Les signataires de l’article publié dans les colonnes du quotidien Le Monde daté du 1er novembre 2010, intitulé « Le boycott d’Israël est une arme indigne », n’ont pas peur du ridicule ! Lorsqu’il s’agit de défendre Israël, tous les subterfuges sont de mise… y compris la manipulation la plus abjecte.
Lorsque les auteurs affirment sans aucune précaution, en accusant les initiateurs de la campagne du boycott de l’Etat d’Israël de vouloir rayer ce pays de la carte, c’est toute la rhétorique de la culpabilisation qu’ils convoquent : « Vu de leur charte, tout ce qui est israélien serait coupable, ce qui donne l’impression que c’est le mot même d’Israël que l’on souhaite, en fait, rayer des esprits et des cartes. ».
Quel raccourci ! Les effets des mots sont parfois plus nocifs que les maux. On ne sait par quelle gymnastique intellectuelle, on transforme une action civique et pacifique en une entreprise d’éradication.
Il suffit juste de lire la charte du collectif, disponible sur le site www.bdsfrance.org, pour démystifier la cabale honteuse du synode des manipulateurs. Le choix de la charte du collectif pour discréditer une action citoyenne n’est pas anodin, c’est la même rhétorique déployée par les autorités israéliennes, pour refuser d’engager des discussions de paix avec l’OLP de Yasser Arafat.
Même si parmi les signataires se trouvent des philosophes et un certain «Botuliste »… c’est là ou réside l’art de l’atticisme qui transforme le bourreau en victime.
En mettant à l’index les initiateurs du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), c’est tout le mouvement de solidarité international avec la lutte des noirs opprimés, qui a permis le vacillement du régime d’apartheid en Afrique du sud, qu’on assassine. La diabolisation de la charte du collectif n’est qu’un écran de fumée pour occulter une réalité dramatique dans les territoires palestiniens et notamment dans la bande de Gaza.
Souvent les défenseurs de l’Etat d’Israël avancent masqués, ils emballent leur soutien immoral à un Etat qui colonise un peuple, et qui occupe des territoires en violation totale du droit international, dans les draps bien usés d’un fantasmagorique projet de paix. Lorsque le cercle des manipulateurs pathologiques nous vendent la solution de deux Etats, les bulldozers de Netanyahu démolissent des maisons palestiniennes et grignotent les terres sans répit !
Dire que l’« on applique à la démocratie israélienne un type de traitement qui n’est réservé aujourd’hui à aucune autre nation au monde, fut-elle une abominable dictature », c’est le summum de la mauvaise foi. Israël occupe, colonise, affame et tue, au détriment du droit international, sans que jamais la communauté internationale n’agisse concrètement contre elle.
L’Irak est revenu à l’âge de la pierre en 1991, au lendemain de son annexion de l’Etat koweitien, suite à l’intervention d’une coalition menée par les Etats-Unis, sans qu’on oublie l’embargo criminel et son cortège de victimes, plus d’un million de mort ! Jusqu’à l’invasion pure et simple d’un Etat souverain avec la fallacieuse excuse des armes de destruction massive ! Plusieurs autres Etats on subi des sanctions allant du boycott à l’embargo.
La punition collective infligée au peuple palestinien n’a aucun effet sur les donneurs de leçons signataires de l’article. Pourquoi, alors que le silence est le combustible commun à tous les crimes ?
Ils affirment que « les partisans du boycott sont aussi des saboteurs et des naufrageurs d’espérance ».
L’espérance est une notion métaphysique, alors que l’occupation, la colonisation et l’embargo sur Gaza sont de l’ordre du réel ! Ceux qui se taisent devant l’infamie sont des lâches.
Yacine Saadi Consultant International 4 novembre 2010
Le boycott d'Israël est une arme indigne Le Monde du 1er novembre 2010
Une entreprise commence à faire parler d'elle en France, consistant à promouvoir un embargo d'Israël tant dans l'ordre économique que dans celui des échanges universitaires ou culturels. Ses initiateurs, regroupés dans un collectif intitulé Boycott, désinvestissement, sanctions, ne s'embarrassent pas de détails. Au vu de leur charte, tout ce qui est israélien serait coupable, ce qui donne l'impression que c'est le mot même d'Israël que l'on souhaite, en fait, rayer des esprits et des cartes.
L'illégalité de la démarche ne fait pas de doute et la justice française ne tardera pas à la confirmer. Mais la justice sera bien en peine de sanctionner ce qui est essentiel dans cette affaire. C'est pourquoi, nous, associations, citoyens de tous bords, acteurs de la vie de notre pays, tous également attachés à la paix au Moyen-Orient et, donc, à l'avènement d'un Etat palestinien viable et démocratique aux côtés d'Israël, nous sommes convaincus que les boycotteurs se trompent de combat en prenant le parti de la censure plutôt que celui de la paix, celui de la séparation plutôt que celui de la possible et nécessaire coexistence - celui, en un mot, de la haine et non de la parole et de la vie partagées.
La possibilité de critiquer, même de manière vive, le gouvernement israélien concernant sa politique vis-à-vis des Palestiniens n'est pas ici en cause. Peu de gouvernements sont autant sévèrement jugés, y compris par certains d'entre nous. Mais la critique n'a rien à voir avec le rejet, le déni, et, finalement, la délégitimation. Et rien ne saurait autoriser que l'on applique à la démocratie israélienne un type de traitement qui n'est réservé aujourd'hui à aucune autre nation au monde, fût-elle une abominable dictature.
D'autant que, de plus, la globalité du rejet et sa bêtise font que l'on emporte dans le même mouvement les forces qui, en Israël, oeuvrent jour après jour au rapprochement avec les Palestiniens en sorte que les partisans du boycott sont, aussi, des saboteurs et des naufrageurs d'espérance.
La paix ne se fera pas sans les Palestiniens. Mais elle ne se fera pas non plus sans les Israéliens. Et moins encore sans les intellectuels et les hommes et femmes de culture qui, quels que soient leur pays d'origine ou leur parti pris politique, travaillent à rapprocher les peuples. Céder à l'appel du boycott, rendre impossibles les échanges, infliger aux chercheurs israéliens, par exemple, ou aux écrivains on ne sait quelle punition collective, c'est abandonner toute perspective de solution politique au conflit et signifier que la négociation n'est plus dans le champ du possible.
Nous n'acceptons pas cet aveu d'échec. Nous pensons que notre rôle est de proposer un chemin de dialogue. C'est pourquoi, nous, signataires, sommes résolument contre le boycott d'Israël et pour la paix - et, précisément, contre le boycott parce que nous sommes pour la paix.
Yvan Attal, comédien Pierre Arditi, comédien Georges Bensoussan, historien Michel Boujenah, comédien Patrick Bruel, comédien et chanteur Pascal Bruckner, essayiste David Chemla, secrétaire général de JCALL Bertrand Delanoë, maire de Paris Frédéric Encel, géopolitologue Alain Finkielkraut, philosophe Patrick Klugman, avocat François Hollande, député (PS) de Corrèze Georges Kiejman, avocat Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris Bernard-Henri Lévy, philosophe Mohamed Sifaoui, essayiste Yann Moix, écrivain Bernard Murat, directeur de théâtre Jean-Marie Le Guen, député Pierre Lescure, directeur de théâtre Serge Moati, journaliste Daniel Racheline, vice-président de JCALL Arielle Schwab, présidente de l'UEJF Dominique Sopo, président de SOS-Racisme Gérard Unger, président de JCALL Manuel Valls, député-maire d'Evry Michel Zaoui, avocat
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