves » des groupes islamistes armés ; car il ne reste plus secret que ceux qui soutiennent, financent et arment les groupes armés en Syrie sont proches de Caesar.
En plus, des cris hypocrites s’élevaient dans l’arène, réclamant une réforme du droit de veto à l’ONU ; nous distinguâmes parmi ces cris ceux des dirigeants arabes, dociles à l’Empire, hurlant « Ave Caesar, morituri te salutant » [14] ; nous entendîmes ceux du premier ministre qatari, le cheikh Hamad, s’habillant, cette fois-ci, en Crixus  [15] , estimant que le veto sino-russe donnait « le droit de tuer » au président Assad [16] ; nous entendîmes le premier ministre tunisien, déguisé en Retiarius  [17], appelant la communauté internationale à rompre ses relations diplomatiques avec Damas : « C’est un droit dont on abuse. La communauté internationale doit réviser ce genre de mécanisme », s’exclama-t-il  [18] ; nous entendîmes, enfin, le ministre turc des Affaires étrangères, Davutoglu, portant l’uniforme de Spartakus, hurler son indignation la plus brillante depuis le seuil de sa Sublime Porte : « la Russie et la Chine n’ont pas voté en prenant en compte les réalités, mais contre l’Ouest (...) Nous devons maintenant discuter de l’utilisation du droit de veto. »
Bravo Hamad ! Bravo Davutoglu ! César vous salue !
Maintenant que nous avons fortement applaudi, et que les gladiateurs avaient bien joué leur « ludus » profane,  il nous reste à dire que nous n’avions entendu aucune inquiétude, aucune indignation, aucune déclaration de type « hystérique » – comme l’a bien noté M. Lavrov  [19] –, appelant à reformer le droit de veto, lorsque l’Empire avait émis, une cinquantaine de fois, ses vetos aux projets de résolutions visant à dénoncer l’agression israélienne contre les peuples de la région.  En effet, nous aurions été amplement ravis si leur Majesté, les monarques absolus des émirats et sultanats arabes du Golfe, ainsi que les nouveaux califes ottomans d’Ankara avaient chevauché au Conseil de sécurité pour mettre fin à la mascarade du veto étasunien chaque fois qu’il s’agissait de protéger le peuple palestinien, enchaîné à son supplice depuis six décennies et quelque, comme Prométhée à son rocher dans les montagnes du Caucase [20]. Par ailleurs, aux côtés des citoyens de Gaza, aucune voix réputée humanitaire, ni des Césars étasuniens, ni des gladiateurs des provinces européennes [21], ni des lanistes arabes du Golfe ! Sans autres moyens de protester que l’indignation elle-même, les Palestiniens résistent au siège et à la soldatesque israélienne plus longtemps qu'aucune ville dans l’histoire, depuis Leningrad, pourvue de tout l'appareil de survie, ne résista à une telle fraction, celle de l'atrocité israélienne coalisée avec les mensonges arabes et l’hypocrisie occidentale.
En Palestine, les colons poursuivent leurs attaques contre les Palestiniens au su et au vu du monde entier. Les forces de l’occupation ont avisé les habitants d’un petit village, au nord de la vallée du Jourdain, que leurs maisons et étables seront détruites [22]. Ce calvaire du peuple palestinien constitue le crime le plus ineffable de l’histoire contemporaine.
Parallèlement aux mensonges atlantiques et arabes subordonnés, les Césars impérialistes se démasquent, chaque fois qu’ils prononcent leurs discours philanthropes. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a  pour sa part exhorté les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à prendre leurs responsabilités et à «agir sans plus tarder» pour mettre fin aux violences en Syrie : « Je suis horrifiée par la situation en Syrie, où le régime poursuit son impitoyable et scandaleuse campagne de répression contre le peuple syrien », a affirmé Mme Ashton dans un communiqué [23] ; « Le temps est venu pour tous les membres du Conseil de sécurité de l'ONU de se mettre aux côtés du peuple syrien », a-t-elle dit en rappelant que l'UE soutenait les initiatives de la Ligue arabe pour « mettre fin à la crise » en Syrie [24]. Ce qui nous étonne ici ce n’est pas l’inquiétude de Mme Ashton, mais bien plutôt le fait qu’elle avait pu demeurer « calme et silencieuse », elle qui paraît être très sensible aux images de violences en provenance de la Syrie, elle était restée « calme et silencieuse » au vu des images provenant de Gaza et des territoires occupés, où des civils palestiniens tombaient victimes de l’atrocité de la soldatesque israélienne.

