Comment la mort tragique de deux journalistes en Syrie permet de relancer la machine de propagande occidentale
Deux
journalistes occidentaux viennent de trouver la mort en Syrie, victimes
apparemment d'un tir de mortier qui autant touché leur centre de presse
improvisé à Homs. Il s'agit de l'Américaine Marie Colvin et du
Français Remi Ochlik, une journaliste chevronnée (55 ans) et un talent en pleine éclosion (28 ans).
On
s'accorde généralement à accuser l'armée syrienne pour cette action,
exactement comme dans le cas d'un précédent journaliste Français, Gilles
Jacquier, dont il s'est avéré par la suite qu'il avait été toucher par
une roquette des opposants au régime.
Le
Daily Mail britannique
est péremptoire, non seulement ce sont les forces syriennes qui ont tué
les journalistes (ce qui est effectivement tout à fait possible dans ce
contexte de guerre civile) mais elles l'ont fait en toute connaissance
de cause puisque l'armée syrienne a promis de tuer tous les journalistes
qui foulaient le sol national.
Dans
ce cas de figure, ce ne sont pas deux journaliste qui auraient dû être
tués puisqu'un certain nombre d'entre eux, sans doute des dizaines, sont
accrédités sur le territoire. Etait-ce le cas des deux journalistes en
question? Je l'ignore.
Le
Daily Mail dit tenir ses sources des services de renseignements
libanais qui auraient intercepté les communications de l'armée syrienne à
ce sujet et se seraient empressés de les diffuser à la presse
occidentale.
Donc,
ce que les services secrets US qui disposent d'énormes moyens d'écoute
sont incapables de faire, les services libanais ont pu le faire. Et au
lieu de partager l'info avec d'autres services de renseignements, ils
sse sont confiés à la presse. Chapeau bas!
Reporter
de guerre en temps de guerre justement est un job à haut risque et
certains de ceux qui n'étaient pas "embedded" avec les forces d'invasion
en Irak l'ont appris à leurs dépends. D'ailleurs, on est bien obligé de
voir sur les photos qui circulent en ce moment que Mary Colvin était
borgne suite à une blessure subie dans un contexte où l'armée syrienne
ne risquait pas d'être impliquée, puisqu'elle était tombée en 2001 dans
une embuscade de l'armée du Sri Lanka.(cf toujours
le même article du Daily Mail).
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La journaliste Marie Colvin |
Je
n'en avais cependant jamais entendu parler, pas plus que des
protestations du gouvernement des Etats Unis ou de celui de sa majesté
puisque Mme Colvin travaillait pour un journal anglais.
Quoi
qu'il en soit, ces deux victimes offrent l'occasion aux gouvernements
occidentaux de relancer leur campagne contre le régime syrien, en
décidant de
nouvelles sanctions et en insistant par exemple sur la mise en place de
corridors humanitaires.
"On
a déjà eu un caméraman français qui a été tué. Ça suffit, ce régime
doit partir", a également affirmé le chef de l’Etat. "Il n’y a aucune
raison que les Syriens n’aient pas le droit de vivre leur vie, de
choisir leur destin librement".
M.
Sarkozy semble oublier qui a tué le cameraman en question (Gilles
Jacquier) mais après tout, ce n'est pas la première fois que la mémoire
lui fait faute.
On notera quand même que le site d'informations LCI reste prudent à la fois quant à l'origine des tirs mortels et sur le caractère délibéré du ciblage de journalistes étrangers.
J'apprends
aujourd'hui qu'un journaliste a été décapité. Mais ce n'est pas en
Syrie et il n'est pas Français. C'est un Afghan de 25 ans, Samid Khan Bahadarzai, assassiné nous dit TF1 dans une zone très infiltrée par les Talibans.
A mon avis, il n'aura pas beaucoup de publicité celui là.
Que faut-il donc encore pour que l'OTAN intervienne à titre humanitaire?
Mais
où ai-je la tête moi aussi? L'OTAN est déjà sur place et s'emploie à
protéger la population comme viennent de l'apprendre ces jeunes
écolières blessées dans leur école bombardée par... l'OTAN.
En
fait de généreux travailleurs humanitaires de l'OTAN sont venus d'un
peu partout dans le monde pour aider les Afghans qui ne leur en sont
pourtant pas toujours reconnaissants.
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