L’Après-Veto ou le commencement d’un « Apocalypse Now »
Dans une déclaration à la télévision syrienne, le directeur de l’« Établissement du monde uni de la recherche et de l’information », M. Saïd Doudine, a fait état d'une coordination américaine, israélienne et arabe docile pour la mise en exécution du plan visant à imposer l'hégémonie colonialiste à la région tout entière. M. Doudine a indiqué aussi que le plan occidental suspect contre la Syrie s'était cristallisé après l'an 2006 au moment où l'OTAN, conscient de l'incapacité d'Israël à l'exécuter seul, avait décidé d'y faire adhérer la Turquie et Qatar. Il a fait noter que les pétrodollars du Golfe, qui faisaient défaut au monde arabe, s'employaient dans des actions étrangères, et pour l'achat des armes qui serviraient à l'exécution des plans d'invasion de la région [25].
De surcroît, l’application sur le terrain de ce plan nous a été révélée récemment, après que plusieurs médias avaient rapporté la participation de troupes qataries et britanniques dans les combats qui se déroulent à Homs  [26]. Mieux encore, le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Alexei Pushkov, a indiqué la présence de troupes étrangères sur le territoire syrien, engagées dans des combats de villes contre l’armée syrienne : « Selon des rapports qui ont été vérifiés, des troupes commandos étrangères ont été déployées en Syrie », a déclaré aux journalistes M. Pouchkov ; « S’il arrive que ces rapports sont prouvés vrais, le même scénario libyen serait appliqué en Syrie »  [27]. En effet, l’engagement militaire de troupes atlantiques et arabes dans les combats en Syrie occupait une priorité sur l’agenda du président Assad pendant sa réunion avec le directeur du SVR, Mikhaïl Fradkov [28]. 
Face à ces rapports indiquant le déploiement de troupes atlantiques et arabes en Syrie, le quotidien chinois, Renmin Ribao, a rapporté, de son côté, le déploiement de 15,000 combattants iraniens de la brigade al-Quds dans des régions considérées stratégiques sur le territoire syrien [29]. Les mêmes informations ont été aussi rapportées par le quotidien israélien Haaretz. Cependant, les autorités iraniennes n’ont jusqu’à présent ni confirmé ni rejeté ces rapports.
Il en reste à ajouter que devant la multiplication rapide des rapports et des rumeurs sur le déploiement de troupes étrangères, il paraît que les puissances impérialistes, suivies de leurs "cavaliers" arabes du Golfe, sont déterminées à s’aventurer de nouveau au Moyen-Orient, et cela en appliquant le même scénario « humanitaire » déjà joué en Libye. 
Voici les legati [30] impériaux se précipitent au secours de leur militia caligata [31] islamistes, pour que le dépeçage du Moyen-Orient en une multitude d’États-Tribus minuscules soit accompli. N’est-il pas vrai qu’en Libye, les feux d’artifice du « Conseil national de Transition » se sont transformés en fusées incendiaires de l’OTAN ? « Ô nocturne apparition d'un songe, que tu m'annonçais clairement ces malheurs ! » [32].
 Fida Dakroub, Ph.D

Notes
[1]Avec la déliquescence de l'empire d'Occident, le magister militum était en fait l'homme fort de l'empire, le véritable chef de toutes les forces romaines. Le plus célèbre d'entre eux était Flavius Aetius, à qui l'on doit la victoire sur les Huns d’Attila aux champs Catalauniques (juin 451 ÈC.).
[2] Un récent recensement totalise 20 millions de musulmans en Chine.
[9] Le cri qu’a poussé le Chœur à l’arrivée du Courrier annonçant la défaite des Perses, dans la tragédie d’Eschyle, « Les Perses ». 
[10] L’amphithéâtre flavien est un amphithéâtre elliptique situé dans le centre de la ville de Rome, entre l’Esquilin et le Caelius, le plus grand jamais construit dans l’Empire romain. 
[11] Munus (plur. munera) : combat de gladiateurs. À l'origine, « cadeau » offert à l'occasion de funérailles. 
[12] Le laniste (de l'étrusque lanista) est celui qui exerçait des gladiateurs à combattre et leur enseignait leur art. C’était l'instructeur et le maître d'armes qui exerçait les compagnies appartenant à l'État. 
[13] Jeux donné à date fixe ou en des circonstances particulières, pour célébrer une fête ou un évènement exceptionnel. 
[14] « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » 
[15] Mort en 73(AÈC), Crixus, fut un des chefs, aux côtés de Spartacus et d’Oenomaus, de la rébellion d’esclaves qui entraîna la troisième Guerre serville. 
[17] gladiateur léger, équipé d'un trident, d'un filet et d'un poignard. Il ne portait pas de casque, sa seule protection était le galerus et la "manica". 
[20] Dans la mythologie grecque, Prométhée est un Titan. Il est connu pour son intervention dans plusieurs mythes anthropogéniques : création des hommes à partir d'argile et d'eau et vol du « savoir divin » (le feu sacré de l’Olympe) pour l’offrir aux humains. Courroucé par ses excès, Zeus, le roi des dieux, le condamne à finir enchaîné et torturé sur le Mont Caucase. Il lui inflige aussi un supplice. Héphaïstos l’enchaîne nu à un rocher dans les montagnes du Caucase, où un aigle vient lui dévorer le foie chaque jour. Sa souffrance devient ainsi infinie, car chaque nuit son foie repoussait. 
[21] Le mot province vient du latin provincia qui signifie « pays vaincu ». Allusion à l’Europe qui a été envahie par les légions de l’Empire en 1944.
[30] Le legatus (pl. legati) est grade militaire signifiant un adjoint du commandant de l’armée romaine. Le legatus peut être délégué au commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion. Ce mot provient du verbe latin legare qui signifie « envoyer avec une mission », « nommer comme lieutenant ». 
[31] Grade militaire de l’armée romaine équivalent de sous-officier. La militia caligata se constitue d’hommes de troupe, individuellement appelés miles.  
[32] Atosse s’adressant au Chœur dans la tragédie d’Eschyle, « Les Perses ».

Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivaine et chercheure du « Groupe de recherche et d'études sur les littératures et cultures de l'espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario. Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin Maalouf, Écriture et construction identitaire dans les romans historiques d’Amin Maalouf » (2011).
Fida Dakroub est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.
 
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